Déclaration de M. François Fillon, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur les axes de la politique universitaire envisagée par le nouveau gouvernement, Paris le 15 avril 1993.

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Circonstance : Réunion de la conférence des présidents d'universités, à Paris le 15 avril 1993

Texte intégral

Mesdames, Messieurs les Présidents, 

J'ai souhaité prononcer ma première déclaration publique devant votre conférence. Le calendrier s'y prêtait. Puisque vous aviez prévu de vous réunir à cette date, mais je voudrais par ma présence aujourd'hui manifester la considération que je porte à vos fonctions, et ma volonté de dire tout le respect qui est le mien à l'égard de l'institution universitaire, des professeurs ou enseignants-chercheurs et du personnel non enseignant, comme des étudiants. Enfin mon désir de nouer avec votre conférence, avec vous-mêmes et avec toute la communauté universitaire et scientifique, des relations caractérisées par le dialogue et la confiance réciproque. 

Je ressens comme un grand honneur d'avoir en charge, au sein du Gouvernement, un domaine aussi important pour le devenir de notre pays que l'enseignement supérieur et la recherche. 

J'assumerai cette mission avec la conviction que la place de la France dans le monde du XXIe siècle sera pour partie fonction de notre capacité commune à former dans vos établissements des jeunes préparés à affronter les difficiles réalités d'une société se transformant rapidement, et à développer dans nos universités et dans nos écoles une recherche de premier plan reconnue comme telle par la communauté scientifique internationale. 

Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche depuis seulement quinze jours, vous n'attendrez pas de moi que je vous indique dès maintenant la politique qui sera celle du Gouvernement au cours des prochains mois. 

Vous le savez, nous assumons le Gouvernement de la France dans une période difficile mais essentielle pour la préparation de l'avenir. Les intentions du Premier ministre sont claires, elles conduisent à reconnaître les contraintes sans pour autant renoncer à l'action et à la réforme. 

Avant de définir les objectifs qui seront les miens, je veux écouter ce que l'Université française souhaite dire à son nouveau ministre, comprendre vos principales préoccupations, recevoir vos avis et vos suggestions. 

Au cours des prochaines semaines, je recevrai les différentes organisations représentatives de notre enseignement supérieur, je consulterai des personnalités aussi bien du milieu universitaire que du reste de la société – il est en effet essentiel pour moi d'entendre ce que les responsables économiques et les élus attendent de nos universités – j'analyserai les réflexions et les propositions que j'espère recevoir des uns et des autres. 

Viendra alors le temps de l'action et je vous donne d'ores et déjà rendez-vous pour votre conférence du mois de juin, le 17 juin je crois. À ce moment, je vous présenterai les objectifs retenus et la politique que j'engagerai. 

Je dispose déjà d'un document important pour appréhender l'avenir de nos universités avec le message que vous avez souhaité transmettre lors de votre colloque de Montpellier en janvier dernier. J'ai apprécié la qualité du travail accompli à cette occasion et j'ai pu mesurer l'intérêt des positions exprimées comme des orientations définies. 

Je peux vous assurer que ce message sera pour moi une donnée essentielle de ma réflexion. Ma présence devant vous dès aujourd'hui veut témoigner de mon intérêt pour les travaux accomplis par votre conférence. Cette institution, j'en mesure toute l'importance et je souhaite avoir avec elle un dialogue permanent, concret et direct. 

Avant de vous donner la parole puisque je suis d'abord là pour vous écouter, je veux vous présenter brièvement le constat que je fais en prenant mes fonctions, comme les questions que je me pose. Il va de soi que mon propos restant limité, je ne traiterai pas de tous les points déjà portés à ma connaissance. Que chacun soit cependant persuadé qu'ils seront tout autant l'objet de mon attention. 

Le constat

Le système d'enseignement supérieur français ne fonctionne pas d'une manière vraiment satisfaisante nous dit-on. 

Trop d'étudiants s'inscrivent dans une formation de 1er cycle sans un véritable projet personnel, sans connaître les études dans lesquelles ils s'engagent, sans avoir vraiment réfléchi à l'insertion professionnelle que le cursus choisi peut leur offrir. 

De ce fait, les échecs restent trop importants et sont pour moi inacceptables, non seulement parce qu'ils coûtent cher à la Nation, mais surtout parce qu'ils sont autant de drames personnels à un moment de la vie où confiance en soi et incitation à agir devraient être encouragées. Notre responsabilité face à la jeunesse est immense. Lui ouvrir largement les portes de l'enseignement supérieur est une nécessité, mais ne peut suffire. 

Nous avons le devoir de les conduire au succès. Il y va du respect de notre pays pour ses universités. 

Je ne peux accepter que vos universités ne soient pas toujours considérées comme un lieu où la qualité du savoir dispensé permet de donner au pays les cadres dont il a besoin. Je ne peux accepter que certains jeunes puissent regretter d'avoir voulu suivre une formation universitaire et nous quittent avec le sentiment d'avoir perdu leur temps tout en éprouvant les plus grosses difficultés à formuler alors un projet professionnel. 

Je ne peux ignorer non plus l'ampleur des évolutions de notre enseignement supérieur depuis vingt-cinq ans comme des efforts accomplis pour lui permettre de se transformer. Les critiques sont aisées et l'on ne dit pas assez que les universités françaises ont su s'adapter à un enseignement de masse comme aux transformations économiques. 

Votre ministre aura le souci de tenir un discours de vérité. Je ne cacherai pas les problèmes rencontrés, mais je serai aussi un ministre fier de représenter l'Université Française et qui saura mettre en lumière ses forces et ses atouts. 

Je sais que mes prédécesseurs ont cherché à mener une politique active ; je leur sais gré d'avoir permis certaines avancées. Je ne méconnais pas l'effort budgétaire consenti au cours des dernières années. Je mesure l'importance du plan "Université 2000", à la fois par le programme d'investissement qu'il représente comme par le schéma national d'aménagement du territoire qu'il sous-tend. 

J'adhère à la politique contractuelle mise en œuvre, à la politique de structuration de la recherche universitaire engagée, et au souci d'inciter vos universités à la rénovation pédagogique. 

Néanmoins, je suis obligé de m'interroger sur la portée réelle de la politique conduite. La médiatisation des annonces ne peut seule convaincre de la réalité des transformations enregistrées. 

L'accroissement des ressources budgétaires n'a pas donné les résultats escomptés, non qu'il fût mauvais en soi. Une politique ne saurait être évaluée au seul accroissement du budget. La considération de la Nation envers son enseignement supérieur ne peut non plus s'évaluer à ce seul critère. Je ne suis pas certain que les moyens supplémentaires dégagés ont toujours été utilisés rationnellement. 

Je suis persuadé qu'on aurait pu et dû faire mieux. Fallait-il, par exemple, multiplier, budget après budget, le nombre des créations d'emplois, aux seules fins de vous donner les moyens d'accueillir sans trop protester un nombre croissant d'étudiants, sans avoir auparavant défini les rénovations nécessaires. Il est vraiment paradoxal que la réforme des premiers et seconds cycles soit la dernière parue alors qu'elle aurait dû être un préalable justifiant ensuite les moyens nouveaux obtenus. 

"Université 2000" traduit, je l'ai dit, une politique ambitieuse. Mais je suis obligé de souligner que les premières réalisations ont tardé, que nous avons pris un retard important, que les chantiers engagés sont souvent le fait d'initiatives de collectivités locales et que l'État n'a pu tenir les engagements pris. J'ai noté que les crédits d'équipement sont très insuffisants et ne correspondent pas au nombre des m2 qui seront ouverts. Je suis assez inquiet sur le retard enregistré en Île-de-France sur plusieurs opérations, retard dont on me dit qu'il pourrait rendre difficile l'accueil des nouveaux bacheliers à la rentrée prochaine. 
Il est clair qu'on a privilégié l'annonce et que nous éprouverons de réelles difficultés à recadrer l'ensemble du programme "Universités 2000". 

Je constate encore que le "plan social étudiant", dont on a beaucoup parlé, ne s'est pas traduit par des résultats significatifs et que le problème reste posé. Je constate toujours qu'il n'a pas été possible d'asseoir la nécessaire formation des enseignants d'une manière suffisamment solide et consensuelle. 

Le débat sur les IUFM le montre à l'évidence. La précipitation dans leur généralisation a tenu plus à des considérations idéologiques qu'au souci d'efficacité. Expérimenter et ne pas attendre l'évaluation des trois premiers IUFM a été une erreur grave. 

J'ai décidé d'entreprendre une évaluation rapide et approfondie des IUFM, évaluation que je mènerai avec François Bayrou bien évidemment. Certaines évolutions constatées ne sauraient être acceptées comme celles conduisant un IUFM à délivrer des diplômes propres (les IUFM ne sont pas des universités). Il faut renforcer le caractère universitaire de ces Instituts et ne pas en faire des établissements concurrents de vos universités. 

Il faut bien distinguer la formation des professeurs d'écoles et la formation des professeurs de collèges et de lycées. La formation des professeurs de lycée professionnel reste défaillante. De réelles améliorations devront être rapidement proposées avant de s'interroger sur une éventuelle évolution de l'institution elle-même. 

Il y a eu trop souvent, par le passé, précipitation et sans doute n'a-t-on pas assez cherché à définir certaines priorités dans l'action entreprise. L'efficacité ne réside pas dans le nombre des opérations engagées ou des documents de présentation de chacune d'entre elles. Je ne souhaite pas agir par la seule parole et je ne crois pas aux déclarations incantatoires. 

Je voudrais que vous sachiez que je ferai ce que je dis. Je ne m'engagerai pas si je ne peux donner suite à l'intention affichée et je ne dirai que ce que je peux faire. 

Une fois défini le cadre de mon action, je dégagerai les priorités auxquelles je donnerai les moyens de leur réalisation. 

Je veux vous tenir un langage de vérité. 

On vous a engagé dans la rénovation des premiers et seconds cycles. La version définitive adoptée a mieux tenu compte de la diversité des disciplines et présente moins de rigidité que la version initiale. Mais il est étonnant, alors qu'on prônait la politique contractuelle, de chercher début 1992 à imposer sans véritable concertation cette réforme. Le coût des transformations induites par cette rénovation n'a jamais été vraiment calculé. Il n'y a pas eu véritable évaluation de ce qu'elle représentera en matière de locaux, de créations d'emplois, de crédits de fonctionnement. 

Pour me donner, pour vous donner tous les éléments nécessaires d'appréciation, je demande à l'Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale de diligenter le plus rapidement possible une enquête et de me faire rapport. En attendant, je dois vous inciter à la plus grande prudence dans la mise en œuvre de cette réforme si vous n'êtes pas assuré de pouvoir financer ce que vous entreprendrez. 

En toute hypothèse, je vous demande de me proposer certaines adaptations à condition bien évidemment qu'elles ne mettent pas en cause le caractère national des diplômes. À cette fin, il faudra sans doute envisager une modification de l'article 25 de l'arrêté général du 26 mai 1992.

Il est temps maintenant d'en venir aux principales questions que je me pose, que je vous pose. 

Les axes d'une politique universitaire

Je n'oublie pas que l'honneur de la République se définit dans l'égalité des chances et l'accès de tous au savoir. Dans ce domaine l'État doit jouer un rôle central. Ces principes fondamentaux ne contredisent nullement l'indispensable progression vers des universités et des établissements d'enseignement supérieur responsables et autonomes. 

Ce double enjeu, l'égalité et l'autonomie, constituera l'un des axes de ma politique. 

Dans le cadre des principes définis par le Gouvernement, il est souhaitable que vous puissiez exercer vos responsabilités et exprimer vos différences, dues par exemple au nombre d'étudiants accueillis (5 000 ou 30 000 ce n'est pas la même chose), au caractère propre de votre établissement ou encore à votre localisation. 

Je souhaite vous permettre de progresser vers une plus grande responsabilisation. À cet effet, je confirme la priorité reconnue à la politique contractuelle et je me demande si nous ne devrions pas, dès les prochains renouvellements des premiers contrats, nous donner pour objectif d'élaborer avec vous un seul contrat incluant vos activités en matière de recherche. 

Je veux aussi accélérer le processus engagé de déconcentration en matière de gestion. Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche ne doit-il pas devenir une administration de mission et renoncer à ses tâches de gestion, sans doute plus à leur place auprès des chancelleries et du Recteur, ou directement exercées sous votre responsabilité selon les cas ? Ceci suppose évidemment de véritables moyens et de véritables compétences. 

Je m'interroge sur l'intérêt d'introduire dans notre système universitaire davantage de souplesse et une plus grande diversification pour mieux répondre aux besoins de nos étudiants. 

Il pourrait être intéressant de permettre aux universités et, pas aux seules universités nouvelles, de déroger, à titre expérimental par exemple, à certaines dispositions statutaires ou pédagogiques. À condition d'une part que la demande soit présentée par l'université, et que le Ministre d'autre part, garant, je le rappelais tout à l'heure, du caractère national de nos diplômes, l'accepte, après avis d'un organe représentatif. 

D'une manière générale, je veux étudier toutes les possibilités de répondre aux initiatives qui viendront du monde universitaire. 

Nous avons aussi à nous demander s'il faut poser la question d'une certaine décentralisation ou d'un nouveau partenariat avec les régions, par exemple des constructions à l'image de ce que le législateur a déjà reconnu pour les lycées. Si tel était le cas, l'État devra garder la définition du schéma universitaire. Je ne crois pas à l'intérêt d'universités trop liées aux collectivités locales, car ce ne serait pas pour vous synonyme d'autonomie. Je pense par contre que rien ne vous empêche de contractualiser avec elles et je crois à l'intérêt des contrats État-Régions. 

Je veux aussi donner une première priorité à une action favorisant la réussite et l'insertion professionnelle des étudiants. Cette politique, je la conduirai en étroite liaison avec le ministre de l'Éducation nationale, convaincu de la nécessité de traiter d'une manière globale l'ensemble des filières post-baccalauréat. 

Le ministère du Travail, les milieux professionnels, en particulier les PME-PMI devront être étroitement associés à la réflexion. Notre ministère doit participer activement à la lutte contre le chômage des jeunes – ce qui pose le problème fondamental de l'orientation (en liaison bien sûr avec le ministère de l'Éducation nationale). 

Par ailleurs, je crois nécessaire d'amplifier la professionnalisation de notre enseignement supérieur, même si nous devons porter aussi attention à l'excellence des filières conduisant à la recherche. Amplifier ne veut pas dire multiplier les types de formations au risque d'un manque de lisibilité par nos partenaires extérieurs et d'une trop forte hiérarchisation des formations par le milieu économique. 

À ce propos, je m'interroge, et je vous interroge, sur un certain désordre dont m'entretiennent des responsables professionnels concernant l'usage peut-être trop laxiste du terme "ingénieur" pour des formations d'une durée particulière ou dans les disciplines tertiaires, ou sur le diplôme de recherche technologique. 

Je veux encore accorder une grande attention aux personnels de l'enseignement supérieur. Certains incidents récents montrent que les règles relatives au recrutement des professeurs et maîtres de conférences posent problème. Au moment où nous allons recruter la première génération des professeurs du XXIe siècle, il est essentiel de stabiliser enfin la procédure de recrutement en retenant les plus compétents. 

L'objectif est la qualité de l'enseignement dispensé et de la recherche menée. 

La préparation à la carrière universitaire mérite aussi réflexion et il faudra évaluer certaines initiatives des dernières années pour savoir si elles répondent aux besoins. Comment enfin ne pas se préoccuper de la situation dans vos établissements des personnels dits IATOS (Ingénieurs, Administratifs, Techniques, Ouvriers et de Service) ? 

Votre Président m'a dit que votre conférence avait particulièrement conscience de l'importance du problème et souhaitait élaborer un livre blanc en la matière. Je me félicite de cette volonté et je donne volontiers mission à votre conférence d'aller dans cette direction et de me présenter vos propositions à la suite d'une concertation que je veux la plus large possible, en particulier avec les organisations représentatives des personnels concernés. 

Nous devrons accorder une attention tout aussi prioritaire à la vie de nos étudiants, raison même de l'existence de vos universités. Je crois que l'on a plus parlé d'un "plan social étudiant" que l'on n'a pu lui donner corps. J'ai demandé à M. Albert Prévos, Directeur du Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires, de conduire une réflexion en la matière. 

Il s'appuiera sur un dialogue aussi important que possible avec les organisations étudiantes et me présentera des propositions dont vous serez saisis avant que je ne décide de la politique à mener dans une direction qui sera pour moi un axe essentiel de mon action. 

Sans prétendre à l'exhaustivité, je veux encore vous indiquer que j'entends inciter fortement à l'ouverture internationale de notre enseignement supérieur, particulièrement en Europe, non seulement celle de la Communauté, mais aussi celle de l'Est. 

Je n'oublierai pas bien entendu le domaine de la Francophonie. Je sais tout ce que vous avez vous-même entrepris en ce sens, à travers votre commission spécialisée (la COREX), d'abord, à travers l'agence ARIES désormais. Je sais l'intérêt de l'action conduite par l'AUPELF (Association des Universités Partiellement ou Entièrement de Langue Française), surtout depuis la création de l'UREF (Université des Réseaux d'Expression Francophones) dont je salue le caractère innovateur et dynamique. Je veux dire combien cette ouverture sur le monde est liée au développement de l'apprentissage des langues dans vos universités, ce qui n'est nullement contraire à la francophonie dont je parlais à l'instant. Je souhaite prendre des initiatives sur ce plan. 

Comment enfin ne pas vous indiquer que je réfléchis à développer des synergies entre l'enseignement supérieur et la recherche ? Le Premier ministre, en souhaitant ce regroupement sous un même ministère, a permis de réaliser un rapprochement à mes yeux naturel mais qui ne doit pas rester formel. Je n'entends pas gérer parallèlement deux secteurs distincts, mais conduire une seule politique. 

La recherche publique en France est assurée par les établissements de recherche et les universités. Vous avez en plus de cette mission de recherche, une autre mission qui est très importante qui consiste à former à la recherche : cette mission est aussi essentielle pour le devenir de notre connaissance et notre culture. 

Un autre exemple : je sais tout l'intérêt que représente dans vos université l'existence d'équipes associées ou de laboratoires mixtes avec le CNRS (je me félicite à cet égard de la convention que vous avez récemment conclue avec ce dernier), aussi pourquoi ne pas envisager des associations et coopérations du même type avec tous les grands organismes de recherche, pas seulement le CNRS, I'INSERM ou l'INRA, mais aussi le CEA, le CNES, l'ORSTOM ou d'autres ? 

Vous le constatez, il y a matière à action et je suis conscient, devant l'ampleur des questions qu'il faudra traiter, de la difficulté de la tâche qui m'attend. Comme je vous le disais, je définirai des priorités et je saurai être réaliste. Nous commencerons par les points où il apparaîtra plus facile ou plus urgent d'agir et progressivement, au fil des mois, je développerai mon action dans les autres champs retenus sans oublier ce que doivent être les trois dimensions essentielles de notre action : la lutte contre l'échec universitaire, la modernisation dans l'autonomie et le développement des partenariats dont nous reparlerons. 

Pour réussir, j'ai besoin de votre concours. Nous ne serons pas nécessairement toujours d'accord. Je ne pourrai pas toujours répondre positivement à vos démarches. Ceci ne doit pas nous empêcher de construire ensemble ce dialogue permanent et concret que je vous propose. 

Soyez assuré de trouver auprès de moi écoute et souci de réponse directe, non seulement parce que je crois en cette méthode, mais parce que cette écoute et ce dialogue me paraissent un devoir pour un ministre devant les présidents des établissements d'enseignement supérieur de notre pays. 

Pour conduire cette démarche, je serai assisté d'un Cabinet homogène et volontaire. Je souhaite en terminant vous le présenter.