Lettres de M. Lionel Jospin, Premier ministre, suite aux attentats contre les ambassades des États-Unis à Nairobi et Dar Es-Salam le 7 août 1998 et interviews aux radios le 21 août sur la condamnation du terrorisme et la riposte américaine.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Deux attentats contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi (Kenya) et Dar Es-Salam (Tanzanie) le 7 août 1998, revendiqués par "L'armée islamique pour la libération des lieux saints musulmans"

Média : Emission Forum RMC FR3 - Europe 1 - France Inter - RMC

Texte intégral

Lettre au président des Etats-Unis - 7 août 1998

Monsieur le président,

C’est avec une très vive émotion que j’apprends la nouvelle des attentats qui ont touché, ce matin, les ambassades des États-Unis à Nairobi et à Dar Es Salam, ainsi que leurs personnels.

Ces actes odieux doivent faire l’objet de la condamnation la plus ferme.

Je puis vous assurer de toute la sympathie et du soutien de la France en ces moments particulièrement douloureux pour votre pays, et en particulier pour ses agents qui le servent à l’étranger.

Je vous prie d’accepter, Monsieur le président, l’expression de ma haute considération.

Lettre au président de la République unie de Tanzanie - le 7 août 1998

Monsieur le président,

La nouvelle du lâche attentat dont été victimes des citoyens tanzaniens à Dar Es Salam nous est parvenue ce matin.

Au nom du gouvernement français et en mon nom personnel, je voudrais vous dire l’indignation que nous ressentons et vous prie de transmettre aux familles et aux proches mes sentiments attristés.

Je vous prie d’accepter, Monsieur le président, l’expression de ma haute considération.

Lettre de Lionel Jospin au président de la République du Kenya - le 7 août 1998

Monsieur le président,

J’ai appris avec consternation la nouvelle de l’attentat odieux dans lequel des citoyens kényans ont trouvé la mort, ce matin à Nairobi.

En ce jour de deuil pour votre pays, je tiens, au nom du gouvernement français et en mon nom personnel, à vous dire toute l’indignation et toute la tristesse que nous éprouvons et je vous prie de transmettre aux familles et aux proches mes condoléances les plus sincères.

Je vous prie de croire, Monsieur le président, de ma haute considération.


Europe 1 – vendredi 21 août 1998

« Nous redisons notre condamnation ferme du terrorisme, qu’elles que soient les formes qu’il prend, les endroits où il se manifeste. Et la nécessité de le combattre, notamment par la coopération internationale des nations. Nous avons dit l’indignation qui était la nôtre et notre compassion et notre solidarité face aux attentats à Dar Es Salam et à Nairobi. Nous avons dit que nous prenions acte que les autorités américaines avaient frappé un certain nombre d’objectifs en invoquant le droit de légitime défense des nations attaquées, elles-mêmes relevant du droit international. Et de fait, nous disons aussi nettement que nous devons donner des réponses déterminées et fermes contre les terroristes, d’où qu’ils frappent. À partir de là, on peut comprendre que des grandes nations, frappées dans leur chair, ne puissent pas rester insensibles. Nous voulons que ce soit selon les règles du droit international, bien sûr, que ce terrorisme soit combattu parce que c’est ainsi qu’on sera, à terme, le plus efficace. »

France Inter – vendredi 21 août 1998

« Nous avons dit l’indignation qui était la nôtre et notre compassion qui était la nôtre, et notre compassion et notre solidarité face aux attentats à Dar es Salam et à Nairobi. Nous avons dit que nous prenions acte que les autorités américaines avaient frappé un certain nombre d’objectifs en invoquant le droit de légitime défense des nations attaquées, elles-mêmes relevant du droit international. Et de fait, je crois que nous disons aussi nettement que nous devons donner des réponses déterminées et fermes contre les terroristes, d’où qu’ils frappent. À partir de là, on peut comprendre que des grandes nations, frappées dans leur chair, ne puissent pas rester insensibles. Nous voulons que ce soit selon les règles du droit international, bien sûr, que ce terrorisme soit combattu parce que c’est ainsi que l’on sera, à terme, le plus efficace. »

RMC – vendredi 21 août 1998
RTL – vendredi 21 août 1998

« Nous avons dit que nous prenions acte. Nous disons aussi nettement que nous devons donner des réponses déterminées et fermes contre les terroristes, d’où qu’ils frappent. À partir de là, on peut comprendre que des grandes nations, frappées dans leur chair, ne puissent pas rester insensibles. Nous voulons que ce soit selon les règles du droit international, bien sûr, que ce terrorisme soit combattu, parce que c’est ainsi qu’on sera, à terme, le plus efficace. »