Texte intégral
Venez !
La démocratie : tous les partis politiques en parlent. Nous, au CDS nous la pratiquons au grand jour. La démocratie vécue est au centre de ce numéro spécial consacré à la préparation de notre congrès de Rouen. Ce congrès nous l'avons voulu dans ce qui fut la terre d'élection de Jean Lecanuet. Notre ami avait une splendide formule pour définir le militant politique : "le soldat d'un idéal". Il résumait ainsi la destinée de celui qui choisit de se battre, qui repousse les tentations de l'abandon.
Le CDS va bien, il n'aura pas à trancher des concurrences de personnes, par ailleurs parfaitement légitimes. Faut-il prétendre pour autant que ce congrès sera sans enjeu ? Nous avons au contraire à faire face à des enjeux majeurs.
Un enjeu d'audience d'abord : il n'est pas inutile de rappeler à la veille des élections européennes, voire de l'échéance présidentielle, la puissance et la force d'influence d'un mouvement qui compte six ministres au gouvernement, conduit les destinées de plusieurs dizaines de grandes villes, des nombreux départements, de grandes régions, qui possède la présidence du Sénat. Cette force, il faut la montrer.
Enjeu doctrinal : dans le mouvement des idées, le balancier de la mode est le plus souvent un fléau. Hier, il était socialiste, étatiste, interventionniste et maladroitement redistributeur. Aujourd'hui, il garde la tentation soit de se livrer à un libéralisme échevelé, sans mesure qui ne jure que par les individus, soit de s'abandonner entre les mains d'un populisme dévastateur. Alors, une nouvelle fois, nous allons mettre les points sur les "i" et rappeler que l'on ne peut réformer la société que si l'on se conforme au respect de la personne et des communautés qui la transcendent.
Enjeu stratégique et politique : nous nous épargnerons à nous-mêmes de perdre trop de temps dans les délices de ce lagon qu'est le microcosme politique. Nous défendrons des idées simples : nous sommes plus proches de nos amis que de nos alliés, de nos alliés que de nos concurrents, de nos concurrents que de nos adversaires. Et nous n'avons pas l'intention de changer.
Convictions, enthousiasme, union, c'est le message que, dès avant sa tenue, a déjà apporté le congrès de Rouen. Et puisque nous avons cité, au début de notre court propos, notre ami Jean Lecanuet, qu'il nous soit permis de lui laisser une nouvelle fois la parole.
"Nous avons franchi, écrivait-il dans ces mêmes pages des étapes très importantes, évité des écueils qui auraient pu être dramatiques. Le centre est fort de ses convictions, fort de sa modération, fort de son bon sens et de sa volonté de respecter les autres acteurs de la vie politique. Il respecte ses adversaires. Il irrigue profondément la démocratie de notre pays, ses atouts l'emportent sur ses faiblesses et sa pérennité dans le temps l'atteste.
Venez nombreux au congrès de Rouen c'est aussi témoigner de l'actualité de ce message de fidélité et d'espoir.
Pierre Méhaignerie, Président ; Dominique Baudis, Président exécutif et Bernard Bosson, Secrétaire général