Texte intégral
Chers camarades, Vous vous doutez que je regrette beaucoup de ne pas pouvoir être parmi vous. Je vais sortir de l'hôpital dans les tout prochains jours et j'entamerai alors une rééducation qui, dans un premier temps, me contraindra à limiter mes déplacements. Je reprendrai ainsi mon activité peu à peu.
Je ne m'adresse pas à vous pour vous redonner mon opinion sur les sujets en débat au Comité central : je vous en ai fait part au mois de juin, et je n'en ai pas changé. Mais je pense qu'alors que les communistes vont engager la préparation du congrès, il ne serait pas convenable de différer l'annonce de la décision que j'ai prise quant à mon avenir personnel, et qu'il est normal que la direction du Parti – le Comité central – en soit la première informée.
Je ne souhaite pas, après le 28e Congrès, continuer à être le premier dirigeant de notre parti.
Cela fait vingt ans que j'exerce cette responsabilité ; et j'ai l'âge que j'ai. Inutile, donc, d'épiloguer sur les raisons qui me conduisent à cette décision : elles vont de soi.
Je la prends avec l'esprit libre, car j'ai la conviction que les conditions en sont créées et que la conception renouvelée du rôle des directions et des dirigeants proposée dans les projets de documents va permettre, si les communistes la ratifient, une amélioration de la composition et de l'activité de notre équipe de direction.
Bien sûr, je demeurerai, comme je l'ai toujours été, un militant. Je suis député ; c'est un mandat exigeant. Et si, en outre, on pense que je peux être utile au Parti de telle ou telle façon, je m'efforcerai de l'être. Je précise seulement que je n'accepterai ni poste honorifique ni responsabilité créée pour l'occasion. Laissons ces pratiques au passé.
D'ici là, j'ai l'intention, dès que j'aurai retrouvé davantage d'autonomie, ce qui ne saurait tarder, d'exercer toutes les responsabilités que vous m'avez confiées dans la période extrêmement riche qui va s'ouvrir. Votre réunion est, en effet, très importante, mais le plus important est ce qui reste à faire ce sont les communistes qui vont décider, de A à Z, ce que va devenir leur parti. Contribuer à ce que tous les adhérents, réellement, soient partie prenante de cette discussion ; que celle-ci soit fructueuse, donc fraternelle et démocratique ; qu'elle permette au Parti de décider de toutes les innovations et initiatives nécessaires pour mieux répondre aux attentes de celles et ceux qu'il a vocation à faire entendre et mieux s'ouvrir à leur apport ; qu'elle aille de pair avec une plus grande activité des communistes pour contribuer à riposter à Balladur et faire prévaloir d'autres choix ; tout cela va demander beaucoup d'efforts de tous les dirigeants à tous les niveaux. C'est à cette tâche qu'avec vous, je vais me consacrer.
Je vous souhaite donc bon travail et vous adresse mes salutations amicales.