Texte intégral
Question
La grève du RER C perturbe-t-elle le vie des entreprises ?
Lucien Rebuffel.
- Evidemment. Une grève des transports nuit toujours Il la bonne marche des entreprises. Tout frein mit à l'activité, quel que soit le secteur, se paye. En ce moment, beaucoup de salariés arrivent en retard. Les patrons sont en général compréhensifs, mais cela entraine des commandes non honorées, des factures impayées, des livraisons qui ne se font pas... Un tas de problèmes qu’il est cependant impossible de chiffrer. Mais, pour une petite entreprise dont la marge est très faible, cela peut entrainer un dépôt de bilan. Et si une meurt, c'est un jeu de dominos, d'autres s'écroulent ! Heureusement, cette grève n'a pas de commune mesure avec les grandes grèves de décembre 1995 qui avaient, elles, carrément fait baisser la croissance de 0,4 %.
Question
Qu'aimeriez-vous dire aux grévistes ?
Lucien Rebuffel.
- Rendez-vous compte des conséquences de vos actes, ne soyez pas inconscients ! Même si cette grève est fondée - et je suis sûr que les agents de conduite arriveraient à me convaincre qu'elle l’est -, elle entraine trop de méfaits et d'inconvénients. II faut rester révolté face à ces mouvements qui prennent en otage une grande partie des Parisiens et des entreprises franciliennes.
Question
Que proposez-vous pour en limiter les graves conséquence ?
Lucien Rebuffel.
- Le problème fondamental est le rôle du service public, qu'on devrait d'ailleurs appeler service du public. Je réclame, en cas de grève, la réquisition des personnels. Le Parlement doit aussi absolument se pencher sur la définition du droit de grève, sans le remettre en cause. Mais une loi, négociée en accord avec les partenaires sociaux, pourrait instaurer un service minimal. Il est aujourd'hui inadmissible de voir que aux heures de pointe, il n'y a pratiquement pas de train. On ne peut pas mépriser les gens de cette façon.