Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le préfet,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec un très grand plaisir que j'assiste aujourd'hui à la signature du protocole d'accord en faveur d'une politique dynamique et solidaire de l'habitat social dans le Rhône et dans l'agglomération lyonnaise, protocole tripartite conclu entre le département, le Grand Lyon et l'État.
Ce texte est le premier document contractuel conclu entre trois collectivités territoriales à compétences différentes dans une complémentarité exemplaire d'objectifs et d'actions. Il reflète la politique que nous souhaitons mettre en oeuvre tant au niveau des contenus en matière d'habitat que de leur déclinaison au plan local, dans un partenariat renforcé avec les collectivités locales.
La nécessité de développer l'offre de logements locatifs demeure forte sur le département du Rhône ; comme partout en France la situation sociale du demandeur est souvent difficile.
Pourtant la vacance se développe dans certains quartiers, prouvant que la demande en logement est autant qualitative que quantitative. L'évolution de la société conduit nos concitoyens à souhaiter un choix plus grand dans la typologie des logements qui leur sont offerts, dans l'échelle, la forme, la situation - voir l'exposition - des immeubles, dans la qualité de gestion des quartiers qui accueillent leurs logements, dans la relation de ces quartiers à la ville, dans leur localisation à l'intérieur des bassins d'habitat.
Je crois que la mise en oeuvre du protocole signé aujourd'hui est de nature à répondre à leur attente. Il traduit concrètement les orientations qui figuraient déjà très clairement dans le PLH de l'agglomération et le complète en incluant l'ensemble du territoire départemental. Il donne un cadre d'action précis, chiffré, à l'ensemble des initiatives prises en matière d'habitat dans ce département.
J'y trouve pour ma part les grandes priorités du gouvernement en matière de lutte contre les exclusions et de développement de la mixité urbaine et sociale.
J'y trouve la volonté de porter la même attention au parc public qu'au parc privé, au parc locatif qu'au parc en accession afin de développer de manière qualitative tous les segments de l'offre et permettre à nos concitoyens, quelle que soit leur situation sociale, un véritable choix de leur habitat.
Un alinéa du protocole illustre dans le détail ce propos ; alinéa qui propose de développer « un habitat alternatif à la maison individuelle et à l'immeuble collectif » et dont l'intérêt dans lesquels les enfants jouent en toute sécurité, des espaces publics de qualité, lieux précieux où rien n'est individualisable et où peut s'exprimer fortement, librement et en toute sécurité, la citoyenneté.
Sans précipitation, mais avec détermination, il faut analyser, diagnostiquer et décider ; décider de renouveler certains patrimoines sans hésiter à démolir lorsque cela est nécessaire ; décider de mobiliser, tant en matière d'investissement que de gestion, les moyens nécessaires à la réhabilitation des immeubles, des espaces privés et publics pour qu'ils ne soient plus « des quartiers sensibles » mais des quartiers comme les autres.
Mais il est bien évident que ces ambitieux projets ne peuvent se réaliser sans l'adhésion d'une immense majorité des habitants et je compte sur vous tous ici, engagés dans cette action exceptionnelle de requalification, de développement et de restructuration de l'habitat social, pour que soit préservé le droit au logement des plus fragiles et pour que la capacité d'accueil des familles soit globalement accrue dans le rééquilibrage géographique et la mixité sociale, premier enjeu du protocole.
C'est une dynamique juste et positive qu'il faut impulser si l'on ne veut pas que ce soit perçu comme régressive telle ou telle démolition.
Une offre nouvelle attractive, des réponses adaptées aux besoins viendront susciter les adhésions à la démarche que cette convention va permettre d'entreprendre.
Je ne saurais trop remercier, Monsieur le Premier ministre Raymond Barre, président du Grand Lyon, le président Michel Mercier et plus généralement, les élus du département et de l'agglomération pour leur implication dans l'élaboration de cette convention.
Nous sommes en effet persuadés que si la politique du logement reste une compétence de l'État, son développement sur le territoire ne peut se faire qu'en étroite collaboration avec l'ensemble des collectivités irresponsables de l'aménagement.
C'est cette inscription dans les réalités sociales, économiques, urbaines, dans la vie quotidienne qui peut permettre de résoudre les problèmes que nous connaissons aujourd'hui.
C'est dans ces conditions que nous pouvons ensemble promouvoir une politique globale d'aménagement et non pas une addition de politiques sectorielles facteur de ségrégation urbaine.
C'est dans ces conditions que nous pouvons lutter ensemble contre la dévalorisation au fil du temps de certains quartiers, facteur de ségrégation sociale.
Ce formidable objectif de solidarité vaut bien l'effort financier considérable qui va être consenti dans les trois prochaines années. En effet, plus de 200 MF par an permettront la concrétisation de ce protocole auxquels s'ajoutent les économies que représente la TVA réduite aussi bien sur la production de PLA que sur les travaux de réhabilitation et d'entretien.
Je suis persuadé que cette action forte et symbolique des pouvoirs publics sera relayée par l'ensemble des partenaires du logement au premier rang desquels figurent bien entendu les organismes HLM et les propriétaires privés qui ont toute leur place dans la diversité de l'offre de logements comme en témoigne le dynamisme des OPAH du Rhône.
Car unis, vous pourrez, je pourrais avec vous prouver que la région Rhône-Alpes sait d'une manière solidaire, faire non seulement face aux difficultés mais aussi les surmonter.
Je ne voudrais pas terminer cette intervention sans remercier les services de l'État, du département et de la communauté urbaine, qui depuis de nombreuses années portent à la connaissance des élus, aident à mettre en oeuvre les politiques nationales et locales de l'habitat et ont permis, par leur mobilisation, que le protocole soit finalisé aujourd'hui et que je puisse assister à sa signature.
Je vous remercie de votre attention.