Déclaration de Mme Simone Veil, ministre des affaires sociales de la santé et de la ville, sur les principaux éléments du contrat de ville de Dreux notamment en matière d'insertion sociale, Dreux le 27 juin 1994.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Simone Veil - Ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville

Circonstance : Visite à Dreux le 27 juin 1994

Texte intégral

Messieurs les parlementaires, 
Monsieur le Président, 
Monsieur le Maire, 
Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de votre accueil dans ce département d'Eure-et-Loir, dont le nom n'évoque pas la présence de quartiers en grandes difficultés.

Au-delà du plaisir de venir rencontrer les hommes et des femmes de cette ville qui œuvrent dans le domaine social ou celui de la politique de la ville, ma présence à Dreux aujourd'hui se justifie aussi parce qu'ici, des situations d'exclusion sociale et urbaine particulièrement grave se sont développées, et que des efforts considérables ont été entrepris pour les soigner.

Ces efforts rassemblent depuis des années de nombreux partenaires, et la signature le 6 juin dernier du contrat de ville marque la poursuite de cet engagement solidaire pour cinq nouvelles années.

Je ne vais pas faire de commentaires du contrat de ville, que vous connaissez bien mieux que moi. Mais je voudrais souligner quelques points.

Il n'a pas été possible d'inclure dans le programme d'une journée trop courte des visites dans la commune de Vernouillet – les députés m'attendent malheureusement à 16 h 30. Mais je voudrais saluer la signature d'un contrat de ville intercommunal entre deux villes très différentes, mais qui partagent le même destin.

Le plan local de l'habitat, le travail commun entre les deux conseils communaux de prévention de la délinquance ou l'opération « Entreprendre dans le Drouais » prouverons très vite l'intérêt de cette démarche commune, au profit des quartiers et des habitants les plus démunis.

Le contrat de ville programme avec un certain détail les réhabilitations de logements qui restent à faire dans l'agglomération, et elles sont nombreuses.

Mais je voudrais rappeler l'importance de toutes les actions d'insertion et d'accompagnement social identifiées dans le contrat. Ce travail est beaucoup moins visible, souvent plus ingrat.

La mise en place de permanences juridiques, la simplification du suivi individuel des personnes en recherche d'emploi, l'accompagnement scolaire – je ne peux citer toutes les actions programmées – vont rendre aux familles les plus démunies des conditions de vies plus normales.

L'opération « Animation Été et Petites Vacances » que vous avez préparé, monsieur le maire, répond à l'attente des jeunes à qui les familles ne peuvent offrir un vrai temps de changement et de dépaysement. Cette opération est tout à fait dans l'esprit du programme « Opération Prévention Été » dont nous avons fortement renforcé les moyens en 1994. Malheureusement, nous n'avons pas pu l'étendre dès cette année à l'Eure-et-Loir.

Ce point sera réexaminé avec attention l'an prochain, et le Délégué Interministériel à la Ville m'a fait savoir qu'il allait, suite à la demande transmise par le préfet de région, déléguer une enveloppe complémentaire de 220 000 francs pour financer votre action.

Je rencontrerai tout à l'heure, dans les locaux de la Direction de la Prévention et de l'Action Sociale du Conseil Général les personnes qui mènent les actions d'aide médicale aux plus démunis, de prévention et de soin aux exclus, d'insertion par l'économique, ainsi que des travailleurs sociaux. C'est pour moi l'occasion de souligner l'importance de l'engagement des conseils généraux pour le succès sur le terrain de la politique de la ville. Au-delà de l'utilité des moyens financiers apportés par le Conseil Général, c'est l'intervention de ses services, et en particulier des travailleurs sociaux, dans le cadre de ses compétences propres qui est essentielle.

En accompagnement du RMI, qui reste pour de trop nombreuses familles la dernière protection contre la misère absolue, les dispositifs comme la écarte santé » du Conseil Général d'Eure-et-Loir contribuent réellement à rétablir le droit à la santé pour tous. Le programme « Entreprendre dans le Drouais » devrait, lui, redonner aux plus démunis un vrai accès au monde du travail, par l'utilisation accrue des dispositifs mis en place par le ministère du Travail.

Je voudrais terminer en évoquant l'opération des Chamards. Cette opération est exceptionnelle par l'ampleur des moyens financiers que l'État y a consacré. La situation dramatique de ce quartier le justifiait : isolement, urbanisme hors d'échelle avec la taille d'une commune comme Dreux, concentration progressive de familles en très grandes difficultés économiques, et aussi trop grande concentration de familles d'origine étrangère.

Les décisions financières nécessaires à l'achèvement du projet de réaménagement de ce quartier ont été récemment prises par la Commission Nationale pour le Logement des Immigrés.

Je voudrais souligner l'importance des financements octroyés à ce titre ; ce sont 17 millions de francs de crédits qui auront été consacrés, en fin d'opération, à l'opération SANCI 1. Cet effort de solidarité du pays tout entier implique que, localement, des efforts équivalents soient accomplis pour que ces personnes s'intègrent plus avant dans la vie de la cité. Elles vivent souvent en France depuis de très nombreuses années. Et je peux vous dire que j'ai souvent rencontré lors de mes déplacements dans les quartiers des jeunes, des femmes et des hommes dont le dynamisme est vraiment porteur d'avenir pour notre pays.

Monsieur le maire, monsieur le Président, je crois qu'il est temps que je me laisse guider dans le programme de rencontres que vous avez préparé avec monsieur le Préfet.

Je vous remercie.