Texte intégral
Le profond mécontentement suscité par la politique du gouvernement menée de concert avec l'Europe de Maastricht va-t-il s'exprimer et peser dans le bon sens, lors des élections européennes du 12 juin prochain ? C'est cette crainte qui hante les dirigeants de droite. En témoigne le soutien apporté par le Premier ministre lui-même à la liste RPR-UDF, alors qu'il prétendait ne pas vouloir se mêler de cette élection.
En réalité, ils essaient d'obtenir un « plébiscite du gouvernement Balladur », ce qui leur permettrait de prendre leur revanche sur le mouvement social et d'aggraver encore leur politique, comme cela est prévu avec le démantèlement de la Sécurité sociale, l'application à marche forcée de la loi quinquennale ou de nouveaux coups portés aux services publics.
Les autres formations politiques, à l'exception des communistes, se gardent bien d'évoquer cet enjeu du scrutin du 12 juin. Pourtant, l'exigence d'autres choix est au cœur des préoccupations des salariés et retraités. Par conséquent, le 12 juin, pour exprimer son mécontentement contre les injustices qui s'aggravent, il n'y aura pas de moyen plus efficace que d'utiliser le bulletin de vote communiste.
Ce sera exprimer son refus de cette politique de droite, lui donner un coup d'arrêt, apporter un appui et un prolongement aux luttes, réaffirmer le « non » de gauche à Maastricht, dont la clairvoyance est aujourd'hui largement reconnue.
En même temps, le vote communiste signifiera l'exigence d'une autre politique aux plans national et européen. Enfin, le vote communiste sera un appel pressant aux forces de gauche et de progrès à se rassembler en faveur d'une autre politique rompant vraiment avec la droite et un encouragement aux efforts pour ouvrir une autre perspective avec la construction du Pacte unitaire pour le progrès.
Il n'y a pas un jour à perdre pour gagner une à une les voix pour la liste conduite par Francis Wurtz. Notre campagne s'adresse bien évidemment à tout le monde, mais il y a des gens plus prêts que d'autres à utiliser le vote communiste pour se faire entendre.
Ce sont, bien sûr, les électeurs communistes qui ont toutes les raisons de renouveler leur vote, car nous ne les avons pas trompés quand nous avons mis en garde contre le retour de la droite au pouvoir, ou quand nous avons combattu le Marché unique et le traité de Maastricht dont la malfaisance est aujourd'hui prouvé. Ce sont également tous ceux qui luttent contre cette politique au service de la finance et cherchent le moyen de prolonger leur action par leur vote. Si la mobilisation de ces électeurs est possible, elle n'est jamais spontanée et automatique. Elle exige beaucoup d'efforts persévérants pour les gagner en partant de leurs préoccupations et en leur montrant l'importance de ce vote pour eux-mêmes et pour le pays. Ce travail de conviction, de corps à corps dans les entreprises, de porte-à-porte dans les quartiers et villages, va être aidé par des tracts, des affiches, la tenue de meetings et débats, les passages dans les médias des candidats et dirigeants du Parti, qui apportent des arguments, révèlent les dessous cachés de cette politique que nous combattons et la possibilité d'autres choix.
L'expérience prouve que l'essentiel, c'est le travail sur le terrain, en direct auprès des gens, avec des arguments simples, adaptés à chacun et que cette démarche peut être menée jusqu'au jour du scrutin, où souvent les décisions de vote se prennent définitivement.
Souligner le rôle décisif des communistes dans cet immense effort de conviction ne fait que renforcer la responsabilité des directions, pour organiser cette campagne, mettre tous les adhérents en situation de participer, aider à engager les élus communistes, disposer d'appels à faire signer, diffuser « l'Humanité », tenir des points de rencontre aux entreprises, sur les marchés. L'expérience du référendum sur Maastricht ou encore celle des cantonales a montré que le résultat peut être bien différent des prévisions de départ dès lors que l'effort militant pour mener le débat avec des millions de gens se déploie. C'est donc dans un esprit offensif ! que nous abordons cette campagne, car notre objectif d'un bon score du vote communiste correspond aux aspirations de millions de citoyens frappés par la politique actuelle qui souhaitent se faire entendre pour peser sur le cours des choses en leur faveur.