Texte intégral
L’exigence de vérité
En quelle occasion vit-on dans les rues de Paris défiler bras-dessus-bras-dessous les grands pontes qui président aux destinées de la France, toute honte bue et toutes querelles tues, Président de la République en tête, accompagné de myriades d’intellectuels gauchistes, de notables centristes, de gaullistes bernés, de badauds abusés, j’en passe et des pires, encadrés soigneusement par un parterre de drapeaux israéliens, si ce n’est à l’occasion de la manifestation monstre qui réunit un jour de mai 1990 le tout Paris bêlant contre une bien hypothétique résurgence du « racisme », du « fascisme », pire, du « nazisme » ?
L’effigie de Le Pen, brandie au bout d’une pique, fut brûlée. Le Front national était excommunié de la vie politique. Un flot de haine sans précédent sous la Ve République déferlait dans les rues et sur les ondes. On eût dit que l’Établissement voulait opérer un exorcisme collectif. La déraison la plus échevelée régnait en hystérique maîtresse du pays de Descartes.
L’odieuse profanation avait trouvé son héraut en la personne de Pierre Joxe qui prétendait connaître les coupables, et trouvé son parrain en la personne de François Mitterrand, qui coiffait de son ombre la plus grande manipulation politico-médiatique que notre pays eût connue en cette fin de vingtième siècle. Des jours durant, ce fut l’hallali contre les militants du Mouvement national, jetés en pâture à la vindicte populaire. Digne de Tchakhotine et d’Ortega y Gasset, cette froide manipulation des masses allait avoir d’incalculables conséquences sur le plan politique. Elle permettrait dans l’immédiat de faire passer sans coup férir la scélérate et liberticide loi Gayssot, elle légitimait surtout la mise au ban du Mouvement national et instituait un tabou qui devait avoir pour résultat d’interdire tout accord avec le Front national. D’un lamentable fait divers, on faisait un interdit politique. C’était alors le règne des « quadras » qui prétendaient moraliser la vie publique. En ce temps-là, les Noir et autres Carignon flirtaient avec les médias et s’érigeaient en Torquemada de la pensée unique. Tous sont aujourd’hui embourbés dans les « affaires » plus odieuses les unes que les autres, le moindre n’étant pas M. Fabius, alors Président de l’Assemblée nationale, qui focalisait l’attention du public sur ses obsessions anales. Il eût été mieux inspiré de faire son mea culpa sur la criminelle affaire du sang contaminé…
Carpentras a constitué la pierre de touche de la lutte contre le Front national. En politique, il n’y a pas de place pour le hasard. L’Établissement a longtemps balancé entre deux attitudes à l’endroit du Front national : la diabolisation et l’occultation. Carpentras permit d’opérer en séquentiel les deux manœuvres. On diabolisait afin d’occulter. Tout cela fut pesé, pensé, orchestré, calculé jusque dans ses conséquences les plus subtiles. Tout ? Non, en vérité, pas tout à fait. Dans ces délicates mystifications, il est toujours un moment où la machine se grippe à cause d’un grain de sable. Or, maintenant, il est clair que la machine est enrayée. Chacun sait aujourd’hui que le Front national n’est pour rien dans cette profanation. On peut être ou non en accord avec lui, mais on ne peut lui imputer une quelconque responsabilité en cette affaire. Même ses plus durs adversaires, tel Maître Collard, en conviennent.
Alors certes, le Front national est aujourd’hui déclaré innocent. Officieusement, seulement, car l’Établissement n’a pas en la matière fait publiquement amende honorable. Nous sommes comme Lamartine qui proclamait dans sa « Marseillaise de la Paix »,
« Ma patrie est partout où rayonne la France,
Où son génie éclate aux regards éblouis !
Chacun est du climat de son intelligence :
Je suis concitoyen de toute âme qui pense,
La vérité c’est mon pays ! »
C’est pour que justice nous soit rendue, à nous qui avons été bafoués, humiliés, traqués, diabolisés, que je vous convie à nous retrouver le 11 novembre prochain à Carpentras afin d’attester de notre exigence de vérité et d’honorer la mémoire de tous les morts qui reposent en notre terre de France. Sans rancœur, sans amertume, nous réclamons seulement le droit de vivre dignement, comme nous réclamons seulement le droit de vivre dignement, comme nous réclamons pour les morts le droit de reposer en paix.