Texte intégral
Le Figaro : Après les mouvements sociaux de ces derniers jours, ne craignez-vous pas que les résultats du second tour contredisent ceux du premier tour ?
Bernard Pons : Absolument pas ! Les résultats du premier tour montrent qu'il y a eu un travail considérable, sur le terrain, des candidats de la majorité. Ce travail s'est poursuivi entre les deux tours. Je suis donc convaincu que les résultats du second tour viendront confirmer ceux du premier, et que la majorité devrait gagner une centaine de sièges.
Le Figaro : Peut-on considérer ces résultats du premier tour comme une grande victoire du gouvernement ?
Bernard Pons : D'abord, il faut éviter de parler de « grande victoire » pour les résultats du premier tour. Ensuite, il faut remettre ces élections en perspective. Elles ont pour objet de juger la gestion des assemblées départementales et de désigner les conseillers généraux. Il est bien évident qu'elles ont aussi une signification politique et que, si la majorité avait essuyé un échec au premier tour, on n'aurait pas manqué de l'attribuer au gouvernement. Les bons résultats du premier tour sont donc la conjonction de la bonne gestion des conseils généraux détenus par la majorité, du travail effectué sur le terrain par ses candidats et de la politique conduite par le gouvernement.
Le Figaro : Une fois tiré le bilan de ces élections, un infléchissement de la politique gouvernementale s'impose-t-il ?
Bernard Pons : Ma réponse est non. Le gouvernement applique aujourd'hui la politique définie par le Premier ministre, le 8 avril 1993, et qui était la mise en application des engagements pris par les candidats RPR et UDF, il faut donc poursuivre dans cette voie…
Le Figaro : … En allant plus vite ?
Bernard Pons : Non, car les événement sociaux que nous vivons en ce moment montrent qu'il est nécessaire d'expliquer, de dialoguer et de faire comprendre la nécessité d'un certain nombre de changements.
Le Figaro : Le climat social vous inquiète-t-il ?
Bernard Pons : Il doit toujours préoccuper les responsables. C'est pourquoi je souhaite que se développent dans tous les domaines l'écoute et la concertation.
Le Figaro : Comment jugez-vous les prises de position du FN contre les candidats de la majorité ?
Bernard Pons : Ce n'est pas une surprise pour moi. Il est évident que la formation qu'anime Jean-Marie Le Pen préfère, la plupart du temps, la politique du pire…