Texte intégral
Q. : Ma question concerne les secteurs de compétence ministérielle du ministre des Affaires Étrangères et du ministre des Affaires Sociales. Elle intéressera également les deux collègues chargés de la Coopération et de l'Action humanitaire. Ma question porte, Mesdames et Messieurs les ministres, sur l'accueil que la France doit apporter à nos compatriotes rapatriés d'urgence des pays dont vous venez de parler, Monsieur le ministre de la Coopération.
Nous sommes actuellement, vous le savez peut-être, dans une situation terriblement difficile au comité d'entraide pour les Français rapatriés, au cœur du département de la Seine-Saint-Denis, sur la commune de Vaujour. Je voudrais vous citer, Mesdames et Messieurs les ministres, un témoignage dramatique de Raymonde qui vient d'être rapatriée d'urgence, binationale d'Algérie. « Au bureau des Allocations familiales, on m'a dit qu'étant séparée de mon mari géographiquement et non légalement, je n'avais droit ni au statut de réfugiée, de chargée de famille, ni à celui de parent isolé. Quand je serai complètement fauchée, on daignera peut-être m'accorder le RMI. Mais parfois je me demande : faut-il qu'on se fasse tous assassiner pour espérer un jour intéresser les gens, pour que la France où nous sommes nés, finisse par s'inquiéter de nous ? ».
Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, mais nous nous devons d'accueillir tous nos rapatriés, tous nos compatriotes chassés de ces pays en crise et en conflits civil. Ils n'ont actuellement que 100 francs par semaine pour vivre alors que les professionnels de la solidarité ne s'occupent que peu d'eux. Mesdames et Messieurs les ministres, pouvez-vous nous indiquer ce que le gouvernement compte faire, notamment avec l'ensemble de ces pays africains en conflit, de cette situation en Algérie, pour accueillir ces compatriotes.
R. : Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Député,
Chaque fois qu'un français à l'étranger se trouve en situation de détresse ou dans un environnement d'insécurité, la France intervient par le biais de l'ambassade sur place. Quand il y a une situation très grave, comme on le vit actuellement au Rwanda, le rapatriement massif des ressortissants français se fait dans d'excellentes conditions. Lorsque ces français rentrent en France, s'ils ont de la famille, ils sont récupérés par leur famille. S'ils n'en ont pas, il y a le comité d'entraide aux français rapatriés qui est placé sous la double tutelle du ministère des Affaires étrangères et de Mme le ministre des Affaires Sociales.
Ce comité d'entraide dispose d'un certain nombre de centres d'hébergement. Nous avons conscience, compte tenu de la gravité de la situation actuelle, de l'insuffisance de ces centres d'hébergement. C'est la raison pour laquelle le gouvernement n'a pas attendu. Le ministre des Affaires étrangères a consulté tout de suite l'ensemble de ces collègues pour étendre les centres d'hébergement, pour faciliter la réinsertion de nos compatriotes en difficulté. J'ose espérer, M. le député, que vous ne doutez pas de la solidarité de la France vis à vis de ces français.