Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Deux ans après le Sommet d'Istanbul, cette réunion nous fournit l'occasion de réaffirmer notre volonté d'un partenariat stratégique entre nos cinquante cinq pays. Ce partenariat ne peut vivre sans un dialogue politique dans lequel chacun de nous s'engage pleinement. N'exclure aucun domaine ni aucune région est la principale valeur ajoutée de l'OSCE.
Les tragiques événements du 11 septembre ont rappelé de la manière la plus cruelle la nécessité et l'urgence d'un partenariat de sécurité entre les pays attachés aux valeurs de démocratie et de paix. Mon propos sera donc, dans cette enceinte, d'insister plus particulièrement sur la contribution que l'OSCE peut apporter pour répondre aux nouveaux défis de la sécurité.
Comme chaque organisation, l'OSCE, dans son domaine, peut et doit contribuer à la mobilisation de la communauté internationale.
Rassemblés ici, il nous appartient d'abord de délivrer un message politique sans ambiguïté :
- d'une part, il ne saurait y avoir de sécurité sans démocratie
- d'autre part, au nom de la démocratie, l'OSCE est solidaire des pays engagés dans la lutte contre le terrorisme.
La déclaration et le plan d'action que nous allons, je l'espère vivement, adopter, manifestent de manière concrète cette volonté politique commune. Par ailleurs, j'émets le vu que cette réunion ministérielle marque aussi la reprise de notre dialogue politique à l'OSCE, sur les différents aspects de notre sécurité globale. Les défis auxquels la communauté internationale fait face appellent une réponse multilatérale, que ce soit dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ou dans la recherche de solutions politiques aux crises régionales. L'OSCE en tant que telle, a un rôle éminent.
Monsieur le Président,
Le moment est propice à ce nouveau départ, après que votre année de présidence, très brillamment conduite, ait vu plusieurs objectifs majeurs fixés lors du Sommet d'Istanbul se réaliser. Sans votre action, nous ne pourrions enregistrer aujourd'hui un tel ensemble d'avancées. Je rends hommage à la contribution qui fut la vôtre au long de cette année. Je souhaite également saluer l'activité de M. Kubis, secrétaire général de l'OSCE, à qui nous renouvelons notre confiance pour un second mandat.
Je citerai le retour du Groupe d'assistance de l'OSCE en Tchétchénie, les progrès sur les dossiers Moldavie/Transnistrie et Géorgie/Ossétie du sud ainsi que la mise en place d'une mission de l'OSCE à Belgrade. Je rends hommage au valeureux engagement des personnels de l'OSCE présents sur ces terrains parfois dangereux, comme à tous leurs confrères déployés dans d'autres pays.
S'agissant de l'évolution favorable en ARYM, je saluerai le rôle déterminant de la communauté internationale, en particulier de l'UE, l'OSCE et l'OTAN. Il faut maintenant continuer dans la voie de la réforme et mettre en oeuvre les autres dispositions prévues par l'Accord-cadre dans les meilleurs délais.
Au Kosovo, le bon déroulement des élections du 17 novembre, avec la participation de toutes les communautés, et la contribution remarquable de l'OSCE, ont constitué une étape très importante dans la mise en uvre de la résolution 1244. Il faut à présent que toutes les composantes du peuple du Kosovo travaillent ensemble, à travers les nouvelles institutions d'autonomie provisoire, à la construction d'un Kosovo démocratique, pluraliste et prospère.
Concernant le Traité FCE, des progrès significatifs ont été accomplis, dans le respect du calendrier établi à Istanbul. Les parties devront encore fournir quelques efforts sur le volet géorgien, mais gageons que la dynamique positive qui est à l'oeuvre depuis quelques mois devrait faciliter le règlement de cette question.
Nous avons officiellement approuvé le "Document de conclusions" de la négociation sur l'article V de l'annexe 1-B des Accords de Dayton-Paris. Je rends hommage à l'ambassadeur Jacolin et à son équipe pour ce bon aboutissement.
Je me réjouis, enfin, de l'entrée en vigueur du Traité sur le régime "Ciel Ouvert" le 2 janvier prochain. Cette mesure de confiance, d'une portée politique considérable, marque une étape vers la redéfinition des relations de sécurité en Europe sur la base de la transparence et de la confiance entre les Etats.
L'OSCE agit naturellement en partenariat avec d'autres acteurs. Ce partenariat, gage d'efficacité, doit être approfondi.
Dans quelques jours, au Sommet de Laeken, l'Union européenne sera déclarée opérationnelle dans ses aspects civils et militaires. Ce développement des capacités de l'Union européenne dans le cadre de la PESD conduit à l'instauration d'une coopération étroite avec l'OSCE, dans le cadre d'une réflexion globale sur la gestion civile des crises.
D'autres travaux, bien engagés, permettront de renforcer l'efficacité de l'OSCE. Il est temps de reconnaître à l'organisation et à ses organes la personnalité et la capacité juridiques et un régime homogène d'immunités et de privilèges. Les liens entre le siège et les missions de terrain ou institutions doivent devenir plus étroits. L'expérience acquise dans vingt pays, comme les progrès accomplis, permettront d'appliquer une stratégie de sortie des missions de l'OSCE lorsque l'état de réalisation de leur mandat le justifie.
Dans ces différentes directions, nous avons progressé en 2001 et la France encourage la continuité de cet effort, afin d'établir à l'OSCE une culture d'évaluation régulière de ses procédures et activités. En 2002, nous poursuivrons nos travaux en recherchant un meilleur équilibre entre les dimensions d'activité de l'OSCE. L'OSCE dispose, avec ses différentes dimensions, d'une ressource très riche qu'elle sait mettre en oeuvre sans procédures rigides : il faut exploiter ce potentiel. Le contexte international rend la dimension politico-militaire prioritaire. L'Union européenne a présenté des propositions privilégiant l'efficacité, le professionnalisme et la représentativité dans la dimension humaine. Le Conseil de l'Europe est une référence dans ce domaine.
En vue de toutes ces échéances, la France se félicite de voir accéder à la Présidence de l'OSCE en 2002 le Portugal, ainsi que de l'entrée des Pays-Bas dans la Troïka. Je leur adresse en conclusion, dans cette perspective, de vifs vux de réussite.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 décembre 2001)
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Deux ans après le Sommet d'Istanbul, cette réunion nous fournit l'occasion de réaffirmer notre volonté d'un partenariat stratégique entre nos cinquante cinq pays. Ce partenariat ne peut vivre sans un dialogue politique dans lequel chacun de nous s'engage pleinement. N'exclure aucun domaine ni aucune région est la principale valeur ajoutée de l'OSCE.
Les tragiques événements du 11 septembre ont rappelé de la manière la plus cruelle la nécessité et l'urgence d'un partenariat de sécurité entre les pays attachés aux valeurs de démocratie et de paix. Mon propos sera donc, dans cette enceinte, d'insister plus particulièrement sur la contribution que l'OSCE peut apporter pour répondre aux nouveaux défis de la sécurité.
Comme chaque organisation, l'OSCE, dans son domaine, peut et doit contribuer à la mobilisation de la communauté internationale.
Rassemblés ici, il nous appartient d'abord de délivrer un message politique sans ambiguïté :
- d'une part, il ne saurait y avoir de sécurité sans démocratie
- d'autre part, au nom de la démocratie, l'OSCE est solidaire des pays engagés dans la lutte contre le terrorisme.
La déclaration et le plan d'action que nous allons, je l'espère vivement, adopter, manifestent de manière concrète cette volonté politique commune. Par ailleurs, j'émets le vu que cette réunion ministérielle marque aussi la reprise de notre dialogue politique à l'OSCE, sur les différents aspects de notre sécurité globale. Les défis auxquels la communauté internationale fait face appellent une réponse multilatérale, que ce soit dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ou dans la recherche de solutions politiques aux crises régionales. L'OSCE en tant que telle, a un rôle éminent.
Monsieur le Président,
Le moment est propice à ce nouveau départ, après que votre année de présidence, très brillamment conduite, ait vu plusieurs objectifs majeurs fixés lors du Sommet d'Istanbul se réaliser. Sans votre action, nous ne pourrions enregistrer aujourd'hui un tel ensemble d'avancées. Je rends hommage à la contribution qui fut la vôtre au long de cette année. Je souhaite également saluer l'activité de M. Kubis, secrétaire général de l'OSCE, à qui nous renouvelons notre confiance pour un second mandat.
Je citerai le retour du Groupe d'assistance de l'OSCE en Tchétchénie, les progrès sur les dossiers Moldavie/Transnistrie et Géorgie/Ossétie du sud ainsi que la mise en place d'une mission de l'OSCE à Belgrade. Je rends hommage au valeureux engagement des personnels de l'OSCE présents sur ces terrains parfois dangereux, comme à tous leurs confrères déployés dans d'autres pays.
S'agissant de l'évolution favorable en ARYM, je saluerai le rôle déterminant de la communauté internationale, en particulier de l'UE, l'OSCE et l'OTAN. Il faut maintenant continuer dans la voie de la réforme et mettre en oeuvre les autres dispositions prévues par l'Accord-cadre dans les meilleurs délais.
Au Kosovo, le bon déroulement des élections du 17 novembre, avec la participation de toutes les communautés, et la contribution remarquable de l'OSCE, ont constitué une étape très importante dans la mise en uvre de la résolution 1244. Il faut à présent que toutes les composantes du peuple du Kosovo travaillent ensemble, à travers les nouvelles institutions d'autonomie provisoire, à la construction d'un Kosovo démocratique, pluraliste et prospère.
Concernant le Traité FCE, des progrès significatifs ont été accomplis, dans le respect du calendrier établi à Istanbul. Les parties devront encore fournir quelques efforts sur le volet géorgien, mais gageons que la dynamique positive qui est à l'oeuvre depuis quelques mois devrait faciliter le règlement de cette question.
Nous avons officiellement approuvé le "Document de conclusions" de la négociation sur l'article V de l'annexe 1-B des Accords de Dayton-Paris. Je rends hommage à l'ambassadeur Jacolin et à son équipe pour ce bon aboutissement.
Je me réjouis, enfin, de l'entrée en vigueur du Traité sur le régime "Ciel Ouvert" le 2 janvier prochain. Cette mesure de confiance, d'une portée politique considérable, marque une étape vers la redéfinition des relations de sécurité en Europe sur la base de la transparence et de la confiance entre les Etats.
L'OSCE agit naturellement en partenariat avec d'autres acteurs. Ce partenariat, gage d'efficacité, doit être approfondi.
Dans quelques jours, au Sommet de Laeken, l'Union européenne sera déclarée opérationnelle dans ses aspects civils et militaires. Ce développement des capacités de l'Union européenne dans le cadre de la PESD conduit à l'instauration d'une coopération étroite avec l'OSCE, dans le cadre d'une réflexion globale sur la gestion civile des crises.
D'autres travaux, bien engagés, permettront de renforcer l'efficacité de l'OSCE. Il est temps de reconnaître à l'organisation et à ses organes la personnalité et la capacité juridiques et un régime homogène d'immunités et de privilèges. Les liens entre le siège et les missions de terrain ou institutions doivent devenir plus étroits. L'expérience acquise dans vingt pays, comme les progrès accomplis, permettront d'appliquer une stratégie de sortie des missions de l'OSCE lorsque l'état de réalisation de leur mandat le justifie.
Dans ces différentes directions, nous avons progressé en 2001 et la France encourage la continuité de cet effort, afin d'établir à l'OSCE une culture d'évaluation régulière de ses procédures et activités. En 2002, nous poursuivrons nos travaux en recherchant un meilleur équilibre entre les dimensions d'activité de l'OSCE. L'OSCE dispose, avec ses différentes dimensions, d'une ressource très riche qu'elle sait mettre en oeuvre sans procédures rigides : il faut exploiter ce potentiel. Le contexte international rend la dimension politico-militaire prioritaire. L'Union européenne a présenté des propositions privilégiant l'efficacité, le professionnalisme et la représentativité dans la dimension humaine. Le Conseil de l'Europe est une référence dans ce domaine.
En vue de toutes ces échéances, la France se félicite de voir accéder à la Présidence de l'OSCE en 2002 le Portugal, ainsi que de l'entrée des Pays-Bas dans la Troïka. Je leur adresse en conclusion, dans cette perspective, de vifs vux de réussite.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 décembre 2001)