Interview de M. Bernard Kouchner, député européen PS et président de la commission coopération et développement du Parlement européen, à France 2 le 8 novembre 1994, sur la création de son mouvement "Réunir".

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Circonstance : Création du mouvement Réunir de Bernard Kouchner à Mantes-la-Jolie le 8 novembre 1994.

Média : France 2 - Télévision

Texte intégral

D. Bilalian : Vous êtes à Mantes-la-Jolie, quartier du Val-Fourré. Vous fondez quoi ce soir ? C'est un parti ? C'est une association ?

B. Kouchner : C'est un mouvement. Réunir, au moment où tout le monde se divise, je pense que la France n'est jamais plus forte que réunie, ensemble. On va voir si un certain nombre d'idées… Parce que je suis venu entendre et parler avec les gens qui sont ici, les écouter, autant au moins qu'ils m'écouteront. De plus, le Val-Fourré c'est très symbolique puisque ce fut un quartier où il s’est passé beaucoup de choses et où les habitants se sont pris en main. Ils ont beaucoup de choses à nous apprendre et en particulier pour montrer que les citoyens sont là pour prendre en charge leur vie quotidienne, leur quartier. C'est cela « Réunir ». C'est avant tout l'écoute et un endroit où se rencontreront les idées, les hommes et l'action.

D. Bilalian : Quel est votre but immédiat ?

B. Kouchner : Le but immédiat est de discuter avec mes amis, d'apprendre, d'aller porter leur expérience ailleurs et le reste nous verrons. C'est un mouvement, les présidentielles sont plus tard et nous verrons à ce moment-là s'il y a quelque chose à dire.

D. Bilalian : Allez-vous soutenir J. Delors s'il se présente ?

B. Kouchner : Avez-vous du nouveau ? Il est en tout cas nécessaire qu'il se présente et à ce moment-là nous verrons.

D. Bilalian : Ne pensez-vous pas que la société civile, le milieu associatif, tout cela est passé à l'as ?

B. Kouchner : Nous allons leur donner un coup de jeune et on entendra parler de la société civile qui n'est pas morte du tout. Donnons de l'air… « Réunir » veut dire que la France, ensemble, va trouver des solutions. La société n'est pas morte.