Texte intégral
Chers Compagnons.
Une nouvelle fois vous voici réunis. Je souhaite d'abord adresser un grand merci à Nordine Cherkaoui et à toute son équipe. Ils se sont beaucoup démenés et ont travaillé sans compter pour que ces XIIèmes Université d'été se déroulent bien et que vous repartiez de Bordeaux satisfaits d'y être venus.
Permettez-moi aussi, chers compagnons, d'avoir une pensée pour Jacques Chaban-Delmas qui a tant marqué le mouvement gaulliste.
Chers Compagnons,
Je suis heureux que vous soyez, à nouveau, rassemblés sous le drapeau du Gaullisme et la bannière du RPR ; cela démontre, de façon éclatante, à ceux qui, depuis tant d'années, ne cessent de prédire la fin du Gaullisme et la disparition du RPR, que leurs prévisions étaient inexactes. Mais peu importe. L'essentiel est que vous soyez là, que nous soyons ici pour parler de l'avenir et pour évoquer notre pays et sa place dans le XXIème siècle.
Chers Compagnons, parce que nous sommes des militants du Gaullisme, je peux, je veux vous dire un certain nombre de choses que je crois vraies.
Votre engagement politique doit être exemplaire. Choisissez les chemins du travail, de l'effort et défendez des idées justes et généreuses. Détournez-vous des marchands d'illusions. Ne laissez à personne d'autre le soin de défendre la France.
Nous vivons dans un monde difficile, les nations s'affrontent différemment que jadis, certes, mais s'opposent dans une compétition sans merci. On a parlé de guerre économique, c'est vrai, mais ce mot ne rend pas forcément compte de la dureté que revêt parfois cet affrontement.
Il nous appartient de défendre, sans complexe l'identité française. La France ne peut pas, ne doit pas perdre son âme. Conséquence de son histoire, le France a naturellement un rôle à jouer dans le concert des Nations. Le français, la culture française sont des biens qui nous ont été légués par nos Parents, ne gâchons pas par lâcheté ou par indifférence cet héritage. Obtenons des écoliers européens qu'ils apprennent à l'école au moins deux langues étrangères. C'est ainsi que nous protégerons notre culture. Pour défendre l'identité française donnons à notre recherche scientifique et technique les moyens de rayonner hors de nos frontières.
La France doit croire en l'Europe et militer pour que les peuples de l'Europe s'affirment chaque jour plus solidaire et se retrouvent dans une véritable communauté de destin. Mais cette solidarité, cette communauté ne deviendront réalité que si elles reposent sur les nations et les états que représentent ces nations.
Croire en l'Europe cela suppose de ne pas se laisser séduire par ceux qui prônent un repli sur l'hexagone, un, protectionnisme illusoire et dépassé. Cela veut dire aussi que nous nous écartions des partisans du libre-échangisme total, également illusoire, également dépassé.
Croire en l'Europe cela suppose que l'Union Européenne se développe autour d'institutions qui ne confisquent pas au profit de fonctionnaires la réalité du pouvoir. Ne faut-il pas d'ailleurs repenser la loi électorale pour les élections européennes ? Ne convient-il pas de mettre les états d'Europe en demeure d'élaborer une véritable préférence communautaire pour assurer aux peuples qui la composent des bases solides à la souhaitable communauté de destin ?
Chers Compagnons
Nos sociétés occidentales sont minées de l'intérieur par des maux qui s'appellent : racisme, xénophobie, sectarisme, égoïsme, exclusion. Il vous appartient donc d'être à la tête ce ceux qui prônent l'égalité et le respect des autres, d'être l'avant-garde des partisans du droit à la différence, les défenseurs de la solidarité sociale.
Chaque être humain a sa dignité qui doit être scrupuleusement respectée. Nul n'est autorisé à humilier, à avilir l'homme. Ainsi devons-nous sans cesse renforcer l'État de droit en France, améliorer le fonctionnement de la justice, assurer une meilleure exécution des décisions juridictionnelles, tout en respectant le droit pour la société de se défendre contre ceux qui portent atteinte à la vie en société.
Être ceux qui défendent l'égalité, la solidarité et le respect des autres cela veut dire que nous devons réfléchir à la modernisation de notre système éducatif. Il convient que l'accès à l'enseignement, notamment supérieur, soit accessible au plus grand nombre, et surtout corresponde aux aspirations des jeunes et aux perspectives d'emploi. La revalorisation de la formation technique, professionnelle ou permanente, le développement de l'apprentissage sont des urgentes obligations. Certes, depuis un certain nombre d'années on a pris conscience de ces nécessités, mais cela est encore insuffisant.
Afin d'assurer une meilleure égalité entre les jeunes et un égal accès à la formation ne convient-ils pas, maintenant, de réfléchir à un véritable statut pour les étudiants qu'ils soient universitaires ou non et repenser le système des bourses ?
Être ceux qui prônent l'égalité, la solidarité et le respect des autres cela veut également dire que vous devez dans le domaine de la lutte contre le chômage et l'exclusion, faire preuve non seulement de générosité, mais aussi d'audace. Ne laissons pas à ceux qui se proclament volontiers experts, le monopole de la réflexion. Pour l'amélioration de la situation de l'emploi ne convient-il pas encore et toujours de proposer une diminution importante des charges sociales. Pourquoi aussi, ne pas suggérer une réduction importante de ces charges pour les associations qui s'occupent des personnes âgées, des handicapées, celle qui assistent les familles en difficulté ou qui ont une mission humanitaire ? Pourquoi ne pas avoir la même exigence pour toutes les entreprises qui développent les emplois de proximité ou qui embauchent des jeunes sans emploi ?
Oui, chers compagnons, retrouvons le message sociale du gaullisme, affirmons bien haut qu'il n'y a qu'une seule querelle qui vaille, celle de l'homme.
La justice, la liberté, la fraternité supposent un État capable dans ses institutions, dans son fonctionnement, d'imposer l'intérêt général de dominer les intérêts corporatistes.
La justice, la liberté, l'égalité, la fraternité ne s'opposent pas au pouvoir. Au contraire elles meurent de l'absence de pouvoir ou simplement d'une insuffisante appréciation, par le pouvoir de ses responsabilités.
Chers Compagnons,
De tout cela vous allez en discuter entre vous et aussi montrerez sans ambiguïté que pour vous faire de la politique c'est une démarche noble et respectable. Vous opposerez ainsi un démenti sans appel à ceux qui ont volé par leurs comportements inadmissibles, l'image des politiques, de la politique.
Chers compagnons,
Une échéance capitale se profile à l'horizon. Elle sera l'occasion, je l'espère, d'un grand débat sur l'avenir de la France.
Pour ma part, j'ai choisi de participer à ce débat auprès de Jacques Chirac et vous invite à faire de même.
Si je vous ai fait part de mon engagement auprès de Jacques Chirac ce n'est pas par simple affection à son égard mais également parce qu'il incarne la fidélité au gaullisme et la capacité à donner un nouvel élan à la France.