Texte intégral
TF1 : Comment expliquer que cette ville, ce département, cette région à culture de ballon ovale soit à ce point prise par l'engouement du ballon rond ?
A. Juppé : Il est vrai que dans le Sud-Ouest, on aime bien le rugby. Moi-même, je viens d'une ville, Mont-de-Marsan, où on a beaucoup cultivé le rugby. Je voyais tut à l'heure A. Boniface pas très loin d'ici. Il y a une très solide tradition footballistique à Bordeaux. Les Girondins ont derrière eux une longue histoire, avec des hauts et des bas.
TF1 : Vous-mêmes, vous jouiez un rugby ou au football ?
A. Juppé : Je n'ai pas vraiment pratiqué le rugby, mais j'étais plutôt de sensibilité rugby. Et puis, je me suis mis au football. Je dois dire que le moment où j'ai vraiment eu le déclic, ça a été le match contre Milan où j'ai trouvé que les Girondins avaient joué comme des dieux. C'est là vraiment que j'ai pris un réel plaisir à voir se dérouler le match. J'ai participé avec l'ensemble de ce stade à un enthousiasme qui depuis n'a pas quitté la ville.
TF1 : Les supporter ne sont pas comme les autres.
A. Juppé : Dans le Sud-Ouest, on est plein d'enthousiasme. On l'entend en ce moment. On sait aussi raison garder et ne pas tomber dans l'exagération. C'est d'abord une fête, pas un combat. Je le disais à l'instant : l'atmosphère de la ville tout entière, même un peu autour, a changé depuis un mois. Il y a une espèce de mobilisation dans la bonne humeur, dans la gaieté. Je suis sûr que ça va nous permettre de surprendre une fois encore.
TF1 : Votre pronostic ?
A. Juppé : Il faut qu'on fasse la même chose contre Milan, 3 à 0. Ce qui compte surtout, c'est la victoire. J'espère que nous aurons un moment de plaisir, un moment de joie, pour tous ces jeunes qui sont là et pas là. On a été obligé de mettre pas très loin d'ici un grand écran pour permettre à 10 000 spectateurs qui n'étaient pas dans le stade de suivre le match. C'est toute une région qui est mobilisée, et même au-delà, tout un pays.