Texte intégral
Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, alors que nous célébrons cette année le bicentenaire de l'École polytechnique par des manifestations auxquelles le ministère de la Défense a pris pleinement part, une réflexion a été conduite ces derniers mois pour définir la nécessaire adaptation de cette magnifique institution à l'évolution de son environnement.
Le Gouvernement est particulièrement attentif à cette proposition de loi, qui se trouve être la première proposition soumise à notre examen depuis le début de la session. Son objectif est de donner à l'École, de manière cohérente, un cadre juridique lui permettant de mettre en œuvre les orientations retenues que M. Le rapporteur vient d'évoquer.
La mission de l'École polytechnique est de former des élèves destinés à des emplois de très haute qualification ou de responsabilité, à caractère scientifique, technique, économique et, comme vous l'avez souhaité monsieur le rapporteur, militaire. Cette mission reste, plus que jamais, nécessaire.
Notoriété internationale
Dans le monde qui est le nôtre, qui s'internationalise très fortement, son accomplissement passe désormais pour une ouverture beaucoup plus grande sur l'étranger, et notamment sur l'Europe. Deux principales orientations en découlent : d'une part, le cycle de formation doit être consolidé par des contacts internationaux plus importants, plus ouverts, plus féconds et, d'autre part, le rayonnement scientifique et éducatif de l'École doit être développé au plan mondial. Et je citerai, dans cet esprit, deux axes principaux d'efforts :
1. d'abord viser, principalement au travers des activités de recherche et de formation, l'une et l'autre associées, une forte notoriété internationale en tirant notamment partie du site véritablement exceptionnel de Palaiseau ;
2. ensuite, donner une impulsion nouvelle à la valorisation des recherches de l'École, en particulier dans le milieu des entreprises.
Ainsi l'École pourra attirer les meilleures professeurs et chercheurs français et étrangers, mais aussi les meilleurs élèves du monde entier afin de devenir, à l'instar des meilleures universités mondiales, un foyer attractif de rayonnement intellectuel. Au contact d'un savoir désormais mondial, les élèves disposeront alors des meilleures formations pour assumer les futures responsabilités auxquelles ils se destinent.
La loi relative à l'École polytechnique, qui date du 15 juillet 1970, doit effectivement être modifiée pour permettre à l'École de mettre en œuvre une telle évolution.
Il s'agit, d'abord, de mettre en conformité le cadre juridique régissant l'École avec les diverses activités qu'elle exerce dès à présent en matière de formation de troisième cycle et de recherche. Il s'agit, ensuite, de consacrer par la loi les actions internationales et de recherche qui permettront d’accroître, à l'échelle mondiale, son rayonnement et son prestige. Il s'agit, enfin, pour achever notre entreprise de modernité, de mette fin à une discrimination entre élèves masculins et féminins qui n'a plus lieu d'être en abrogeant le premier alinéa de l'article 8 de la loi relative à l'École polytechnique.
Permettez-moi de vous dire, monsieur le rapporteur que j'ai particulièrement apprécié la dernière partie de votre réflexion car le ministre de la Défense est très sensible à l'action et à la réflexion des élèves de l'École polytechnique en matière de défense ainsi qu'aux orientations qu'ils peuvent prendre dans ce sens. Plus de mille anciens élèves de l'École servent actuellement à la Délégation générale pour l'armement, ce qui fait de ce service le premier employeur de polytechniciens de notre pays. Je m'efforcerai de contribuer à la poursuite d'une telle orientation.
Mesdames, messieurs les députés, le Gouvernement approuve pleinement l'initiative prise par M. Auberger et l'économie de ce texte.