Texte intégral
Avec M. Hariri, nous nous voyons souvent. Nous avons fait le point de nos relations bilatérales, notamment sur le plan économique, car nous sommes très engagés dans l'aide au Liban. Nous avons parlé aussi, bien sûr, de la situation politique. J'ai tenu à rappeler à M. Hariri ce qu'était la ligne politique du gouvernement français. Nous sommes attachés, plus que jamais, à l'intégrité territoriale du Liban, à sa pleine souveraineté, à l'unité retrouvée autour de son gouvernement légal, et il faut bien dire que la France est un des rares États dans la communauté internationale à le dire avec autant de fermeté.
Pour nous, le Liban, ce sont des communautés, chrétienne, musulmane, ce sont toutes ces communautés qui forment le Liban uni, auquel nous sommes attachés.
Q. : Israël a frappé ce matin au sud-Liban, comment réagissez-vous ? En avez-vous parlé avec le Premier ministre ? Leur avez-vous conseillé par exemple de dialoguer avec Israël pour mettre fin à la situation au sud Liban ou appliquer la résolution 425 ?
R. : Notre position est bien connue. Nous condamnons évidemment toutes ces opérations de part et d'autre, il n'y a pas d'autre solution que le dialogue, nous sommes très attachés au respect de la résolution 425 du Conseil de sécurité. Nous connaissons la position du Liban qui demande la reconnaissance de cette résolution, qui est prêt ensuite à discuter des périodes transitoires pour la mettre en œuvre. Nous pensons que c'est une position raisonnable.
J'ai réaffirmé aussi notre ligne constante selon laquelle toutes les troupes étrangères doivent quitter, dans le cadre d'un règlement de paix, le sol libanais.
Q. : Les autorités libanaises n'ont pas vu d'un très bon œil une rencontre entre un membre du gouvernement et le général Aoun. Le Premier ministre vous a-t-il demandé des explications ?
R. : Quel membre du gouvernement ?
Q. : On a dit que M. Léotard l'a rencontré…
R. : On a dit, c'est totalement faux. Écoutez, cessons d'affabuler, je ne sais pas qui cherche à répandre ce genre de rumeur, je m'en doute parfois un petit peu, ceci est totalement sans fondement.
Q. : Vous appeliez hier à un dialogue, à une ouverture vers l'opposition libanaise.
R. : Non, j'ai appelé au dialogue avec toutes les forces libanaises, mais cela va de soi. Seule la réconciliation entre toutes les communautés et toutes les forces politiques peut permettre au Liban de poursuivre la tâche de reconstruction qu'il a engagée et que la France soutient par son attitude politique, et aussi, par son aide économique et financière.
Q. : Malgré tout ce qui s'est passé au Liban ces derniers jours, la France est-elle toujours prête à participer à la reconstruction du Liban ?
R. : Non seulement elle y est prête mais elle le fait.
Q. : Hier vous avez exprimé vos craintes envers le Liban. Quelle en est la nature ?
R. : J'ai exprimé la crainte, que tout le monde partage, que les attentats qui ont eu lieu ne se reproduisent. J'espère que le Liban, toutes les forces politiques du Liban, autour du gouvernement légal du Liban, trouveront les moyens d'éviter le retour de la violence. C'est une inquiétude qui est partagée par tout le monde, et j'imagine aussi le gouvernement libanais.