Texte intégral
C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends la mort de Maurice Bardèche, qui fut tout à la fois un grand écrivain, historien d’avant-garde, un témoin du naufrage de notre siècle dans la barbarie et, surtout, un indéfectible compagnon de route du combat national. Avec lui, c’est une part de notre mémoire qui disparaît en même temps qu’un ami.
En humaniste accompli, nourri au lait de la pensée hellénique, visionnaire fin et avisé, il sut comprendre la mutation qu’imposait l’irruption de la technique toute-puissante dans notre monde moderne, et réfléchir avec perspicacité sur le devenir de notre identité européenne. A cet égard, ses écrits, marqués du notre sceau de l’esthétique classique, resteront comme une belle leçon de philosophie de l’histoire.
Gageons que son œuvre puissante et courageuse perdurera longtemps encore et que son souvenir constituera un modèle de droiture et d’intelligence pour les générations à venir, lui dont le cœur hésitait toujours entre Sparte et Gettysburg. Beau-frère de Robert Brasillach, à la mémoire duquel il restera toute sa vie, il subit sans justification et de ce simple fait les plus cruelles persécutions.
Jeunes et moins jeunes, nous serons nombreux à conserver une pensée secrète et reconnaissante pour Maurice qui fut, certes, le témoin tragique d’un monde englouti, mais heureusement aussi le prophète d’une renaissance européenne qu’il espéra longtemps et qu’il aura finalement eu la chance de voir s’épanouir avant de nous quitter.