Interview de Mme Alliot-Marie, ministre de la jeunesse et des sports, à RTL le 29 novembre 1993, sur la démission de M. Jean Fournet-Fayard de la présidence de la Fédération française de football.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : RTL

Texte intégral

RTL : Vous êtes satisfaite de cette grande lessive ?

M. Alliot-Marie : On n'est jamais satisfait des départs et surtout d'hommes qui s'en vont blessés. En ce qui concerne J. Fournet-Fayard, il y avait neuf ans qu'il était à la présidence de la Fédération de Football, il avait constamment reçu le soutien de ses pairs. C'est un homme loyal, désintéressé, et qui a fait ce qu'il pouvait, d'ailleurs avec certaines améliorations. Ce qui est important est de savoir ce qu'il va se passer.

RTL : Vous avez reçu plusieurs dirigeants de clubs aujourd'hui, dans quel état d'esprit les avez-vous trouvés ?

M. Alliot-Marie : Je les ai trouvés décidés à réfléchir à essayer d'améliorer la situation. Je leur ai précisé, aux uns comme aux autres, que je souhaitais que les études qui seront menées et les propositions qui seront faites portent sur l'ensemble du football. L'équipe de France a perdu, mais le problème n'est pas seulement celui de l'équipe de France, je souhaite que l'on traite à la fois du football amateur, du football professionnel, que l'on regarde le problème des clubs et des supporters.

RTL : En séparant les pros et les amateurs, comme le regrettait par avance J. Fournet-Fayard ?

M. Alliot-Marie : Il y a une fédération. À partir de ce moment-là, il faut regarder qu'elles sont les meilleures structures qui peuvent permettre aux uns et aux autres de jouer totalement leur rôle. La fédération est la garante d'un certain nombre de choses tant en termes d'éthique qu'en termes de contrôle. Je verrai sur ce point les propositions qui seront faites. Certaines ont été évoquées devant moi aujourd'hui par les différentes personnes que j'ai reçues. Celles que je recevrai auront également des idées en la matière.

RTL : Et le rôle éventuel de M. Platini ?

M. Alliot-Marie : Je l'ai écouté. Il ne s'agit pas pour moi de m'ingérer dans le fonctionnement de la fédération. En revanche, je demande à la fédération de faire des propositions, de le faire rapidement, et je souhaite qu'elles débouchent sur des actions rapides, car le football français et son image en ont besoin. Nous avons en 1998, la Coupe du Monde.

RTL : Il y a des problèmes pour les stades de province ?

M. Alliot-Marie : J'ai dit depuis le début qu'il y aurait probablement plus de problèmes soulevés à propos des stades de province que du Grand Stade. Un des problèmes a été réglé ou est en cours de règlement, nous allons nous attaquer au suivant. Je recevrai prochainement les intéressés.

RTL : Il y avait un profond malaise ?

M. Alliot-Marie : Je crois. Il y a une ambiance délétère, avec des affaires, des soupçons d'affairisme et de corruption. Il y a eu aussi de mauvais résultats qui peuvent être liés à cette ambiance générale. Il faut remettre les choses à plat. Cela ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé. Il y a des modifications à faire, il y en aura. En matière de violence, nous avons fait état d'un constat, nous avons réagi. En l'espace d'un mois, une loi a été votée au parlement et va s'appliquer dans les prochains jours. Pour le reste, nous ferons de même.