Déclaration de M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre mer, sur le développement des filiéres maraichères et horticoles en Nouvelle Calédonie, Saint Louis Mont-Dore le 28 août 1998.

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Circonstance : Inauguration du Centre de formation agricole et de la station de recherces maraichères et agricoles du CIRAD à Saint Louis Mont-Dore le 28 août 1998

Texte intégral

Monsieur le député, président de l’Assemblée de la province sud,
Monsieur le député-maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Messieurs les représentants des autorités coutumières,
Mesdames et Messieurs,

C’est avec un réel plaisir que je me trouve aujourd’hui parmi vous pour inaugurer ce centre qui réunit deux réalisations en tout point exemplaires.

Exemplaires, elles le sont d’abord parce qu’elles permettent l’émergence d’un pôle d’excellence, destiné tant à former des adultes aux techniques agricoles qu’à travailler sur le développement des filières maraîchères et horticoles.

Une véritable synergie est ainsi créée entre formation, recherche et développement.

Exemplaires ces réalisations le sont ensuite par la démarche qui en a permis et facilite l’aboutissement.

En effet c’est en 1991 que monsieur Jacques Lafleur président de la province sud, confiait au C.I.R.A.D. une mission d’expertise dans le domaine du maraîchage tropical. Au terme de son étude ce centre proposait la création d’une station de recherche indispensable au développement des filières maraîchères et horticoles.

Ce projet était alors accepté par la province sud qui décidait de prendre en charge le coût de sa construction.

Parallèlement, l’État, conformément aux accords de Matignon, se devait de développer la formation dans le domaine agricole.

Dans ce cadre, le Premier ministre signait le décret portant création du lycée agricole de la Nouvelle-Calédonie. En 1993 le lycée ouvrait ses portes à Pouembout.

Tourné vers la formation initiale, cet établissement devait être logiquement complété par des organismes de formation continue décentralisés. Aussi, il a été décidé de créer des centres de formation pour adultes :
– dans le nord dès 1992
– dans les îles à Maré en 1993
– à Lifou en 1994, et enfin, à Mont-Dore, le centre de formation du sud qui nous vaut d’être ici ensemble.

Si la concertation entre l’État et la province a été exemplaire, le partenariat avec la municipalité du Mont-Dore l’a été tout autant.

En effet la construction sur un même site de l’ensemble aujourd’hui inaugure et la synergie ainsi créée n’ont été possibles que par la décision commune de ces trois partenaires.

Mais que seraient devenus ces projets sans une terre, où les implanter ?

Le rôle des autorités coutumières a été sur ce point déterminant puisque l’assise foncière de 6 hectares a été mise à la disposition de la province sud et de l’État par le GDPL KO LAE VE de Saint-Louis – Mont-Dore à la suite des décisions prises à l’unanimité le 22 avril 1996 par la grande chefferie du district du Mont-Dore et par celle de Saint-Louis, d’autoriser l’implantation de la station maraîchère et du CFPPA.

Exemplaires, ces réalisations le sont enfin en ce que les constructions, tant de la province sud que de l’État, ont voulu clairement s’intégrer dans l’environnement de la tribu de Saint-Louis en prenant nettement en compte tant les aspirations des autorités coutumières, que celles de la population.

Je vois en cette manière de faire, par-delà le respect mutuel, une dimension symbolique, un trait d’union entre deux cultures qui se retrouvent dans leur commune volonté de créer des équipements performants mis à disposition des Calédoniens.

Saluons-en les initiateurs.

Nous avons là un excellent modèle d’équilibre et de collaboration entre les pouvoirs publics et la population directement intéressée. Il s’agit aussi d’un bel exemple d’aménagement du territoire puisque les trois provinces sont aujourd’hui dotées de solides moyens de développement agricole, dont il faut souligner l’importance dans l’économie du territoire, mais aussi ceux qui sont en charge de le faire vivre, les responsables du programme cultures maraîchères et horticoles du CIRAD et le personnel du lycée agricole.

Comment ne pas voir un symbole dans le fait que ce vaste projet, traduction de l’esprit des accords de Matignon, trouve aujourd’hui son aboutissement après la signature de l’accord de Nouméa.

Je veux, au-delà du symbole, voir en cette coïncidence non seulement une preuve de cohérence et de continuité, mais aussi un témoignage d’évolution placé sous le signe de la responsabilité partagée.

À l’instar de l’accord de Nouméa qui trace des perspectives d’évolution prenant en compte la réalité néo-calédonienne, cet investissement en unissant outil de recherche et espace de formation, porte témoignage d’une nouvelle conception du développement, et est une preuve évidente, une fois encore, de la confiance que les calédoniens placent dans leur avenir.

Cela mérite d’être salué.

Saluons aussi les concepteurs de ce projet mixte.

Les Calédoniens ont désormais la certitude de trouver ici la double possibilité de créer de nouvelles filières horticoles ou maraîchères et de consolider leurs acquis professionnels.

Confions-leur ces outils afin qu’ils les partagent et les animent avec ceux qui sont en charge de les faire vivre ; les responsables du programme cultures maraîchères et horticoles du CIRAD et le personnel du lycée et CFPPA.