Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, en réponse à une question sur les relations franco-allemandes, notamment les questions économiques et sociales, Paris le 2 décembre 1998.

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Circonstance : 72ème sommet franco-allemand à Postdam (Allemagne) les 30 novembre et 1er décembre 1998

Texte intégral

A Potsdam, où la culture française rayonna au XVIIIe siècle, et où se solda une partie des comptes tragiques de la seconde guerre mondiale, nous avons tenu un très bon sommet franco-allemand. Cela est dû à la force des relations entre nos deux pays, à  la capacité du président de la République, du Premier ministre et des membres du Gouvernement de travailler avec nos partenaires, quelle que soit la configuration politique : hier avec M. Kohl, aujourd'hui avec M. Schroeder, et aussi au fait que les contacts sont aisés quand les convictions sont communes et la volonté de relance partagée. Il a donc été possible d'avancer.

D'abord, nous allons relancer la dynamique sur les grands objectifs communs : priorité à  la croissance économique, volonté de coordonner les politiques économiques, importance donnée aux questions sociales, volonté d'harmonisation sociale et fiscale. Mais la relance concernera aussi les relations bilatérales et les ministres des Affaires étrangères ont été chargés de proposer des réformes structurelles. En outre, s'est manifestée une capacité nouvelle de recherche de compromis sur des questions où les intérêts ne s'accorderaient pas spontanément. Nous avons répété à  M. Schroeder que nous souhaitons voir l'Agenda 2000 aboutir sous la présidence allemande et que cela suppose qu'on mette tous les problèmes sur la table et que l'on arrive à  un compromis : cette démarche réaliste a été comprise.

J'en ai profité pour poser, avec le président de la République, certaines questions importantes, notamment celle du nucléaire civil à  l'heure où l'Allemagne vient de décider une inflexion importante de sa politique, ainsi que celle de l'aéronautique et de l'espace.

Ce fut donc un bon sommet, constructif et dynamique : sans que nous voulions nous enfermer dans la relation franco-allemande, nous pouvons affirmer que le « moteur » dont vous parliez, Monsieur le député, a bien été remis en route.