Texte intégral
Monsieur le ministre d'État, monsieur le ministre, messieurs les Ambassadeurs, messieurs, c'est avec très grand plaisir, au-delà du caractère un peu solennel de cette cérémonie, que je reçois ce document dont je sais l'importance pour votre pays et dont je veux vous dire l'importance pour l'Union européenne, au nom de laquelle je m'exprime à l'instant, mais aussi au nom du gouvernement français compte tenu, et c'est peu de la dire, de l'amitié ancienne et historique, de la proximité culturelle et linguistique entre votre pays et le mien.
Ce document est un document important. C'est un acte volontaire, j'allais dire volontariste, de la Roumanie pour se rapprocher davantage, au-delà de l'association, de la perspective de l'adhésion. Vous le savez bien, tous les pays associés à notre Union aujourd'hui ont cette vocation à être un jour ou l'autre membre à part entière de l'Union européenne après que nous ayons, entre nous déjà – c'est une étape qui est devant les quinze pays de l'Union européenne – travaillé à la réforme de nos institutions pour réussir et permettre cet élargissement et cette nouvelle frontière de l'Union européenne dans laquelle vous serez. Je vous remercie donc de cet acte.
J'ai bien noté, monsieur le ministre d'État, le volontarisme avec lequel vous accomplissez cet acte officiel aujourd'hui et ce qui l'entoure, l'idée de cette union nationale dans votre pays dans cette perspective, l'effort important de réformes qui est lié à cette volonté d'adhésion que vous avez entrepris, dans lequel nous vous encourageons et dans lequel, je vous le dis au nom de la France, nous sommes prêts à vous aider, comme nous sommes attentifs, vous le savez, à tout ce qui pourra permettre à l'effort de stabilité de se développer, de se renforcer dans l'esprit du pacte de stabilité, au succès, à la bonne conclusion du dialogue de bon voisinage que vous avez engagé avec la Hongrie. Nous avons ce souci que la Conférence sur la stabilité en Europe soit confirmée, confortée par de tels accords. C'est aussi l'idée que nous avons avec l'Union européenne que la stabilité soit une garantie pour nos peuples.
Monsieur le ministre d'État, je vous remercie de me remettre ce document et je vous confirme, au nom de l'Union européenne et au nom de la France, notre disponibilité pour vous aider à accomplir avec succès les étapes qui sont maintenant devant vous.
22 juin 1995
Radio Roumaine
Q. : M. Melescanu est venu remettre la demande officielle d'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne. Il l'a fait à Paris, auprès de la présidence française de l'Union européenne. Y voyez-vous un signe particulier ?
R. : Oui, il y a à coup sûr un signe particulier compte tenu du lien, lui aussi particulier, qui existe entre la Roumanie et la France. La France préside pour quelques jours encore l'Union européenne et nous avons été sensibles au fait que le Président de la Roumanie, le gouvernement, aient voulu faire cette acte officiel de demande d'adhésion sous la présidence française parce que entre la France et la Roumanie il y a beaucoup de liens : celui de la langue, que parlent beaucoup de jeunes roumains et qu'apprennent beaucoup de jeunes roumains, celui de la culture, celui de l'histoire.
La France sera prioritairement disponible pour aider la Roumanie dans les prochaines étapes qui vont être devant elle : les réformes, l'effort pour plus d'harmonisation économique, d'abord avec les pays voisins de la Roumanie, sur le plan régional, pour plus de démocratie, pour faire évoluer les lois et les habitudes, les harmoniser avec celles qui sont déjà les nôtres au sein de l'Union européenne. Donc, la France est disponible pour aider la Roumanie, pour aider la Roumanie, pour l'aider à franchir ces étapes avec succès dans les prochaines années.
Q. : Est-ce que vous pouvez avancer une date pour la rencontre trilatérale France/Roumanie/République fédérale d'Allemagne ?
R. : Il y a une réunion des trois ministres des Affaires étrangères qui est prévue au mois de juillet prochain et c'est, je crois, une bonne occasion de renforcer le dialogue entre ces trois États.
22 juin 1995
RFI
Q. : La Roumanie vient de demander officiellement son adhésion à l'Union européenne. Quelle sont maintenant les échéances ?
R. : Nous accueillons cet acte-là de manière très positive. Je le dis au nom de l'Union européenne, que la France préside en ce moment, mais aussi au nom de la France, compte-tenu des liens culturels, historiques très proches qui nous lient, nous Français, avec les Roumains. La demande d'adhésion est une chose. Il y a ensuite le calendrier, les réformes qu'il faut poursuivre, amplifier en Roumanie, sur le plan économique, monétaire, démocratique. Nous sommes attentifs à ce processus de réformes courageux et difficile, mais qui doit être engagé pour rapprocher encore la Roumaine de l'Union européenne. La France est disponible pour aider la Roumanie, sur le plan technique, notamment, sur le plan politique, à franchir avec succès toutes ces étapes qui se situent entre la date d'aujourd'hui, demande officielle d'adhésion, et à l'adhésion elle-même dans un certain nombre d'années. Il faut que ces étapes soient franchies une à une, positivement. La France aidera la Roumanie.