Débat entre MM. Jean-Claude Gaudin, Michel Pezet et Robert Vigouroux, candidats aux élections municipales de Marseille, à La Cinq le 10 mars 1989, sur leurs projets pour Marseille.

Prononcé le

Média : Emission Duel sur La Cinq - La Cinq - Télévision

Texte intégral

* Ordre de prestation – tirage au sort – MM. PEZET, GAUDIN, VIGOUROUX.

G. DURAND : La question qui revient dans les rues de Marseille, pourquoi êtes-vous candidat à la mairie alors que Marseille à un maire, qui est socialiste depuis vingt ans ?

M. PEZET : Bonne question. Je suis le candidat du PS, de la gauche unie à Marseille, parce que Marseille a effectivement une municipalité depuis vingt ans, c'était G. Defferre. C'était la personnalité, c'était aussi une formation politique, c'est-à-dire le PS. Il y a quelques mois, le PS-les adhérents ont voté et m'ont désigné. Ensuite, tout le monde a confirmé ma désignation. Comme en 83, nous avons ensuite discuté avec les radicaux de gauche, avec le PC et nous avons signé l'accord de la gauche unie, qui reprend l'accord de 1983.
Ce qui est légitime à Marseille, c'est le PS qui, effectivement, mène cette municipalité depuis fort longtemps.

Q. : A Marseille, il y a actuellement un maire, R. Vigouroux, et qui est socialiste. Je ne me trompe pas ?

M. PEZET : M. Vigouroux a été élu maire de Marseille au moment du décès de G. Defferre en 1986. Il a été élu par le groupe socialiste. J'ai moi-même voté pour lui lorsque la question est venue devant le conseil municipal. L'ensemble des conseillers municipaux de gauche a voté pour lui en 1986. Ensuite, il y a eu des procédures internes au PS. Aujourd'hui, ce n'est pas ma faute si ce R. Vigouroux a voulu être candidat contre le candidat officiel du PS et s'est donc exclu du PS, ainsi que toute une série d'autres qui se sont exclus eux-mêmes du PS, du PC et même du RPR !

PL. SEGUILLON : A Marseille, on dit de vous que vous êtes un avocat brillant, un politique intelligent. Tout cela devrait vous avantager et faire que vous soyez le maire. Ce n'est pas le cas : vous n'êtes pas en avance dans les sondages. Est-ce que vous ne payez pas la responsabilité qu'on vous attribue de la mort de G. Defferre ?

M. PEZET : Vous avez raison. De 81 à 85, j'ai été le président de région. Les journaux disaient que c'était la région la plus dynamique. Dans votre portrait tout à l'heure, pas un mot sur ce que j'ai fait de 81 à 86. Or, pourtant, ça a des noms à Marseille : l'hôtel de la région, lycée Diderot, Blaise-Pascal que nous avons lancé et qu'ensuite M. Gaudin a continué. Au conseil municipal, j'étais 3e adjoint chargé des affaires économiques et chargé d'une partie des affaires culturelles. Des noms. J'ai lancé des politiques qu'on inaugure aujourd'hui. Vous pensez bien que ce que l'on inaugure aujourd'hui a été lancé en1983.
Il est arrivé en 86, c'est vrai, une bataille politique. Une bataille de générations. Lorsque j'ai dû quitter le poste de premier secrétaire, j'ai souhaité que ce soit une génération plus jeune encore que moi qui devienne responsable de la Fédération socialiste.

Q. : Quelle est la priorité numéro un pour la ville si vous êtes maire de Marseille ? Une priorité.

M. PEZET : Tout faire pour avoir une cohésion sociale. Nous sommes sur une situation grave et difficile. Il y a des quartiers qui sont dans des situations dramatiques. C'est vers là qu'il faut se tourner. Rien ne peut se faire s'il n'y a pas de cohésion sociale.

Q. : Deuxième question : il faut être sincère. Que pensez-vous de J.-C. Gaudin, de R. Vigouroux ?

M. PEZET : En tant que personnes, du bien. Je n'ai jamais rien eu ni contre J.-C. Gaudin, ni contre R. Vigouroux en tant que personnes.

Q. : Vous n'allez pas me faire croire que ce sont vos meilleurs amis !

M. PEZET : Je ne le dis pas. Je dis plutôt que je les respecte. J.-C. Gaudin, je le combats politiquement. Parce que, pour moi, il est un homme de droite, mais je le respecte en tant qu'individu. R. Vigouroux, je le respecte en tant qu'individu, je le connais depuis très longtemps. Maintenant, je le combats parce qu'il n'est plus au PS. En tant qu'homme, je n'ai strictement rien, aucun problème.

Q. : Vous dites que vous avez un projet et une équipe compétente. Le maire sortant reste pourtant en tête dans les sondages. Qu'est-ce que ça veut dire ?

R. JEAN-CLAUDE GAUDIN  : Ça veut dire qu'un sondage c'est une image à un moment donné et par conséquent il y a peut-être eu un bon sentiment pour le maire en place, c'est un sentiment qui est quelquefois légitime, mais je dis aux Marseillais et aux Marseillaises, attention, nous n'allons pas cette fois-ci choisir sur l'emballage ou une pochette surprise. Il faut choisir un projet qui va emmener Marseille au-delà de 6 ans vers la fin du siècle, et les élections de dimanche sont très importantes.

Q. : Vous leur dites cela depuis le début de la campagne. Et pourtant ils ne vous entendent pas.

R. : Je dis aux Marseillais(es), vous avez la possibilité de connaître les projets et les équipes et par conséquent vous devez choisir. Moi, j'ai prévu l'avenir de Marseille. Moi, je souhaite que les Marseillais(es) soient plus heureux. Le bilan de la gestion des socialistes et des communistes, à laquelle ont participé MM. Pezet et Vigouroux, est un bilan détestable. Car aujourd'hui 12 000 Marseillais quittent la ville chaque année. Dans les 10 années qui viennent de s'écouler, 500 entreprises ont quitté Marseille, 55 000 emplois ont disparu.

Je dis il faut arrêter le déclin de Marseille et je vous dirais je n'ai effectivement qu'un ennemi, c'est le déclin de Marseille.
Nous ne faisons pas un débat, c'est un faux débat. Je ne sais pas où se trouvent mes deux concurrents, moi je suis au parc Chadeau dans un forum avec des jeunes et vous voyez les difficultés que nous avons à communiquer. Je regrette que M. Vigouroux n'ait pas accepté un vrai débat avec moi. S'il le veut dans 2 heures, sur votre chaîne, je serais disposé à dialoguer et à débattre avec lui.

Q. : Si vous perdez, qu'allez-vous faire ?

R. : Je continuerais à défendre Marseille car j'aime Marseille de tout mon coeur, j'ai un beau projet et la meilleure équipe et je souhaiterais que les Marseillais(es) s'en rendent compte. Réussir et rassembler Marseille, je n'ai pas d'autre ambition. Et quand M. Chirac m'a fait le grand honneur de me proposer d'être ministre, j'ai répondu non avec un petit pincement au coeur parce que j'ai pensé à Marseille et je voudrais mettre en application mon projet.

Q. : Quelle est pour vous la priorité pour Marseille ?

R. : Il faudrait au moins 10 priorités. La première serait de faire voter le budget de la ville de Marseille, car aujourd'hui Marseille est la seule grande ville qui n'a pas son budget voté parce qu'il n'y a plus de majorité socialiste et communiste pour faire voter le budget.
La deuxième chose serait d'ouvrir des espaces.

Q. : Vous avez droit à une seule priorité.

Q. : Un mot sur M. Pezet et R. Vigouroux.

R. : Mon appréciation c'est que ce sont des hommes politiques marseillais que je connais, que je côtoie. J'ai de la considération pour eux. M. Pezet est un orateur de talent. Il exagère un peu quand il a dit qu'il a construit des lycées, il les avait programmés, c'est moi qui les ai payés. C'est la continuité de l'institution. Quant au maire de Marseille, je regrette que s'abritant derrière un apolitisme de façade car sa liste est composée de socialiste, de communiste et de divers dissidents, il ait refusé un dialogue démocratique et direct avec moi sur l'avenir de Marseille.

G. DURAND : Une question directe, R. Vigouroux, êtes-vous le candidat soutenu discrètement par l'Elysée contre M. Pezet et J.-C. Gaudin ?

R. VIGOUROUX : Je ne parle jamais pour les autres.

Q. : On nous a dit que vous êtes soutenu par l'Elysée. Vrai ?

R. : Demandez-le à l'Elysée.

Q. : Ils ne sont pas disponibles, ce soir, c'est à vous que je le demande.

R. : Je vous répète je ne réponds pas pour les autres.
 
PL. SEGUILLON : Une question posée à l'instant par J.-C. Gaudin. Vous êtes le tenant du titre, vous êtes favori dans les sondages, pourquoi avez-vous toujours refusé de discuter directement un duel avec J.-C. Gaudin. Une méthode, une crainte, une incapacité à la discussion ?

R. : Je crois que nous ne parlons pas le même langage les uns les autres, et je conçois très bien que mes adversaires soient des politiciens et qu'ils s'expriment d'une certaine façon. Personnellement, mon débat est avec – je le répète – les Marseillais et les Marseillaises. C'est un débat en direct. Je n'ai ni la peur, ni aucun souci de cela. Malgré tout, le langage actuel est un petit peu insultant. Je crois que j'aime écouter plutôt que parler.

Q. : Et si entre les deux tours vous êtes placé, comme il convient, accepteriez-vous un débat public avec M. J.-C. Gaudin ?

R. : Pourquoi vous voulez faire tourner les élections de Marseille autour d'un débat alors qu'elles tournent autour des urnes que j'ai voulues transparentes ?

Q. : Quelle est la priorité numéro un pour votre ville si vous êtes maire de Marseille ? Une priorité.

R. : Faire diminuer le chômage.

Q. : Comment ?

R. : En faisant venir des entreprises, ce qui est absolument nécessaire. Il y a celles qui existent déjà qu'il faut continuer à développer, mais nous avons besoin d'investissements nouveaux à Marseille. Nous avons besoin d'entreprises, d'industries (de petites et moyennes entreprises). Nous avons des atouts : des terrains, la recherche, de quoi leur offrir (du point de vue voirie et du point de vue scientifique) d'être à Marseille dans de bonnes conditions. Nous n'avons peut-être pas su jusqu'à présent coopérer suffisamment les uns avec les autres pour aller rechercher. Ce n'est pas en restant sur place qu'on peut le faire. J'ai commencé à le faire pendant ces trois ans. Il faut continuer. Il y a déjà eu de nouvelles entreprises qui sont venues. Je crois que l'effort doit être fait par les uns et les autres. C'est cela l'esprit de mon rassemblement.

Q. : Que pensez-vous de M. Pezet et de J.-C. Gaudin ?

R. : Je crois que J.-C. Gaudin a dit que M. Pezet parlait très bien. Et je crois que M. Pezet a dit que J.-C. Gaudin lui avait succédé à la région. Effectivement, J.-C. Gaudin a voulu la région, il a gagné la région. Maintenant, il veut la mairie de Marseille. C'est assez normal dans une carrière politicienne de vouloir successivement des mandats.

Q. : Entre les deux tours, on peut retrouver R. Vigouroux et M. Pezet côte à côte ?

R. : G. Deferre m'a toujours dit : dans une élection, il y a le premier tour et, après, il y a une réflexion qui se fait. Une réflexion, ça n'est jamais unilatérale. C'est avec d'autres. Donc, ce n'est pas le jour d'y penser.

PL SEGUILLON : Ecoutez une interview de G. Domenech, le leader des listes du FN.

(...)

R. : Les médias nous disent que les Marseillais sont moins touchés actuellement par les problèmes d'immigration et d'insécurité. Or, moi, c'est ce dont on me parle en premier partout.

D'autre part, il y a 36 ans de socialisme à Marseille. Trente-six ans contre lesquels je suis surpris de voir qu'il n'y a pas une véritable campagne politique de la part de l'UDF-RPR. Alors, nous, nous faisons campagne contre cela. Alors on verra dimanche ce que penseront les Marseillais ; pour ma part, je pense que leur vote sera un vote politique.

Q. : Vous voulez des listes d'union avec J.-C. Gaudin au 2e tour, et lui n'en veut pas. Quelle sera votre attitude ?

R : Nous n'avons rien à perdre dans tout cela. Nous ne pouvons plus continuer à fournir les électeurs alors que d'autres fournissent les élus. Nos électeurs ne l'accepteraient plus d'ailleurs et d'un autre côté ce n'est pas nous qui prenons la responsabilité. Nous, nous proposons ça depuis le premier jour, c’est lui qui prendra la responsabilité de laisser passer la gauche pour céder aux oukases des états-majors parisiens. Il importe de savoir si Gaudin sait redevenir marseillais et comprend les problèmes de Marseille ou persiste à suivre les oukases parisiens. Ça le regarde, c'est de son entière responsabilité.

Q. : Est-ce que vous n'êtes pas tous les trois les otages du FN de manière différente ? Est-ce que ce n'est pas J.-M. Le Pen qui va décider de l'élection à Marseille ?

M. PEZET : Je voudrais pleinement revendiquer le fait de la politique, et si G. Defferre a été maire de Marseille pendant 30 ans, il l'a été, et a toujours dit qu'il était un homme politique. Car la politique ce sont des choix à moyen et long terme et des choix de société. Et la gauche elle incarne un choix de société, elle incarne la défense des plus faibles et c'est ça qui nous anime aujourd'hui. Ce qui pour nous met en priorité les problèmes économiques car nous savons bien qu'il faut régler ces questions-là si on veut aborder les problèmes qui ont été abordés par M. Domenech. C'est-à-dire que, oui, il y a encore à Marseille des problèmes d'insécurité, il y a des problèmes de mal-vivre. Nous le savons et nous nous sommes lancés sur une politique de réhabilitation et de rénovation des grands ensembles comme je l'avais fait à la région de 81 à 86, mais la différence c'est qu'en 86 lorsque M. Cosset du FN est devenu président des affaires sociales, il a arrêté cette politique dans les grands ensembles. C'est-à-dire qu'on cultive le fonds de commerce, c'est quand même invraisemblable. Est-ce que le FN a entre ses mains le devenir de Marseille ? C'est certain, c'est certain que M. Gaudin doit répondre à la question avec qui va-t-il gouverner ?

J.-C. GAUDIN : Oui, J.-C. Gaudin il va d'abord répondre à ce que vient de dire M. Pezet. Quand M. Pezet était président du conseil régional, il a conclu un contrat d’Etat-région, les contrats de plan. Il mettait à ce moment-là 20 millions dans l'urbanisme et la réhabilitation des centres anciens des villes. Nous sommes en train, et même s'il y a des élus du FN à la région, ce qui dérange beaucoup, de conclure le contrat de plan avec l'Etat, nous allons mettre 47 millions sur l'habitat. Je dis que la région construit 10 lycées neufs et fait 2 autoroutes. Pour le reste, dans les dernières années, la ville de Marseille est entrée dans l'immobilisme.

G. Deferre a suivi le chemin de M. Mitterrand qui a été élu Président, Deferre est devenu ministre de l'Intérieur. A cette époque-là, il s'occupait de son rôle de ministre, il a connu quelques mésaventures à Marseille puisqu'il a découvert un beau matin que 40 fonctionnaires de la mairie étaient aux Baumettes, que plusieurs élus étaient inculpés d'ingérence ; et à ce moment-là, M. Deferre a dit je déciderais désormais de tout et tout seul. Et même s'il travaillait beaucoup, il ne pouvait pas décider de tout, il ne prenait plus de décisions et la ville est entrée dans l'immobilisme, le centre ville s'est paupérisé, des ghettos se sont constitués et cela a constitué en fait le fonds de commerce du FN. Moi si je suis maire, par un certain nombre de décisions d'urbanisme et courageuses, j'éviterais l'affrontement entre les communautés, Marseille est un port, une terre d'accueil, Marseille a toujours eu beaucoup d'étrangers sur son sol, il faut qu'ils vivent avec les Marseillais en bonne intelligence et il ne faut pas s'amuser à dresser au nom de l'idéologie des communautés les unes contre les autres.

Q. : J'ai lu, M. Vigouroux, qu'il n'était pas impossible que si la gauche avait une avance toute relative, voire faible, il serait possible qu'il y ait un arrangement entre la gauche qui écartent vous ou M. Pezet. Est-ce que vous pouvez nous assurer que si le maire de Marseille est de gauche, ce sera l'un de vous deux ?

R. VIGOUROUX : M. Pezet et J.-C. Gaudin ont expliqué tout ce qu'ils avaient entrepris et réalisé dans la région et quand il s'agit de la mairie de Marseille, on critique l'action de G. Deferre et la mienne en disant que je n'ai fait qu'inaugurer ce qui avait été entrepris auparavant. Cela, les Marseillais savent que c'est faux et je suis attristé de voir l'image que M. Gaudin donne de Marseille alors que depuis des années je me bats avec un certain nombre d'amis pour que cette image soit une bonne image. A l'entendre, je me demande quelle entreprise pourrait actuellement choisir Marseille pour venir s'y implanter. Et M. Pezet veut expliquer que ce qui a été fait, et dieu sait si on m'a empêché d'agir pendant ces 3 ans – il y avait une convergence politicienne entre les uns et les autres – veut expliquer que tout ce qui a été fait, c'est un petit peu grâce à lui. Non, j'ai présenté des délibérations, j'ai mené cette politique de Marseille, j'ai présenté un bilan, les Marseillais le savent et c'est ça qu'ils verront. Et ce sont les Marseillais qui, je crois dès le premier tour, vont choisir le maire, ils ont le choix entre MM. Gaudin, Pezet et Domenech je ne crois pas, et moi. C'est aux Marseillais de le dire, ce n'est pas ensuite de faire des plans sur la comète pour savoir ce qui se passera au 3e tour. La décision sera prise par la population au dernier tour.

Q : Est-ce que la présence de Tapie sur la scène politique est un plus ou un handicap ?

M. PEZET : Ce soir, c'est la première fois que les Marseillais(es) connaissent un peu ce qui va se passer dans les semaines qui viennent. Nous nous sommes battus pour essayer de faire passer nos idées, nos programmes et nos équipes. Nos équipes à nous sont cohérentes, tous ceux de la gauche unie voteront pour M. Pezet. Lorsque je découvre certains candidats, M. Gallot qui a tenu des propos invraisemblables au conseil municipal, xénophobes, abominables, M. Deferre a été cinglant à son égard, qu'est-ce qu'il va voter au 3e tour, pour un homme de gauche ? Lorsque je vois un candidat qui mène la liste contre J.-C. Gaudin qui dit dans le journal local : jamais je ne voterais pour un candidat de gauche au troisième tour. Ça veut dire quoi ? Qu'il va voter pour J.-C. Gaudin ? Vous évoquez des noms que tout le monde connaît à Marseille, qui effectivement ont formé quelques petits clans sur les listes de R. Vigouroux et qui imaginent de faire une opération plus que bassement politicienne.

Moi, je suis un politique, je ne suis pas un politicien, et je ne le serai jamais. Ce qui m’intéresse aujourd'hui c'est de savoir l'avenir économique de Marseille, par quoi va-t-il passer ?

C'est à B. Tapie que je vais confier l’avenir économique de Marseille. Mais B. Tapie n'est pas sur les listes de R. Vigouroux. C'est-à-dire qu'on ne fait même pas confiance aux gens qu'on a sur ses listes pour pourvoir leur donner les responsabilités économiques. Et je le dis parce que c'est vrai qu'on ne l'a pas très bien pris. Voilà un député qui s'est fait élire parce qu’il avait le soutien du PS. Vingt-cinq jours après, il est candidat, il soutient des candidats contre le PS. Quelle confiance je peux avoir ? Et quelle image on donne de Marseille au niveau de son économie. Je crois à l'économie de Marseille, je crois à son port.

J.- C. GAUDIN : Ce que je voudrais évoquer, c'est d'abord de dire à M. Vigouroux que pendant ces trois années il a eu beaucoup de chance. Beaucoup de chance d'avoir une opposition de droite qui n'a pas été idéologue, systématique et bornée. Et que si M. Vigouroux a pu faire passer un certain nombre de dossiers pour la ville de Marseille, c'est parce que nous avions considéré que ces dossiers étaient bons et que nous lui avons permis d'avoir une majorité alors qu'il n'avait pas lui-même de majorité politique. Mais je voudrais dire aux Marseillaises et aux Marseillais, sans noircir le tableau car hélas il est assez noir, qu'il est grand temps de redresser la situation. Comment des hommes, aussi bien M. Vigouroux que M. Pezet, qui ont été alliés au PC et élus même – c'est le cas de M. Vigouroux – par le PC comme maire, pourraient réaliser tout d'un coup à Marseille ce qu'ils n'ont pas réalisé en vingt ans. Marseille doit changer, Marseille doit repartir de l'avant, Marseille doit assumer une compétition dans l'Europe de demain. Moi, j'ai un projet et j'ai une équipe. J'ai un projet, les autres n'en ont pas, j'ai une équipe soudée, les autres sont divisés. Aux Marseillaises est aux Marseillais de choisir.

Q : Avez-vous un mot à dire sur B. Tapie ?

J.-C. GAUDIN : Avec les propos que B. Tapie a cru devoir tenir sur moi-même, je n'ai aucun commentaire à faire.

Q. : Du bon ou du mauvais usage de B. TAPIE ?

R. VIGOUROUX : Vous voyez d'abord que je suis discipliné parce que vous n'avez pas à m'arrêter en cours de route, je me demande ce que serait un débat. Je constate aussi que, que ce soit M. Pezet ou J.-C. Gaudin, ils ont une convergence qui est dirigée essentiellement contre moi et contre mes équipes. Et cela au fond, c'est peut-être normal.

B. Tapie est quelqu'un qui est un homme dynamique, qui a montré à l'OM que lorsqu'il entreprenait une action il la menait à bien. C'est un homme à qui je fais confiance. Et pourquoi Marseille se passerait de B. Tapie. Il est effectivement un ami, mais un ami qui sera utile. Donc, il n'est pas sur les listes, mais c'est normal. Il a ses affaires, il est président de l'OM, il est député, pourquoi serait-il en plus sur les listes ? Il ne l'a pas voulu et nous étions entièrement d'accord sur ce point. Après, nous verrons la façon d'organiser une grande coopération pour l’essor économique de Marseille et également une grande concertation avec la population, je crois que c'est cela qui compte. »

Q. : Est-ce qu'il y a une question que vous auriez aimé poser à l'une des personnes sur cet écran ?

J.-C. GAUDIN : Non, je n'ai pas de question.

M. PEZET : Je voudrais demander à J.-C. Gaudin si oui ou non vous allez faire l'alliance avec le FN et vous allez vous placer dans la même situation qu'à la région lorsque vous imaginez les adjoints à la mairie de Marseille.

J.-C. GAUDIN : Je peux dire à M. Pezet que lorsqu'on est allié avec le PC on n’a peut-être pas de leçon à donner ou tellement de questions à poser. Et ne faites pas l'amalgame entre un scrutin pour la région à la proportionnelle intégrale ou on pouvait ensuite se mettre d'accord sur des objectifs et un scrutin municipal qui est un scrutin majoritaire mâtiné de proportionnelle et j'ai déjà dit que par souci d'équilibre de ma liste et eu égard aux personnalités qui m'ont accompagné sur ma liste, je n'avais pas l'intention de la modifier. Pour le reste, en ce qui concerne le troisième tour, ce serait plutôt à moi, après le spectacle que vous venez de donner, tous les deux, les élus socialistes ou les prétendants socialistes, de vous poser un certain nombre de questions. Quant à M. Vigouroux, j'avais au moins dix questions à lui poser sur l'avenir de Marseille, malheureusement, il ne veut pas débattre avec moi.