Texte intégral
France Inter : mardi 3 janvier 1995
J.-L. Hees : Vous êtes le Premier ministre RPR à vous déclarer en faveur d'une candidature d'E. Balladur. Qu'est-ce qui vous séduit si fort dans cette idée ?
D. Perben : Comme je l'ai dit hier à la presse à l'occasion des vœux de mon ministère, c'est le fait que je crois E. Balladur capable de rassembler durablement une majorité de Français. Un candidat potentiel doit bien sûr rassembler une majorité pour gagner. Mais ensuite, ce qui est important, c'est qu'un Président puisse disposer durablement d'une majorité de gens qui lui apporte son concours, son appui. Or j'ai observé les choses, j'ai pris ma décision après mûre réflexion. J'ai observé que, malgré les difficultés de sa tâche de Premier ministre, dans un contexte politique, économique et social difficile, E. Balladur avait su garantir cette majorité de Français derrière son action, approuvant les lignes d'action malgré les difficultés. Je crois donc qu'il est l'homme capable, au cours d'un mandat présidentiel, d'assurer cette pérennité d'une majorité autour d'une action.
J.-L. Hees : Cela suppose qu'E. Balladur soit candidat.
D. Perben : Bien entendu, je souhaite cette candidature. Il lui appartiendra de prendre sa décision et de l'annoncer lorsqu'il le décidera. Mais je crois qu'il est important que les uns et les autres, qui avons ou qui avons eu des responsabilités politiques, nous disions notre sentiment pour éclairer ce débat présidentiel.
J.-L. Hees : Et votre sentiment sur cette candidature éventuelle ?
D. Perben : Je la crois probable, sans pouvoir en dire davantage, comme tout le monde.
J.-L. Hees : Vous avez été secrétaire général adjoint du RPR et vous ne songez pas à quitter votre famille ; c'est tout de même une décision difficile.
D. Perben : C'est difficile, mais je rappelle qu'E. Balladur est membre du RPR. Il a été secrétaire général de l'Élysée du temps de G. Pompidou et je crois que c'est donc un choix à l'intérieur de ma propre famille politique. Comme je vous l'ai dit, c'est un choix que j'ai fait après mûre réflexion. Chacun connaît les liens d'amitié et d'affection que je peux avoir pour J. Chirac. Malgré cela, je pense qu'il faut prendre ses décisions en fonction de l'idée que l'on se fait de l'intérêt du pays lorsqu'on a une responsabilité politique. C'est par rapport à ce que je me fais comme idée de l'intérêt de mon pays et des valeurs auxquelles je suis attaché, une certaine idée gaulliste que j'ai depuis mon engagement en politique depuis une dizaine d'années, c'est en fonction de tout cela que j'ai pris ma décision et que je l'ai annoncée hier.
J.-L. Hees : Avez-vous le sentiment que ce genre de décision puisse être compris par le camp de J. Chirac ?
D. Perben : Comme il est d'usage, j'exprime mes opinions d'une manière réfléchie, pondérée, raisonnable et j'espère que ce sera compris. Nous sommes dans un mouvement démocratique ; chacun prend ses responsabilités, ses décisions, affichent ses orientations. Je crois que c'est comme ça qu'il faut vivre la politique, de la façon la plus sereine possible.
J.-L. Hees : Pensez-vous que J. Chirac peut légitimement se présenter, sans diviser le RPR ?
D. Perben : La question n'est pas là. Je n'accuse personne. Ce n'est pas comme cela qu'il faut faire les choses, mais les présenter en termes positifs. Qu'est-ce que c'est qu'une élection présidentielle ? C'est la vraie question. Une élection présidentielle, c'est la rencontre d'un certain nombre de personnalités, d'un homme avec une opinion publique. Compte tenu de ce qui s'est passé depuis vingt mois, je pense qu'il peut y avoir cette rencontre durable entre E. Balladur et l'opinion publique française.
J.-L. Hees : Elle n'a pas eu lieu avec J. Chirac ?
D. Perben : Je m'exprime sur E. Balladur. C'est comme cela qu'il faut voir les choses. La question n'est pas de dire celui-ci par rapport à celui-là. Je crois qu'E. Balladur remplit les conditions pour que cette rencontre avec une majorité de Français puisse se produire au mois de mai prochain.
J.-L. Hees : D'autres ministres vont vous imiter, dans le gouvernement, j'imagine ?
D. Perben : Je l'imagine, comme vous.
J.-L. Hees : Cela ne va-t-il pas rendre les choses difficiles, pour gouverner ?
D. Perben : En ce qui me concerne, en tout cas, j'ai appliqué le conseil qui nous avait été donné par le Premier ministre de ne rien faire avant le mois de janvier.
J.-L. Hees : Vous n'avez pas traîné.
D. Perben : Je n'ai pas traîné car il se trouve que la réception dans mon ministère était hier pour des raisons de calendrier. Il faut être clair et ça ne sert à rien de chipoter pour quelques jours. Un grand nombre de journalistes étaient présents à cette réunion, ils m'ont posé la question et j'ai répondu. C'est la règle du jeu dans un pays démocratique. Ce à quoi nous sommes tout à fait décidés, c'est de poursuivre le travail que nous avons à faire dans les quatre mois qui viennent. S'agissant de l'Outre-mer j'ai encore des choses à faire. Nous avons fait beaucoup, depuis vingt mois, aussi bien dans les départements que dans les territoires, nous allons continuer à le faire. J'ai un texte, par exemple, qui est en discussion devant le Parlement, je vais bien sûr le défendre au Sénat la semaine prochaine. J'ai d'autres projets, des déplacements techniques, politiques, à faire Outre-mer pour faire avancer un certain nombre d'idées, de projets et d'actions sur l'Outre-mer, en particulier dans le domaine du développement économique. C'est à cela que je vais me consacrer essentiellement.
Question d'un auditeur : Voyez-vous un avenir présidentiel à R. Barre ?
D. Perben : Je crois que chacun, d'ici le mois de mars, va pouvoir se déterminer. Il appartient à chaque personnalité de se déterminer. L'élection présidentielle telle que l'a voulue le général de Gaulle, c'est vraiment une affaire personnelle entre le peuple et un certain nombre d'hommes qui se sentent capables d'assumer une telle responsabilité. D'ici le mois de mars, il faut que chacun se détermine, et nous verrons qui sera candidat au premier tour, finalement.
Question d'un auditeur : J'ai été un peu atterré, lors du voyage d'E. Balladur dans les DOM-TOM. Il a parlé d'augmenter le niveau du RMI, alors l'introduction du RMI a entraîné un manque de personnel, pour les coupeurs de canne à sucre, par exemple.
D. Perben : Il ne faut pas durcir le trait de façon excessive. Il a été décidé une augmentation du SMIC de 2 %. Pour nos auditeurs, je rappelle que le SMIC, Outre-mer était inférieur de 11,5 % par rapport au SMIC de la métropole. Avec la décision qui a été prise par le gouvernement il y a quelques jours, l'écart sera donc seulement de 9,5 %, et il y aura les mêmes répercussions sur le RMI. La politique que j'ai menée avec le soutien du Premier ministre depuis vingt mois vise justement à inciter à la remise au travail d'une partie des RMIstes. Nous avons fait voter un texte de loi au mois de juillet dernier qui entre en application en ce moment et qui va permettre de proposer une activité de type professionnel, soit en entreprise, soit dans des activités d'intérêt général, à environ un tiers des RMIstes. Il faut savoir qu'Outre-mer, un actif sur sept est RMIste. Il faut donc absolument réduire ce pourcentage, et c'est le but de la politique que nous avons menée. C'est une politique de réduction de charges sur les salaires, de remise en activité des RMIstes et qui est donc une politique que je crois réaliste par rapport à la situation dans les départements d'Outre-mer.
J.-L. Hees : J. Chirac, lui, ne comprend pas pourquoi il n'y a pas égalité entre la métropole et les DOM-TOM.
D. Perben : J'ai regretté certaines critiques qui ont été exprimées par J. Chirac lors de son voyage à La Réunion, sur ce sujet, car je crois que la vision moderne des choses consiste justement à privilégier la lutte pour l'emploi Outre-mer, où le chômage est encore plus important qu'en métropole, plutôt que de faire des comparaisons de prestations sociales. C'est une vision qui, aujourd'hui, est pour une bonne part dépassée.
J.-L. Hees : Comment voyez-vous l'avenir du RPR ? La bataille est toujours acharnée, pour les présidentielles, il y aura sans doute deux candidats.
D. Perben : C'est ce qui est le plus probable aujourd'hui. Il faut que nous soyons capables de gérer cette période le plus convenablement possible et de nous retrouver au lendemain de l'élection. Je sais bien que les choses sont un peu différentes, mais je rappelle que, pour la consultation sur Maastricht, nous étions dans la même situation. Personnellement, j'avais pris position pour Maastricht, mais beaucoup de mes militants, en Saône-et-Loire, étaient tout à fait contre. Il y avait eu deux campagnes dans mon département, comme il y aura deux campagnes au niveau national cette fois-ci. Nous nous sommes retrouvés ensuite. Je sais que, pour les présidentielles, c'est un peu plus difficile parce qu'il y a une personnalisation alors que Maastricht, c'était plus au niveau des idées. Mais il faut que nous soyons capables de gérer cette période le mieux possible et de nous retrouver au-delà de l'élection présidentielle. Je suis convaincu que nous y parviendrons.
RMC : jeudi 19 janvier 1995
P. Lapousterle : Avez-vous été choqué qu'E. Balladur fasse acte de candidature à partir de Matignon ?
D. Perben : Je n'ai pas été choqué. C'est son bureau, c'est là qu'il travaille depuis deux ans maintenant. C'est à travers cette fonction que la plupart des Français l'ont connu. Cela me paraît tout à fait normal et cela n'a rien de choquant. Il a fait l'annonce de sa candidature à partir du lieu où il travaille et cela me paraît tout à fait normal. Ensuite, la campagne va se développer avec les moyens spécifiques à la campagne.
P. Lapousterle : Ne pensez-vous pas que le candidat Balladur pouvait faire cela d'un autre endroit que Matignon ?
D. Perben : C'est aussi un choix personnel mais je crois que ce qui est important, c'est de montrer qu'il y a une cohérence entre ce qu'il a entrepris courageusement depuis 93, dans un contexte extraordinairement difficile, et ce qu'il a envie de prolonger, d'accentuer après l'élection présidentielle si les Français lui font confiance, grâce à ce redémarrage possible après une élection présidentielle.
P. Lapousterle : Vous avez été le premier à soutenir E. Balladur, alors que vous avez travaillé pendant longtemps avec J. Chirac, qu'est-ce qui vous a empêché de soutenir la candidature de J. Chirac lorsqu'il s'est présenté en novembre dernier ?
D. Perben : Plutôt que ce qui m'a empêché, c'est ce qui m'a amené à soutenir la candidature d'E. Balladur qui est déterminant. J'ai d'abord travaillé pendant 21 mois avec le Premier ministre et c'est une façon de comprendre et d'apprécier les qualités d'un homme. C'est incontestablement un élément très important dans ma démarche qui a été une démarche progressive, je crois que les qualités d'homme d'État d'E. Balladur, sa manière sereine mais en même temps très déterminée d'appréhender les problèmes et de les traiter, la manière dont il fait confiance à ceux qui l'entourent, à qui, il délègue des responsabilités, tout cela a joué un rôle important. Sur un plan plus politique, je crois que la société française a beaucoup changé depuis un certain nombre d'années et qu'aujourd'hui, ce qu'attendent les Français, c'est un langage de vérité très sincère. Je crois qu'ils préfèrent entendre promettre moins mais promettre mieux avec plus de sûreté. Les Français sont soucieux d'éviter toutes les déchirures sociales, toutes les déchirures de nature excessive. Il y a plusieurs façons de mener les réformes. Regardez la manière dont la réforme des retraites a été menée. Je crois que c'est un exemple, comme d'ailleurs l'affaire d'Air France. Nous sommes devant des vraies méthodes de concertation.
P. Lapousterle : Mais la loi Falloux et le CIP ?
D. Perben : Pour le CIP, il y a eu retrait pour éviter des dégâts et ensuite nous avons repris les choses autrement. Dans une société complexe et moderne comme la société française d'aujourd'hui, c'est comme cela qu'il faut faire. Autrement c'est très sympathique de se flanquer dans les murs systématiquement, mais cela ne débouche pas sur des réformes.
P. Lapousterle : Vous visez J. Chirac ?
D. Perben : Je ne vise personne, mais je dis simplement que dans une société comme la société d'aujourd'hui. Il faut éviter de casser la vaisselle inutilement. Je crois que c'est d'une certaine façon, beaucoup plus courageux d'avancer avec sûreté, que de faire des effets d'annonce et ensuite ne pas pouvoir réaliser ce que l'on a engagé.
P. Lapousterle : Est-ce que le RPR va se relever de l'existence de deux candidats qui vont s'engager dans une campagne forcément dure ?
D. Perben : Tout va dépendre de la façon dont les choses vont se dérouler. Aujourd'hui, les dégâts ne sont pas irréparables. Il y a une vraie amitié entre les uns et les autres et j'ai beaucoup d'amis dans un camp que dans l'autre. C'est vrai que le vocabulaire est redoutable quand on l'utilise. Ce qui va compter, c'est la manière dont la campagne va être menée. Une campagne de premier tour, c'est une campagne de propositions. Si on reste là en termes de propositions, en termes de campagne positive comme a dit le Premier ministre, je crois que les dégâts ne seront pas excessifs et on se retrouvera pour le second tour et ensuite pour l'après-présidentielle comme nous nous sommes retrouvés après l'affaire de Maastricht.
P. Lapousterle : Lorsque le Premier ministre souhaite que la campagne soit « digne, sereine et optimiste », n'est-il pas optimiste ?
D. Perben : Il est optimiste, c'est sûr. Si on ne fait pas cet effort, on est sûr, à ce moment-là, d'avoir des difficultés. C'est jouable à condition de ne pas passer son temps à critiquer les autres mais à présenter ce que l'on veut faire soi-même. Ce n'est pas facile, mais cela intéresse plus les Français.
P. Lapousterle : Trouvez-vous normal qu'E. Balladur jouisse d'une fraction des finances du RPR pour sa campagne ?
D. Perben : Le débat résulte d'une réalité qui est que les finances des partis politiques sont calculées en fonction du nombre de parlementaires pour l'essentiel. Il est bien évident que les parlementaires, lorsqu'ils auront tous fait leur choix, auront quelque désir de voir le candidat de leur choix bénéficier de l'argent qu'ils apportent en quelque sorte à leur propre parti. Le débat mérite donc d'être ouvert, je ne sais pas dans quelles conditions, il le sera. Je n'ai pas de responsabilités en ce domaine, mais je crois que la question méritait d'être posée et d'être traitée de façon sereine. Étant entendu bien sûr que l'argent des partis politiques ne sert pas uniquement aux campagnes électorales, mais sert aussi au fonctionnement du parti politique.
P. Lapousterle : Faites-vous partie de ceux qui trouvent normal que le nouveau Président de la République dissolve l'Assemblée ?
D. Perben : Pas du tout, car une dissolution est un moyen donné au Président de la République pour sortir d'une crise politique. Or si demain, E. Balladur est élu Président de la République, il n'y aura pas crise politique par rapport à l'Assemblée. Il n'y aura pas de conflits entre l'exécutif et le législatif. À mon sens, il n'y a aucune raison qu'il y ait dissolution. Le seul motif serait que tout à coup l'Assemblée dans sa majorité ait un comportement hostile à l'égard du nouveau Président de la République mais je ne vois pas comment cela serait possible. Je crois que ce n'est pas une perspective normale, ni souhaitable. D'ailleurs E. Balladur voit les choses en termes très constitutionnels et, pour lui – me semble-t-il – la dissolution est une arme pour sortir d'un conflit entre l'exécutif et le législatif, ce n'est pas une commodité politique.
Le Figaro : 24 janvier 1995
Le Figaro : Pouvez-vous préciser quel sera votre rôle dans l'équipe de campagne d'Édouard Balladur ?
Dominique Perben : Il sera double. D'une part, je participe au comité politique mis en place par M. Balladur autour de lui, avec notamment Charles Pasqua, François Bayrou, Nicolas Sarkozy, Simone Veil, François Léotard...
D'autre part, j'ai la responsabilité de la campagne électorale qui sera conduite et animée par les personnalités de la majorité en parallèle à celle du Premier ministre.
Le Figaro : Les partisans du Premier ministre ne semblent pas tous sur la même ligne au sujet d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale. C'est, notamment, le cas pour François Léotard et Pierre Méhaignerie. La question est-elle clarifiée ?
Dominique Perben : La réponse appartient de toute façon au candidat lui-même. Édouard Balladur a été clair : il n'y aura pas de dissolution. Pour ma part, je partage ce point de vue car la dissolution n'est pas une commodité destinée à modifier le calendrier électoral ou à faciliter des opérations purement politiques.
Elle n'est destinée qu'à porter devant les Français une crise ou une incompatibilité majeure entre le président et la majorité de l'Assemblée. Or, nous ne nous trouvons absolument pas dans cette situation, puisqu'à aucun moment l'actuelle majorité parlementaire n'a fait défaut au gouvernement. Au contraire, son unité et sa volonté de voir réussir le gouvernement me paraissent avoir joué un rôle dans l'adhésion des Français à la politique suivie depuis avril 1993. Je voudrais en outre souligner le fait que pour la première fois nous menons dès le premier tour une campagne commune RPR-UDF auteur de M. Balladur.
Ce fait, à l'évidence, n'appelle pas, en cas de succès, une dissolution de l'Assemblée nationale.
Le Figaro : Le RPR survivra-t-il à l'élection présidentielle ou sera-t-il appelé à devenir une composante d'un parti du président ?
Dominique Perben : D'abord, je ne doute pas de la pérennité du RPR au-delà de l'élection présidentielle. Si, comme je le souhaite, M. Balladur est élu, c'est ainsi l'un des nôtres, membre du RPR, gaulliste, tel qu'il se définit lui-même qui accédera pour la première fois depuis vingt et un ans à l'Élysée.
Le mouvement gaulliste, qui a survécu dans l'opposition saura vivre dans la majorité, comme il a su le faire dans le passé.
Bien sûr, au lendemain de l'élection présidentielle, il faudra savoir clarifier les relations entre le RPR et le nouveau président : mais, pourquoi devrions-nous nous fondre dans un parti unique du président, alors qu'il existe une large majorité présidentielle virtuelle pour M. Balladur qui découle naturellement de l'actuelle majorité parlementaire ?
Le Figaro : Vous avez longtemps, au côté d'Alain Juppé, été aux manettes du RPR. Aujourd'hui, vous soutenez chacun un candidat. Pourrez-vous vous retrouver dans une action commune ?
Dominique Perben : Je n'en doute pas. Alain Juppé marque aujourd'hui son souci d'éviter l'éclatement du RPR tout en assumant son engagement personnel. Alain Juppé devra jouer avec d'autres un rôle dans la stabilisation et la restructuration du RPR qui interviendront après l'élection présidentielle.
Je n'oublie pas non plus, pour y avoir été moi-même associé, son rôle dans la modernisation et la démocratisation de notre mouvement pour en faire un parti moderne. Le RPR d'aujourd'hui n'est plus celui de 1976, il s'est transformé, renouvelé au fil de l'évolution de la situation politique de notre pays. C'est une réalité qui vaut aussi pour l'avenir. Le RPR devra encore se moderniser, s'ouvrir davantage encore sur la France d'aujourd'hui et veiller à la mobilisation des plus jeunes.