Texte intégral
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais simplement vous dire combien je suis touché que vous soyez venus nombreux pour cette rencontre amicale qui m’est d’autant plus agréable qu’elle a lieu au milieu même de la visite, courte comme souvent c’est le cas de ces visites diplomatiques… Je suis aujourd’hui et demain en Israël. Je voudrais d’abord vous rendre hommage à vous et à travers vous à l’ensemble de la communauté française ici même. Vous êtes près de 50 000 à former la communauté française en Israël. C’est un chiffre important et qui témoigne, en même temps, de l’importance et du rayonnement de la France dans ce pays depuis longtemps. Dans un pays qui a près de 500 000 francophones, votre présence est évidemment très importante et donc je voudrais saluer cette présence dans ce pays qui nous est cher.
Je viens en Israël avec une idée bien précise qui est d’abord et avant tout de renforcer les liens entre nos deux pays et de faire en sorte que, de façon durable, nous établissions les relations franco-israéliennes à un niveau élevé. Nous avons, dans le passé, connu des hauts et des bas. Je ne garderai que le souvenir des meilleures périodes. Nous avons été, nos deux pays ont été associés et ont établi entre eux des liens d’amitié profonde. C’est cette amitié profonde qui doit aujourd’hui inspirer notre façon d’approcher les relations franco-israéliennes et je souhaite que ces relations soient intenses et se développent à un niveau élevé dans tous les domaines.
Bien entendu, dans le domaine économique, nous sommes encore très loin de ce que nous pouvons faire même si le rythme de progression des échanges est réel : 14 % de l’année dernière. C’est un bon rythme, mais avec une base de départ assez faible et je crois que nous pouvons progresser énormément. Je souhaite que ce soit non seulement le fait de l’action gouvernementale, mais que ce soit aussi et surtout le fait de nos entreprises et je pousserai, croyez-moi, soyez-en certains, je pousserai nos chefs d’entreprise, nos organisations professionnelles à s’investir davantage sur un marché où les possibilités sont tout à fait considérables. Mais il y a aussi le vaste champ du domaine culturel, domaine dans lequel nous avons toujours, ici, fait un très bon travail et où je crois que nous pouvons avoir des ambitions fortes. Je souhaite que nous trouvions ici du répondant : je sais qu’on le trouve et donc je forme des vœux ambitieux pour le développement de nos relations dans le domaine de la culture en s’appuyant sur le fait que près de 50 000 habitants de la population d’Israël participent à la connaissance de la langue française. Nous avons, dans ce monde compliqué d’aujourd’hui, où l’anglais tend à devenir une sorte de volapuk international, le devoir impérieux de considérer que la défense de la langue française fait partie des valeurs que nous défendons, des objectifs auxquels nous nous accrochons avec force. Bien entendu, je souhaite que nous puissions développer et renforcer de façon très forte le dialogue politique entre nos deux pays. Les échanges sont fréquents : M. Pères était à Paris il y a quelques mois alors qu’il était ministre des Affaires étrangères ; M. Rabin était venu quelques semaines avant la tragédie que ce pays a connue. J’ai rencontré M. Barak, le nouveau ministre des Affaires étrangères à Barcelone il y a quelques semaines. Bref, les échanges sont importants, fréquents. Nous devons chercher à les amplifier.
Mes chers amis, je voudrais vous rendre conscients que nous entrons dans une période nouvelle de l’histoire méditerranéenne. Pour la première fois depuis des lustres, la perspective d’une paix globale pointe à l’horizon. Elle va changer complètement la donne au Proche-Orient et la donne méditerranéenne. Cela nous offre à nous, je veux dire à l’ensemble des pays qui sont des riverains de cette mer qui fut depuis longtemps un lieu de passion, des perspectives formidables de connaissance mutuelle, de développement mutuel et je souhaite que la communauté française installée en Israël prenne conscience de cette chance que cela offre à notre pays et contribue à être l’artisan de cette œuvre nouvelle que nous avons devant nous à entreprendre. C’est de cela que je veux parler avec les autorités israéliennes, c’est cela aussi dont je veux parler avec vous.
Je voudrais saluer en cette occasion le courage et la lucidité des dirigeants israéliens qui ont su affronter les risques de la paix. On a bien vu que c’était des risques ; on a bien vu quelles épreuves avaient surgi et je suis persuadé que cette voie est la bonne, qu’elle commence à porter ses premiers fruits et qu’elle peut être le point de départ d’une nouvelle ère pour le Proche-Orient et pour la Méditerranée. C’est pourquoi les efforts qui sont consentis sont certainement essentiels pour l’avenir d’Israël, mais ils sont aussi très importants pour l’ensemble des peuples méditerranéens et très importants pour nous Français. Vous le vivez ici parce que votre destin s’accomplit en Israël. Soyez assurés que la France toute entière le ressent ainsi et que du coup elle vous est reconnaissante de ce que vous faites ici pour assurer le rayonnement et la présence de notre pays dans cette très belle terre et dans cette terre si riche de passions, si riche d’histoire et si riche de civilisation.
Voilà ce que je voulais vous dire en vous remerciant d’être là, en souhaitant que la communauté française n’oublie jamais que la mère patrie pense à elle, s’intéresse à ses préoccupations, cherche à résoudre les problèmes qui surgissent grâce au Conseil supérieur des Français de l’étranger. Nous avons l’occasion d’évoquer, et quelquefois quand même de traiter les problèmes qui sont les vôtres et qui dépendent des autorités françaises. Sachez que vous pouvez toujours trouver au ministère des Affaires étrangères, à l’ambassade, je le sais, avec notre nouvel et brillant ambassadeur, mais aussi au ministère des Affaires étrangères, dans le gouvernement une oreille très attentive à ce que sont les préoccupations qui sont les vôtres, afin que vous puissiez assumer pleinement non seulement la vie que vous avez choisie de vivre ici dans ce beau pays d’Israël, mais aussi assumer pleinement la mission qui est la vôtre, car vous en avez une qui est d’être aux côtés de M. de Bouillane de Lacoste, les 50 000 ambassadeurs de France en Israël.
Merci à vous.