Déclarations de M. Édouard Balladur, Premier ministre, à l'issue des élections cantonales les 20 et 27 mars 1994, sur les résultats des élections cantonales et ses prochaines initiatives en matière de lutte contre le chômage des jeunes.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Elections cantonales les 20 et 27 mars 1994

Média : Le Figaro

Texte intégral

Le texte de la déclaration du Premier ministre

Paris, le 20 mars (AFP) 1994

Voici le texte intégral de la déclaration qu'a prononcée le Premier ministre Édouard Balladur au ministère de l'Intérieur, peu après 20 heures, en réaction au premier tour des élections cantonales : "C'est un premier tour qui montre que le mouvement de confiance des Français envers la nouvelle majorité qu'ils ont élue au parlement il y a un an c'est un mouvement qui se confirme et on peut même dire qu'il est légèrement supérieur à ce qu'il était il y a un an".

"Ce qui montre que malgré les difficultés du moment, les Français ont le sentiment que la majorité et le gouvernement font tout ce qui est dans leur pouvoir pour redresser le pays. C'est difficile, peut-être plus difficile qu'on ne pouvait croire, mais nous sommes encouragés par ce résultat. Nous avons les uns et les autres dit que ce serait un test. Eh bien, ce test est fait. Il me semble qu'il n'est pas défavorable.

 

La classe politique face aux résultats des élections cantonales

Édouard Balladur : "Lutter contre le chômage des jeunes"

Le premier ministre annonce des "initiatives" dans les jours qui viennent.

Le chef du gouvernement a fait la déclaration suivante hier peu après vingt heures.

Les Français ont voté au deuxième tour des élections cantonales et confirmé leur vote du premier tour, c'est-à­-dire confirmé leur confiance dans le gouvernement et dans la majorité. Je les en remercie et je les en remercie d'autant plus qu'ils savent que la situation de notre pays est difficile et que leur vote signifie qu'ils sont conscients des premiers résultats qui ont été obtenus. Ce vote est donc pour nous un encouragement à poursuivre notre action dans deux directions : le redressement de notre pays qui a commencé, les réformes indispensables qu'il faut mettre en œuvre et que nous avons déjà commencé, à mettre an œuvre dans un grand nombre de domaines.

Rétablir le dialogue

Mais je l'ai dit bien souvent : qui dit réformes dit souvent interrogations, inquiétude, trouble dans les esprits et nous l'avons vu ces dernières semaines. Nous l'avons vu dans la jeunesse.

L'objectif premier du gouvernement est de lutter contre le chômage des jeunes qui est quatre fois plus important chez nous qu'il ne l'est dans les pays voisins, et c'est ce qui explique les décisions qui ont été prises. Mais, aujourd'hui, on constate que ces décisions sont interprétées comme manifestant une absence d'attention à la jeunesse. Il est donc de ma responsabilité et de mon devoir, en tant que chef du gouvernement et, par là même, responsable dans une certaine masure de la cohésion sociale et nationale, de répondre à ce qui est un appel de la jeunesse. Tous ceux qui ont aujourd'hui vingt ans n'ont jamais entendu parler que de crise depuis qu'ils sont au monde et le devoir de la société c'est de leur offrir un avenir. Pour cela, il faut commencer par rétablir le dialogue avec eux et examiner les diverses solutions possibles.

Je vais prendre dans les jours qui viennent des initiatives à cet effet et je demande à tous les Français de bonne volonté, à l'immense majorité des Français, de soutenir cet effort pour que la jeunesse ait un avenir qui convienne à ses espérances.