Texte intégral
Europe 1 – mercredi 22 juillet 1998 – 19 heures
France Inter
Ernest-Antoine Seillière : Nous regardons le budget dans son ensemble et nous nous apercevons qu’en période de croissance, à un moment où les recettes fiscales sont plus faciles, le gouvernement n’a pas fait l’exercice responsable de long terme que les entreprises – qui sont toujours à long terme –, attendaient de lui.
France Inter : Il y a malgré tout une réforme de fond d’engagée : la réforme de la taxe professionnelle. Ça va dans le sens que vous souhaitiez ?
Ernest-Antoine Seillière : Nous avons vu avec satisfaction – car cela va dans le sens des vœux des entreprises –, que le gouvernement a décidé d’amorcer cette réforme sur la partie salaire, base salariale, de la taxe professionnelle, ce qui est bien reconnaître de sa part qu’alléger les charges sur l’emploi, c’est favoriser l’emploi. C’est, comme vous le savez, notre thèse fondamentale. Nous voyons donc avec satisfaction le gouvernement sur la taxe professionnelle prendre ce parti.
France Inter : Est-ce que ce geste n’est pas une façon aussi de faire passer la pilule des 35 heures auprès des entreprises ?
Ernest-Antoine Seillière : La mesure concernant la taxe professionnelle n’a rien à avoir avec les 35 heures, et ceux qui voudraient faire un rapprochement à cet égard se tromperaient de dossier.
RMC – 18 heures
RTL – 18 heures
Ernest-Antoine Seillière : Le gouvernement n’a pas pris avantage de la croissance pour, dans une année où on se prépare à l’euro, prendre les décisions budgétaires qui assurent la France pour le long terme. Sur le plan des déficits, de la dépense publique et des prélèvements obligatoires, cela ne va pas suffisamment dans le bon sens. Vous savez, on a même augmenté la dépense publique. S’agissant des mesures alors individuelles, si j’ose dire, prises dans différents domaines, nous avons en effet l’amorce de la réforme de la taxe professionnelle qui est pour les entreprises quelque chose qui répond à leurs vœux. Il y a bien longtemps que les entreprises et le CNPF réclament que l’on mette un terme à une taxe anti-économique dont les effets sont négatifs sur la croissance, sur le développement des entreprises et sur l’emploi. En décidant donc d’amorcer la réforme de la taxe professionnelle, le gouvernement va dans le bon sens et il reconnaît d’ailleurs que l’allègement des charges sur l’emploi est de nature à favoriser celui-ci.
France 2 – 20 heures
Ernest-Antoine Seillière : Nous attendions du gouvernement qu’il réduise la dépense publique ; il l’a augmentée. Nous attendions du gouvernement qu’il réduise les prélèvements obligatoires, les impôts ; il le fait de façon infime. Nous attendions également de l’État qu’il réduise le déficit ; il le fait, mais très, très modestement. En amorçant aujourd’hui la réforme de la taxe professionnelle, le gouvernement va certainement dans le sens souhaité par les entreprises. Il le fait petitement, mais il le fait tout de même, pour alléger les charges sur l’emploi. Nous avons toujours dit, et le gouvernement semble le reconnaître, qu’alléger les charges sur l’emploi, c’est favoriser l’emploi.