Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, sur la Présidence française de l'Union européenne et les négociations autour de l'union douanière avec la Turquie et Chypre, Paris le 11 janvier 1995.

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Circonstance : Entretien de M. Juppé avec M. Yannis Kranidiotis, secrétaire d'Etat grec aux affaires européennes, dans le cadre de la Présidence française de l'Union européenne, à Paris le 11 janvier 1995

Texte intégral

Dans le cadre des contacts que nous prenons au début de la Présidence française de l'Union européenne, Alain Lamassoure et moi-même, nous venons de nous entretenir avec M. Kranidiotis, Secrétaire d'État aux questions européennes. Je comptais aller à Athènes, mais les contraintes de mon emploi du temps et celles des autorités grecques ont fait que cette réunion a eu lieu ici, à Paris.

Nous avons évoqué les priorités de la Présidence française, que vous connaissez, j'ai eu l'occasion de vous en parler. Nous avons constaté que nos points de vue étaient très largement convergents sur le caractère prioritaire des différentes actions que nous allons poursuivre ou entreprendre. J'ai évidemment particulièrement insisté sur la dimension méditerranéenne des relations extérieures de l'Union européenne, qui sont un point d'intérêt commun particulièrement important pour la Grèce et la France.

Nous avons eu également l'occasion de faire le point des relations de la Grèce avec un certain nombre d'États voisins. Nous avons évoqué les futurs Conseils d'association avec la Turquie et avec Chypre, et j'ai observé que sur ces sujets les choses avançaient et que nous pouvions avoir aujourd'hui quelques raisons d'optimisme mesuré de parvenir à un accord dans les prochaines semaines ou les prochains mois.

Je suis très heureux de cette conversation et je remercie M. Kranidiotis de sa présence aujourd'hui ici à Paris.


Q. : Vous avez dit « optimisme réservé » …

R. : « Raisonné ».

Q. : Est-ce que vous avez trouvé un terrain d'entente concernant le veto grec et la date pour Chypre ?

R. : Permettez-moi de vous rappeler que l'entente se fait à quinze. Nous allons discuter de tout cela maintenant avec nos partenaires. La Présidence française jouera tout son rôle, mais d'après notre conversation, je pense qu'il est possible, avec de la bonne volonté de part et d'autre, de cheminer vers un accord.

Q. : Pensez-vous que l'adhésion de Chypre concernant l'union douanière est liée directement au veto grec ?

R. : Il ne s'agit pas de globaliser les problèmes. Je constate aujourd'hui que nous devons tenir un Conseil d'association avec la Turquie pour débloquer l'Union douanière et que ceci passe par une décision unanime des Quinze Ensuite nous tiendrons un Conseil d'association avec Chypre, et donc nous verrons comment les choses peuvent progresser dans les prochaines semaines.