Déclarations de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur la réforme de la PAC et les négociations du GATT sur le volet agricole notamment concernant le pré accord de "Blair House" à Strasbourg le 15 septembre 1993 et publiée dans "La Lettre de Jean-Marie Le Pen" et "Présent" de septembre 1993.

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Média : La lettre de Jean-Marie Le Pen - Présent

Texte intégral

La Lettre de Jean-Marie Le Pen : 2e quinzaine septembre 1993

Strasbourg, le 15 septembre

Non à la PAC, non au GATT

Une fois encore, les paysans sont contraints d'occuper les routes. Moins pour manifester que pour appeler au Secours. Pour dire leur désarroi et l'agonie des campagnes de France.

Après la refonte de la PAC, signée en mai 1992, par le gouvernement socialiste et acceptées aujourd'hui par le gouvernement de M. Balladur, les prix agricoles ont été amputés de 29 % et 4,5 millions d'hectares de bonnes terres ont été mises en friches.

L'accord du GATT, du 20 novembre 1992, qu'aucun gouvernement français, ni PS ni RPR-UDF n'a encore juridiquement refusé, est venu obliger les agriculteurs :

1°) à réduire leurs exportations de 21 % pour laisser la place, sur les marchés mondiaux, aux produits américains ;

2°) à réduire nos cultures de colza, de soja, de tournesol pour en laisser le monopole aux États-Unis ;

3°) à mettre en friches 8 millions d'hectares supplémentaires ;

4°) à importer des États-Unis 5 % de toutes nos consommations alimentaires, même là où nous sommes excédentaires comme le fromage ou le vin.

C'est inacceptable, et pourtant, sous couvert de fortes et fermes déclarations, le gouvernement RPR-UDF se prépare à l'accepter.

Comment alors, nos paysans ne manifesteraient-ils pas contre cette politique agricole européenne de déraison. Puisqu'elle amène à épuiser la terre et à polluer les nappes phréatiques, dans une course aux rendements croissants qui débouche sur des stocks invendables, faisant chuter les prix et ne laissant d'autres solutions que la destruction des surplus et la mise en jachère. Des terres d'abord et des paysans ensuite.

Autant dire que le Front National propose de changer de modèle agricole pour passer d'une agriculture intensive à une agriculture d'équilibre et d'harmonie.

Rappeler la préférence communautaire, accorder aux paysans de France un large moratoire pour leurs dettes, puisque les pays du tiers monde en bénéficient pour les leurs, alléger par une grande réforme les charges fiscales agricoles, réaliser la parité du revenu paysan avec celui des autres Français et surtout rendre en affection aux paysans tout ce que la France leur doit, en proclamant l'agriculture priorité nationale absolue, voilà les solutions du Front National pour les terres de France.


Présent : 19 septembre 1993

Sortons de cette Europe-là !

Communiqué de Jean-Marie Le Pen

Une nouvelle étape vient d'être franchie à Bruxelles dans la mise en place du Nouvel ordre mondial. Alors que le Parlement européen s'installe dans un nouvel hémicycle dont le coût constitue un immense scandale financier, les diktats américains s'imposent brutalement aux pays d'Europe, désormais privés de leurs libertés et de leur souveraineté.

Les principes du Traité de Rome sont oubliés, méprisés, piétinés. Les soi-disant accords de Blair House, sans texte précis, sans signature, sans assentiment des parlements, ont été de fait acceptés par le curieux négociateur européen Leon Brittan acquis d'avance à tous les abandons de par ses positions mondialistes.

Le Parlement européen, dans ses pompeux locaux d'architecture stalinienne, n'est plus l'expression des peuples d'Europe. Il se mue en une assemblée onusiaque au service de la technocratie planétaire.

Les pseudo-accords du GATT lèsent tragiquement notre agriculture, nos industrie traditionnelles, notre aéronautique. Le groupe des Droites européennes que je préside ne peut que constater la mort de l'Europe telle qu'elle fut voulue à Rome.

Pour la survie de nos peuples, il faut sortir de cette Europe sans frontière, à l'immigration sans limite, à la concurrence sans frein.

Sortir de cette Europe-là est la condition de la reconstruction d'une Europe des parties, respectueuse de la volonté des peuples.