Article de M. Bruno Mégret, délégué général du Front national, dans "La Lettre de Jean-Marie Le Pen" du 1er avril 1994, sur la mise à l'écart des personnalités proches du Front national durant la campagne "tous contre le SIDA", la libéralisation excessive des moeurs et la perte des valeurs, intitulé "SIDA et audimat".

Prononcé le 1er avril 1994

Intervenant(s) : 

Média : La lettre de Jean-Marie Le Pen

Texte intégral

Pour faire oublier aux Français leurs tristes conditions et les nuages noirs qui menacent nos têtes, rien de tel que quelques shows médiatiques et quelques grandes causes où l'État se défausse sur les citoyens. Comme les socialistes hier, les libéraux aujourd'hui ont recours à ces expédients.

« Tous contre le sida jeudi 7 avril » martelait l'incroyable concert médiatique. On allait voir ce qu'on allait voir… Et on a vu les vedettes autoproclamées de la lutte contre le sida mais aussi les reportages tendant à présenter l'épidémie comme une simple maladie ou cherchant à faire croire à nos compatriotes que les seules mesures possibles pour contenir ou endiguer le fléau du sida, sont le préservatif à 1 franc et les seringues en vente libre.

Carences de l'État

Avec de telles billevesées, il est à craindre, hélas, qu'il faille organiser encore de nombreux « Sidathon » pour pallier les carences de l'État face à l'explosion de la maladie, il est à craindre aussi que notre pays continue à être toujours plus durement touché que d'autres par le fléau.

Hypocritement appelée « Tous contre le sida », l'émission proposée par le Big Brother télévisuel prétendait lutter contre l'exclusion, tout en excluant systématiquement des débats et des bénéfices de l'opération les transfusés, victimes les plus symboliques de cette terrible maladie, dans la mesure même où elle aura été inoculée du fait des fautes de trois ministres socialistes et de la complicité de la classe politique. On a certes aperçu sur le plateau un responsable de l'Association des hémophiles de France, mais celle-ci, peu représentative en dehors des allées du pouvoir, avait renoncé à poursuivre le Centre national de transfusion sanguine, l'année même où l'un de ses dirigeants recevait la Légion d'honneur en compagnie du docteur Garretta ! Pourquoi les organisateurs et notamment, main dans la main, Line Renaud, conseillère de Jacques Chirac, et Pierre Bergé, mitterrandolâtre notoire, ont-ils pris la responsabilité d'interdire de tribune et de solidarité nationale les représentants des hémophiles et transfusés, notamment le très courageux Jean Peron-Garvanoff, président fondateur de l'Association des polytransfusés (voir plus bas les coordonnées de son association).

Peut-être est-ce tout simplement que ces organisateurs d'émissions obligées craignaient d'entendre là une voix discordante dans un concert d'inversion des valeurs et de charité business. Il faut le dire, les hémophiles et transfusés contaminés, même s'ils dérangent la classe politique, sont en droit d'attendre, tout autant que d'autres idéalisés par les médias, à l'instar du fameux Cyril Collard, des manifestations concrètes de la légitime fraternité française à l'égard des compatriotes dans la souffrance.

Récupération

En se privant de la présence sur l'unique plateau, des médecins et personnalités proches du Front national, les organisateurs de la soirée ont évité de faire scandale, ils ont surtout perdu une occasion de sortir quelques minutes des sentiers de cette bonne conscience qui se substitue aux vraies mesures de santé publique, seules à même d'enrayer la pandémie.

Rappelons-le, le sida a déjà conduit à la mort des milliers de personnes dans notre pays et il condamnera à terme ces 200 000 Français aujourd'hui touchés par le virus…

Ce qu'il faut souligner c'est que, à considérer le sida comme une forme de cancer, on finit par oublier qu'il est surtout une épidémie, c'est-à-dire qu'il se transmet et qu'il met en danger notre société. À force aussi de présenter le préservatif comme un vaccin, on finit par perdre de vue que la morale traditionnelle et les valeurs de notre civilisation ont longtemps été d'une efficacité plus avérée…

Permissivité

L'inversion des valeurs, la banalisation, voir la promotion des déviances sexuelles ou morales, l'interdiction élevée au rang de nouveau droit de l'homme ont permis l'éclosion et le développement accéléré du sida, en France notamment. Au-delà, on peut même se demander si les campagnes anti-sida ne sont pas avant tout destinées à normaliser toutes les marginalités : c'est une nouvelle morale de permissivité qui s'ébauche sur les ruines de nos valeurs traditionnelles. Aujourd'hui le refus de dépistage systématique, la diabolisation d'un nécessaire isolement thérapeutique des malades, l'ouverture à tous vents des frontières de notre pays sans contrôle sanitaire, l'encouragement à la toxicomanie sont, on le sait, les dramatiques raisons des records français en matière de sida. La situation n'évoluera pas vers des perspectives plus clémentes avec l'approche laxiste et « politically correct » choisie par Simone Veil et Philippe Douste-Blazy, dignes héritiers de l'inconséquente Michèle Barzach qui avouait à la tribune de l'assemblée que Jean-Marie lui faisait plus peur que le sida.