Texte intégral
Q. : Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, ma question s'adresse à Monsieur le Premier ministre et aux membres de son gouvernement.
Un ministre belge a dénoncé récemment la présence au sein du Conseil européen d'un ministre italien néofasciste. Cette attitude qui a sa rigueur prend un relief certain au moment où l'on s'apprête à commémorer la victoire des peuples et de la démocratie sur le nazisme.
Monsieur le Premier ministre, certains de vos amis et non des moindres, candidats des plus en vue aux élections du 12 juin sont prêts à banaliser cette présence de ministre néofasciste au sein de l'Union européenne. Si Paris valait une messe, l'unité européenne vaut-elle que l'on abjure. Nulle sorte de réalisme politique ne peut à nos yeux transformer les ministres néofascistes en ministres comme les autres, quelle sera l'attitude du gouvernement français lorsqu'il rencontrera ces ministres-là ?
R. : Je le sais bien, chacun, sur les bancs de cette assemblée, est prêt à se mobiliser contre toute résurgence des idéologies qui ont fait le malheur de l'Europe, au XXe siècle : le fascisme, le nazisme, le stalinisme.
Sachez, Monsieur Hage, que la vigilance du gouvernement est égale à la votre sur ce point.
Cela étant clairement posé, il y a eu des élections libres dans les différents Conseils européens, nous n'avons pas à les récuser a priori. Nous serons, bien entendu, attentifs à toute dérive éventuelle.
Les premiers entretiens que j'ai eus avec mon homologue italien, M. Martino, m'ont renforcé dans la conviction que la démocratie italienne gardera le cap qui est le sien depuis les débuts de la construction européenne, c'est-à-dire un engagement sincère et actif. Je crois que l'intérêt de la France est de garder avec cette grande puissance méditerranéenne qu'est l'Italie des relations de confiance et d'amitié.