Déclaration de M. Jean-François Trogrlic, secrétaire national de la CFDT, sur la suppression du Collège de la prévention des risques technologiques, Paris le 29 mars 1996.

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Par un décret du 21 mars 1996, le gouvernement vient de décider de supprimer le Collège de prévention des risques technologiques.

Créée en 1989 et placée auprès du Premier ministre, cette structure légère (une douzaine d’experts, un secrétariat de quatre personnes) dotée d’un modeste budget était un des rares, sinon le seul comité d’experts indépendants appelé à émettre un avis sur les risques des grands projets technologiques.

C’est ainsi qu’il a pu être saisi par le gouvernement de problèmes comme la communication en situation de crise, le rôle du facteur humain dans le déclenchement des accidents ou la gestion des déchets nucléaires.

Mais il pouvait aussi s’auto-saisir de problèmes estimés importants. Il avait notamment établi des rapports sur les missions et les risques liés au transport routier de marchandises, l’élaboration du tracé du TGV Méditerranéen, les biotechnologies, la politique des déchets ou le redémarrage de Superphénix.

Alors que l’actualité (progression de la maladie de la vache folle, incapacité d’établir les effets biologiques des retombées de Tchernobyl au 10e anniversaire de l’accident) démontre quotidiennement les limites et les dangers d’un contrôle uniquement administratif de la technologie, la CFDT déplore cette décision soudaine.

La CFDT s’adresse au gouvernement pour lui demander de ne pas laisser sans réponse le besoin d’expertise indépendante des citoyens face aux défis technologiques de notre société et de mettre en place les structures qui doivent y concourir.