Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, sur les relations entre la France et Bahrein, les problèmes frontaliers au Moyen Orient et les relations entre l'Union européenne et les Emirats, Paris le 25 janvier 1995.

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Circonstance : Entretien de M. Juppé avec Cheik Mohammad bin Moubarak al Khalifa, ministre des affaires étrangères de Bahrein à Paris le 25 janvier 1995

Texte intégral

Je viens d'avoir un entretien avec le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn. Nous avons pu faire le point des relations bilatérales. Nous avons exprimé l'un et l'autre le souhait de les renforcer. Dans le domaine de la coopération scientifique et technique par exemple, nous allons réfléchir à la prochaine réunion de la commission mixte. Nous avons également évoqué les aspects économiques et le nécessaire dialogue politique entre nos deux pays. Et puis, bien sûr, nous en avons profité pour faire un tour d'horizon sur les grands problèmes de la région. Sur les questions frontalières dans la région du Golfe, je me suis réjoui de voir que le CCEAG avait mis en place une procédure pour régler ces questions de frontières. Nous soutenons bien sûr tous les efforts de règlement bilatéraux. Nous avons également évoqué la détérioration du processus de paix au Moyen-Orient. J'ai également évoqué la visite qu'a faite le vice-premier ministre irakien à Paris et également celle du Président du Yémen, de façon que l'information circule parfaitement entre nous. Voilà quelques-uns des thèmes de cette conversation très cordiale.


Q. : Avez-vous abordé les récents événements à l'intérieur de Bahreïn ?

R. : J'ai écouté avec intérêt et attention les explications qui m'ont été données sur la situation, sur les interférences extérieures qui peuvent se produire. J'ai noté également que des mesures de libération avaient été prises à l'égard de manifestants. Cela me parait le bon sens puisqu'il faut maintenant faire baisser la pression.

Q. : Avez-vous abordé le litige frontalier entre Bahreïn et le Qatar ?

R. : Bien entendu le ministre m'a indiqué que, comme je l'ai dit, le CCEAG avait mis au point une procédure de conciliation et de négociation entre tous les États qui ont des problèmes frontaliers dans la région. Il n'y a pas simplement le Qatar et Bahreïn, comme vous le savez. Je les ai incités vivement à utiliser ce mode de négociations bilatérales pour trouver des solutions.

Q. : Qu'attend Bahreïn de l'Union européenne ?

R : Il y aura une réunion entre l'Union européenne et le CCEAG à la fin du mois de mai. Il y a de multiples aspects, la coopération économique, l'aspect stabilité surtout. Un certain nombre d'accords de coopération en matière de défense ont été conclus. Tout récemment, nous en avons conclu un avec les Émirats Arabes Unis. Il s'agit du troisième. Nous en avons déjà avec le Koweït et le Qatar. La réflexion sur la stabilité dans la région est ainsi un thème important.

Q. : Un dirigeant de Bahreïn a déclaré aujourd'hui qu'il ne fallait pas toucher à la carte géographique dans la région. Qu'en pensez-vous ?

R. : C'est un principe général. La France est très attachée au respect des frontières. On ne peut y toucher que par accord bilatéral.

Q. : Allez-vous répondre à l'invitation du ministre à vous rendre à Bahreïn ?

R. : Je l'espère. Peut-être pas avant le mois d'avril.