Texte intégral
Sud-Ouest: Vous condamnez les alliances avec le Front national, mais vous vous retrouvez dans le même groupe que Jacques Blanc, réélu président du conseil régional de Languedoc-Roussillon avec les voix du FN. N’est-ce pas inconfortable ?
Jean-Pierre Raffarin : Je viens de m’absenter sept jours pour accompagner des PME de Poitou-Charentes en Chine, à mon retour, j’ai l’impression que Jacques Blanc est devenu plus important que Lionel Jospin dans la vie politique française ! Vous rappelez justement ma position, mais je ne tiens pas à transformer des désaccords de divisions. Le bruit est l’ennemi de l’union.
Sud-Ouest: Il est aussi question que Jean-Pierre Soisson adhère au groupe DL. Qu’en pensez- vous ?
Jean-Pierre Raffarin : Jean-Pierre Soisson, en tant qu’ancien ministre de l’agriculture, était présent aux obsèques de mon père ; je lui dois au moins le silence.
Sud-Ouest: L’opposition est sens dessus-dessous. Que faut-il faire pour qu’elle retrouve sa crédibilité ?
Jean-Pierre Raffarin : D’abord, il faut bâtir l’Alliance en privilégiant le terrain par rapport aux états-majors, en régionalisant la rénovation de l’opposition. En Poitou-Charentes, nous avons engagé ce travail dès le mois de juillet par une convention qui s’est tenue à Royan.
Ensuite, il nous faut écrire simplement et clairement, le projet qui nous rassemble. J’en connais déjà le titre : « Pour un humanisme libéral et européen ».
Enfin l’opposition doit se rassembler autour du Président de la République. Seule l’union peut stopper l’atomisation de l’opposition. Le principe de vie de l’opposition ne peut être la sanction. Le président reste en charge de l’avenir.
Sud-Ouest: Le renouveau de l’opposition ne doit-il pas commencer par la présidence du Sénat ?
Jean-Pierre Raffarin : René Monory a réussi la modernisation et le rajeunissement du Sénat. Nous sommes nombreux, jeunes sénateurs, à nous être engagés à moins de 50 ans pour changer avec lui les méthodes politiques. René Monory est l’exemple de ces élus bâtisseurs qui honorent notre vie publique. Le parti du Futuroscope vaut bien les autres ! Au Sénat, comme ailleurs, il n’y aura pas de rénovation dans la division ; c’est le sens de la venue d’Alain Madelin et des amis au Futuroscope.
Sud-Ouest: Et pour les élections européennes : liste unique ou non ?
Jean-Pierre Raffarin : Les élections européennes seront l’échéance de vérité pour l’Alliance. Ce sera la liste unique ou l’échec stupide ; J’ai confiance dans le succès d’une liste humaniste, européenne et républicaine.