Texte intégral
Jeunes Agriculteurs : septembre 1994
Une récolte se termine, une autre se prépare... C'est vrai dans nos exploitations, c'est aussi le cas pour le syndicalisme jeune.
Cette rentrée 1994 doit marquer un nouveau départ avec, pour le CNJA, une seule priorité absolue : enrayer la chute des installations en assurant un terreau fertile pour tous les jeunes agriculteurs qui veulent entreprendre.
Avant tout, nous avons décidé de donner la parole à chaque CNJA afin de cerner ses attentes les plus fortes et le paysage exact de l'installation en France. Cette consultation servira de base à l'action du nouveau conseil d'administration et il est donc capital que chacun y prenne une part active. Mais nous savons aussi que l'installation c'est l'affaire de tous. C'est à la fois dans les textes et dans les têtes qu'il nous faut cheminer pour convaincre l'ensemble de nos partenaires de susciter le renouvellement des générations.
C'est pourquoi la loi de modernisation agricole sera le cheval de bataille du CNJA pour les semaines à venir. Elle devra donner corps à la charte de l'installation que nous avons proposée au congrès de Rodez et renforcer une orientation des soutiens et du foncier vers les futurs et récents installés. C'est aussi pourquoi le rendez-vous de Landivisiau les 10 et 11 septembre, pour la 41e finale du championnat de France de labour sera l'occasion pour les jeunes de lancer un appel à l'évolution-des mentalités.
Nous espérons vous y retrouver nombreux pour commencer cette nouvelle année par un premier et grand succès !
La Tribune Desfossés : 30 septembre 1994
La Tribune : Où en êtes-vous aujourd'hui par rapport à l'avant-projet de loi ?
Christiane Lambert : Il y a du positif mais aussi du négatif. Il nous manque surtout un volet important qui est celui de la baisse des charges. Le gouvernement nous l'a promis pour améliorer la compétitivité des entreprises après la signature des accords du Gatt, mais nous n'avons toujours rien, notamment en ce qui concerne l'écrêtement de la taxe sur le foncier non bâti et la déduction des revenus fonciers dans l'assiette des cotisations sociales.
La Tribune : Mais des articles étaient prévus pour cela dans l'avant-projet…?
Christiane Lambert : Les articles étaient prévus mais l'arbitrage n'est toujours pas fait. La loi ne vaut que par ses textes d'application, donc il faudra concrétiser par le budget. Autrement dit, il nous reste un travail parlementaire fort à faire.
La Tribune : Les mesures pour favoriser l'installation des jeunes sont-elles satisfaisantes ?
Christiane Lambert : Le texte définit une orientation qui nous convient. Encore faut-il qu'il soit suivi par des mesures réglementaires pour parvenir à 12 000 installations aidées par an.
La Tribune : Avez-vous obtenu comme vous le demandiez la gestion administrée, départementalisée et gratuite des droits à produire ? Quand aurez-vous un texte sur ces transferts ?
Christiane Lambert : Nous avons aujourd'hui la certitude que la loi va clarifier les transferts de ces droits. L'avant-projet avait envisagé de présenter un rapport au Parlement sur ce sujet dans un an, le projet ne comporte plus ce délai. Les transferts seront administrés, départementalisés et non marchands. Le terme ne sera pas « gratuit », car cela poserait un problème par rapport à la législation.
La Tribune : Mais les droits dans le sucre et le vin ont une valeur marchande ?
Christiane Lambert : Les filières sucrerie et viticole fonctionnent Nous sommes réalistes et pragmatiques nous voulons nous attaquer aux domaines ou les transferts de droits posent problème, comme dans le secteur laitier.