Déclaration de M. Louis Viannet, secrétaire général de la CGT, sur le projet de réforme des cotisations patronales, Montreuil le 3 septembre 1998.

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Le forcing médiatique de la ministre du Travail et de l'Emploi pour faire adopter les axes essentiels du rapport Malinvaud, alors qu'aucune discussion ou consultation n'a encore été engagée, augure mal du devenir des grands dossiers (élaboration d'une politique de santé, devenir du système de retraites... etc.), pour lesquels une confrontation démocratique des différentes positions et propositions est la condition d'une recherche satisfaisante de réponses fiables et efficaces.

Il serait d'autant plus dangereux de se priver du débat nécessaire que les postulats de départ sont pour le moins contestables.

Concernant le financement de la protection sociale, la réforme doit viser à la fois à élargir l'assiette de financement et à favoriser l'emploi et la relance de l'activité.

Objectifs inaccessibles si l'on persiste dans un système d'exonération qui coûte cher - 75 milliards aujourd'hui - sans retombée mesurable sur l'emploi.

Le refus d'une mise à plat transparente du dispositif, l'amalgame entre bas salaires et emplois non qualifiés, l'absence de dispositions pénalisantes pour les entreprises qui augmentent leurs profits en cassant l'emploi, ne peuvent qu'aggraver les risques d'impasse et déboucher sur un conflit sérieux.

Les enjeux sont trop lourds, pour l'immédiat et l'avenir, les conséquences prévisibles trop graves par rapport aux salariés pour persister dans la recherche d'un passage en force préjudiciable pour tout le monde.