Déclarations de Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d’État aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat, et de M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur l'exposition des Monnaies et Médailles sur la Coupe du Monde de Football.

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Circonstance : Inauguration de l'exposition des Monnaies et Médailles sur la Coupe du monde de football, le 9 avril 1998 à Paris

Texte intégral

Marylise Lebranchu : À l’ensemble des présents, je souhaite une bonne Coupe du monde avant tout. Nous avons le plaisir d’accueillir dans nos locaux de Bercy à côté du directeur des monnaies – cette excellente exposition que nous venons de visiter – M. Fernand Sastre, co-président français du comité français d’organisation de la Coupe du monde de football. Je suis très jalouse depuis tout à l’heure parce qu’entre M. Sastre et M. Boli, qui nous a fait l’amitié d’être là, personne ne me demande d’autographe et je trouve ça absolument lamentable.

Je suis secrétaire d’État, j’appartiens à Bercy. Je m’occupe du commerce de l’artisanat et également des PME et de la consommation. Je ne joue pas au football et je me rends compte que c’est extrêmement dommage pour mon image, et M. Sastre ne m’a pas encore confié une mission pour la Coupe du monde. Mais je pense que c’est ce que je ferai dans l’avenir si je veux soigner mon image personnelle.

J’envoie un signe à M. Jacques Lambert, directeur général du comité français d’organisation, qui n’est pas parmi nous parce qu’il fait le maximum et il ne peut pas tout faire compte tenu de sa santé. Nous envoyons également un signe à Joël Q, arbitre international, qui devrait nous rejoindre. Je remercie également l’ensemble de l’administration Bercy, de la DGCCRF en particulier. La DGCCRF ce n’est pas non plus un organisme de football. M. Gallot est là, M. Gonzalez et d’autres sont présents, qui ont préparé avec nous l’ensemble des dispositions que nous avons prises pour la Coupe du monde, dont je reparlerai tout à l’heure.

Je voudrais tous vous remercier d’être là, d’avoir répondu à l’invitation pour saluer cette exposition, qui revient d’un très grand voyage, qui est superbe et qui marquera l’événement de la Coupe du monde de cette année. C’est un très grand événement. Nous disions devant la ca ? tout à l’heure qu’on estime à plus de 35 milliards de spectateurs de cette Coupe du monde, et c’est pourquoi nous sommes particulièrement fiers de l’accueillir en France.

Je voudrais dire à M. Sastre et à M. Boli que je viens de Morlaix, dont j’étais le maire jusqu’à ce que M. Jospin me confie mes responsabilités. Le stade de Morlaix occupe la tête de sa poule en promotion d’honneur, et les gars de Morlaix sont sixième de la division supérieure régionale. Donc tous les espoirs sont permis pour qu’un jour parmi ces équipes nous trouvions des coéquipiers pour M. Boli.

Passionnée de football par habitude, parce que si je n’avais pas été passionnée de football je n’aurais pas rencontré mon mari au moment des grandes compétitions, j’ai appris le football quand j’étais très jeune. Sinon, j’aurais été obligée de changer de conjoint. C’est vrai que c’est un sport qui a cette chance terrible, formidable mais dure à porter parfois compte tenu de l’attitude de certains supporters, de pouvoir à la fois représenter un espoir, représenter un loisir, représenter une cohérence, représenter aussi un sentiment d’identité à la fois pour les équipes, les supporters, les villes, les pays. Je pense que c’est un événement qui mérite qu’on se pose d’autres questions que le sport lui-même. Je sais, M. Sastre, que vous avez quelquefois des phrases superbes sur la portée sociétale – j’espère qu’on trouvera un autre mot – du football.

Seulement, nous allons accueillir beaucoup de monde en France et nous sommes obligés de prendre un certain nombre de dispositions pour que cet accueil se passe bien. Il y a effectivement 500 000 supporters qui seront là ; on estime à plus de 10 000 journalistes hors de notre pays que nous devrons accueillir. C’est vrai que tout ce qui va se passer au moment de la Coupe du monde bien sûr les matches, mais autour des matches va être extrêmement important pour notre pays. C’est pourquoi nous avons pensé au centre du ministère de l’économie et des finances et de l’industrie qu’il fallait faire un effort particulier à ce moment.

La France est la première destination touristique au monde, puisque nous avons accueilli 67 millions de touristes en 97, et nous avons donc l’habitude de gérer l’accueil des visiteurs. Mais la Coupe du monde est un phénomène particulier, puisque nous allons accueillir beaucoup de personnes dans un laps de temps extrêmement court. Comment faire en sorte pour que cette Coupe du monde se passe bien et que l’image de notre pays soit renforcée par le Mondial 98 ? D’abord, en faisant une excellente information à la fois aux professionnels et aux supporters étrangers. Nous avons tenu – et ça a été remis dans le dossier de presse – qu’une brochure rappelle à l’ensemble de nos commerçants français que ce n’est pas parce qu’on a la chance d’avoir un potentiel très fort de touristes à un moment donné sur le territoire, qu’il ne faut pas relâcher notre pression sur la qualité de l’accueil. Donc nous avons rappelé toutes les règles qui concernent à la fois toutes nos normes – je ne vais pas les détailler, vous les trouverez dans la brochure –, mais aussi tout ce qui concerne les prix, tout ce qui concerne l’affichage, tout ce qui concerne la qualité. Tout cela a été donné à l’ensemble des commerçants et artisans qui vont s’associer à la fête, pour que l’image de la France en sorte totalement renforcée. Je dirais que c’est une répétition grandeur nature d’un accueil touristique qui suivra. Nous tenons à ce que l’ensemble des commerçants qui font bien leur travail puissent être supportés par l’État, pour qu’un certain nombre de personnes qui auraient la tentation de faire le travail un peu moins bien ne polluent pas l’atmosphère de la France à ce moment-là.

Nous aurons dans un deuxième temps une seconde plaquette, qui est la plaquette destinée à nos visiteurs. Mais une autre vedette vient d’arriver, c’est M. Dominique Strauss-Kahn, qui est avant-centre dans son ministère, sachant que Sautter est le gardien de but, et que mon secrétariat d’État doit se situer à l’aile je suppose pour repasser la balle au bon moment. Donc je passe la balle au bon moment à mon avant-centre préféré, Dominique Strauss-Kahn.

La seconde brochure concernera donc l’ensemble de nos visiteurs. Elle sera éditée en plusieurs langues. Elle leur permettra d’avoir tout ce qui concerne le droit français bien sûr, mais aussi tout ce qui sera à leur disposition sur le territoire et la réglementation française, de telle manière qu’il n’y ait pas de loupé entre nos visiteurs et nos commerçants et artisans.

Je parlais du gardien de but de cette maison, qui s’appelle Christian Sautter, et qui évite que le ballon TVA rentre au mauvais moment. C’est vrai que Christian Sautter avec les douanes a une grande responsabilité aussi, puisqu’un certain nombre de produits vont être importés au moment de la Coupe du monde, et nous devons aussi être extrêmement vigilants. Donc l’action conjointe de la DGCCRF représentée ici par M. Gallot son directeur, et les douanes, est extrêmement importante pour que tout cela soit réussi.

Je compte sur tout le monde, sur les vendeurs de souvenirs, les vendeurs de produits d’artisanat local, les vendeurs de produits du terroir, pour être extrêmement mobilisés sur chaque site. C’est vrai que nous avons organisé avec les commerçants et les artisans français un certain nombre d’accueils je dirais hors murs habituels du commerce, de telle manière que nos produits puissent être valorisés au moment de la Coupe du monde. La promotion des produits sera notre souci second, après l’accueil, mais notre souci fort parce que nous espérons que la plupart des gens qui viendront vous voir – vous, les joueurs et vos collègues – aient envie de repartir avec des valises pleines de produits et incitent ensuite les grands distributeurs à exporter les produits français.

Je salue en dernier lieu et tout particulièrement les monnaies. C’est vrai que cette idée de faire des monnaies et de les vendre à ce moment est une excellente idée. En plus c’est un grand travail qui a été fait, c’est de l’artisanat d’art. Nous aurons l’occasion de les distribuer à l’occasion d’un certain nombre de manifestations des ministères, et nous souhaitons que la monnaie de Paris puisse avoir à l’occasion de la Coupe du monde un coup de chapeau de l’ensemble des citoyens parce qu’elle le mérite, et qu’elle est souvent très peu connue. Merci à vous. Merci au président Sastre. M. Dominique Strauss-Kahn, en tant qu’avant-centre, voulez-vous donner le coup d’envoi ? (Applaudissements).

Dominique Strauss-Kahn : J’ai le sentiment, Marylise, que tu as dit tout ce qui pouvait être dit. Je voudrais d’abord vous saluer les uns et les autres, les directeurs ici présents, et évidemment tout particulièrement le directeur des Monnaies et Médailles, les sportifs qui nous ont rejoints. Dans ce bâtiment, il y a rarement de manifestations qui, d’une manière ou d’une autre, se rattachent au sport et je crois que c’était une bonne occasion de montrer que ce ministère, même si sur un sujet comme la Coupe du monde il peut sembler un peu marginal, tenait à apporter sa pierre à ce grand événement qui va se tenir en France et intéresser l’ensemble de la planète pendant la fin du printemps.

Cette exposition, en effet, a été je crois une très bonne initiative, et ces pièces de très bonne qualité. Le directeur me rappelait à l’instant que l’exposition avait pendant deux ans visité l’ensemble de nos provinces, était appréciée partout dans le pays. Elle revient maintenant vers son lieu d’origine à Bercy, et à plusieurs occasions nous pourrons utiliser ce travail qui a été fait, qui n’est pas simplement un travail de présentation ou d’exposition, mais qui pourra donner lieu à une utilisation très pratique. Lorsqu’on voudra honorer tel ou tel visiteur ou lorsque d’une manière ou d’une autre on voudra rappeler l’événement, ces pièces seront là pour le faire.

En plus cette Coupe du monde va se passer à un moment particulier puisque c’est le moment où l’Europe, vous le savez, fait le choix d’avoir une monnaie qui sera une monnaie unique, et donc de ce point de vue-là je ne veux pas faire un long dégagement sur l’euro, ce n’est pas l’objet de cette réunion, mais le fait d’avoir des pièces et de montrer que la pièce de monnaie garde toute sa symbolique, alors que les pièces d’un euro n’arriveront qu’en 2002, est je crois aussi une sorte de clin d’œil que pour ma part je veux saluer.

Vous savez que pour cette Coupe du monde a été construit au nord de Paris un formidable stade, qui maintenant a commencé de servir plusieurs fois. J’ai eu l’occasion d’aller assister déjà à deux matches, et je ne désespère pas d’ailleurs dans l’avenir d’y aller plus souvent si le projet que je forme avec quelques autres – mais ce n’est plus sous ma casquette de ministre des finances – de créer un grand club de football de la banlieue parisienne prend forme, ma foi il se pourrait que ça finisse par se faire. Mais ce qui est clair c’est que la France dans cette affaire, et notamment l’Île-de-France avec ce stade, s’est engagée tout à plein dans la préparation de cette Coupe du monde. Je crois que le stade de France en est une belle réalisation et que la façon dont va se passer la Coupe du monde sera pour notre pays un moment de se porter vers l’extérieur, de faire valoir son image à laquelle chacun sera sensible.

Il y a un rôle quand même que nous jouons ici très directement au regard de la Coupe du monde, c’est de régler un certain nombre de questions fiscales que les joueurs connaissent bien, et qui parfois viennent compliquer la vie de ce genre de manifestation. Ces questions seront réglées. Il faut que la fête soit totale. Tony Blair disait qu’il viendra pour la finale Angleterre-Écosse. Je ne crois pas une seule seconde qu’il y aura cela, mais il y aura peut-être une finale France-Angleterre ou France-Écosse. Basi n’a pas l’air convaincu, mais on verra. Le match France-Espagne était un beau match, mais on ne va pas discuter de pronostics maintenant.

Il fallait que d’une manière ou d’une autre le ministère apporte sa contribution à cette affaire et je pense que c’est de la meilleure manière possible que les Monnaies et Médailles nous ont prêté la main pour ça. Merci encore d’être venus assister à l’inauguration de cette exposition. M. le directeur, je voudrais que vous transmettiez à tous ceux qui ont travaillé à la préparation de cette monnaie mes remerciements et mes félicitations et, dans une certaine mesure, c’est maintenant à la charge de l’autre directeur qui est à côté de vous, le directeur de la communication, de faire en sorte que l’utilisation de ce qui a été fait soit suffisante. Donc à votre tour de passer le ballon à M. Leclinche pour mettre en œuvre tout ceci. Pour terminer je voudrais saluer le président Fernand Sastre, qui nous a fait la gentillesse d’être avec nous ce matin. Je ne sais pas si c’est une première, vous avez déjà dû venir dans ce ministère, mais nous allons faire en sorte que vous y reveniez beaucoup plus. Je suis surpris, à interroger mes collaborateurs il y a quelques semaines pour savoir combien il y avait d’équipes de football du ministère, on a beaucoup cherché et on n’a pas beaucoup répondu. Il y a 180 000 fonctionnaires dans le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, tous ne sont pas à Paris, mais si on ne prenait que ceux de la région parisienne ça ferait encore un bon paquet, et il faudrait que là aussi nous soyons capables de leur fournir les moyens d’avoir une activité sportive corporatiste, mais néanmoins efficace, plus développée que par le passé. Peut-être que l’on fera, si vous le voulez bien M. le président, de nouveau appel à vous dans un avenir pas trop lointain.

Merci à vous tous d’avoir été ici. Merci à Marylise Lebranchu d’avoir commencé à temps parce que j’ai terminé très en retard ma conférence de presse traditionnelle du jeudi matin et, encore une fois, nous souhaitons tous le meilleur avenir possible à cette Coupe du monde. Je suis sûr que si vous vous êtes dérangés aujourd’hui pour venir au ministère des finances assister au lancement de cette exposition sur les Monnaies et Médailles concernant la Coupe du monde, que vous serez encore plus présents au moment de la coupe elle-même parce que ça montre que vous avez pour le football l’amour que nous lui vouons tous. Merci d’avoir été là. Je ne sais pas si on a prévu de vous servir quelque chose à boire ? Je crains que la pingrerie de ce ministère ait fait que nous y échappions. Vous voyez combien nous faisons partager à nos fonctionnaires les sévices et la dureté que nous exerçons à l’égard de ceux des autres ministères. C’est un très bon exemple et donc on a très bien fait de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’agapes. Merci en tout cas d’avoir été là.

Puis-je me permettre, Monsieur le ministre et Madame le ministre de vous remettre tout naturellement en souvenir une monnaie de la coupe, qui symbolise les dix villes où vont se jouer les phases finales de la Coupe du monde avec le trophée lui-même ? (Applaudissements).