Texte intégral
France Inter : jeudi 4 janvier 1996
A. Ardisson : Vous êtes le ministre le plus populaire du gouvernement selon un sondage paru pendant les fêtes. Il faut être prudent car il est vrai que rares sont les personnes interrogées qui peuvent donner la liste complète du gouvernement et les attributions de chacun des ministres... Mais enfin quand même, cela doit faire plaisir ! Y voyez-vous une signification politique ?
G. Drut : Oui, ça fait plaisir, bien sûr, je ne vais pas bouder mon plaisir. Cela me fait surtout plaisir pour toute l'équipe qui travaille avec moi parce que cela rejaillit aussi sur tous les services extérieurs : il y a plus de 6 000 personnes qui travaillent pour le ministère de la Jeunesse et des Sports et je crois qu'ils sont tous responsables de ce succès. Cela dit, l'expérience de sportif m'a appris que c'est un fait d'arriver au sommet, mais l'essentiel est d'y rester, et c'est bien relatif, donc ne vous inquiétez pas : je n'ai pas la tête qui ait enflé ! Si vous m'en donnez l'occasion, j'ai encore passé une grande partie de la nuit avec le SAMU social et je voudrais leur rendre ici, vraiment à titre tout à fait gratuit mais totalement sincère, un hommage, car j'ai vraiment pris une leçon de générosité, d'humilité et cela remet les choses en place.
A. Ardisson : Vous aviez décidé de faire cela ou bien est-ce à tour de rôle ?
G. Drut : Ce n'est pas une obligation. Le président de la République a souhaité que nous allions avec X. Emmanuelli nous rendre compte du travail sur le terrain. C'est ce que j'ai fait hier à la suite de J. Toubon, de J. Arthuis. J'espère de tout cœur que d'autres responsables, pas que des responsables gouvernementaux, le feront, tenteront cette expérience parce qu'on touche réellement la détresse physiquement.
A. Ardisson : C'est dur ?
G. Drut : Très dur, mais très instructif.
A. Ardisson : La Fédération de rugby a péché plus par légèreté que par méchanceté...
G. Drut : Oui...
A. Ardisson : ... c'était si « léger » que cela ' ?
G. Drut : Le sport moderne implique la gestion de grosses masses financières, donc il faut aborder ces problèmes avec beaucoup plus de rigueur. C'est un peu un manque de rigueur que j'ai voulu stigmatiser hier. Dieu merci, il n'y a pas du tout de malversations, ça n'est pas du tout malhonnête. Il y a deux affaires. Il y a l'affaire des contrats de télévision et toujours la distinction entre le « mieux disant » et le « moins disant ». Il faut savoir aussi qu'une fédération n'est pas obligée de procéder à un appel d'offre parce que les textes ne le prévoient pas, il faudra y travailler pour l'avenir et puis il y a les droits de marketing et les droits internationaux. Là, tout n'est pas très clair, pas du fait de la Fédération mais du fait des sociétés extérieures qui travaillaient pour cette fédération.
A. Ardisson : Tous les sports ne sont-ils pas gangrenés par l'argent ? N'allez-vous pas lever de nouveaux lièvres ?
G. Drut : Il ne faut pas du tout comparer ce qui s'est passé hier avec la Fédération de rugby avec l'affaire OM-VA où manifestement, et surtout du fait d'un homme, il y avait une volonté malhonnête de tricherie qui a été sanctionnée par la justice et c'était une bonne chose. Non, là c'est simplement le fait qu'aujourd'hui il y a des recettes qui sont générées, elles sont importantes, donc il faut faire preuve de beaucoup plus de rigueur et de professionnalisme. Il n'y a pas de malhonnêteté, simplement il y a le fait que les dirigeants sportifs sont souvent des bénévoles qui ne sont pas formés pour ces choses-là. Quand on ne sait pas faire, il faut demander des aides.
A. Ardisson : Une loi de 1994 prévoit la disparition progressive des aides publiques aux clubs professionnels d'ici 1999. N'est-ce pas un paradoxe au moment où on veut assainir la pratique sportive. On a d'ailleurs vu dès hier un club, le SCO Roubaix, acculé au dépôt de bilan.
G. Drut : Cela a toujours été. Il y a toujours eu des problèmes financiers dans le sport français.
A. Ardisson : Mais si on fait disparaître les fonds publics, il n'y aura plus de contrôle...
G. Drut : Il y a l'esprit et la lettre. Je crois qu'un peu le tort du sport français, c'est d'avoir oublié qu'il y avait des contraintes européennes auxquelles il faudrait obéir et auxquelles il faudrait se plier. Ils ont jusqu'à 1999. Il ne faudrait pas que, bêtement, une collectivité locale puisse subventionner sans aucun contrôle des clubs professionnels. Mais rien n'empêche la passation de contrats d'objectifs. C'est ce que je vais faire avec les fédérations pour cette année. Je passe des conventions d'objectifs et l'année suivante il y aura un bonus-malus. Celles et ceux qui respecteront ou qui iront plus loin dans les objectifs seront récompensés et puis ceux qui ne les atteindront pas seront... Pas punis... Mais ils recevront moins d'argent. J'estime que c'est tout à fait normal et ça n'est pas qu'une obligation de résultat, il y a aussi une présentation, un rôle de formation, etc., qui entre en jeu.
A. Ardisson : Cela ne va pas devenir du « tout-privé » alors ?
G. Drut : Non, pas du tout. Il faut avoir une autre conception. Le sport est essentiellement régi par la loi de 1901 qu'il faut absolument garantir parce qu'elle garantit la liberté d'association, d'expression...
A. Ardisson : Mais c'est devenu un spectacle...
G. Drut : Tout à fait, donc il faut préparer et adapter celle loi au sport professionnel pour que ce soit la loi de 2001. C'est ce que je vais essayer de faire en relation avec toutes celles et ceux que cela intéresse et qui en sont capables pour le mois de juin prochain.
A. Ardisson : Vous avez hérité d'un dossier un peu empoisonné à la suite d'un arrêt de la Cour européenne de Justice qui consiste, grosso modo, de lever toute entrave à la libre circulation des joueurs. A la limite on pourrait se retrouver avec une équipe composée de joueurs « importés ». L'esprit de joueurs locaux en prend un coup. Avez-vous l'intention de faire quelque chose ?
G. Drut : Cette situation peut paraître absurde parce que le sport a été aussi fortement basé sur la confrontation pacifique entre les nations, les clubs. Du jour au lendemain... Vous parliez de la victoire du PSG face à Nantes, eh bien demain on peut avoir 10 Portugais ou 10 Espagnols dans l'équipe du PSG et 10 britanniques dans l'équipe du FC Nantes, ce qui serait quand même un peu curieux. Là aussi le mouvement sportif a un peu trop longtemps ignoré les contraintes européennes. Là où il existe une « exception culturelle » il n'y a pas d' « exception sportive ». Il faut rattraper le temps perdu, je me fais fort...
A. Ardisson : Pouvez-vous faire quelque chose ?
G. Drut : On peut toujours faire quelque chose ! On va au moins essayer...
A. Ardisson : ... même devant un arrêt de la Cour européenne de justice ?
G. Drut : Il faut pouvoir adapter le règlement sportif et le règlement de droit commun, surtout quand il s'agit de contraintes européennes.
A. Ardisson : Vous allez réfléchir à une législation ?
G. Drut : Je ne vais pas le faire tout seul. Là cela touche les autorités sportives au plus haut niveau et les autorités politiques aussi de tous les pays de l'Union européenne au plus haut niveau.
A. Ardisson : Sur les rythmes scolaires, sujet « serpent de mer », qui est un sujet qui vous tient à cœur, où en est-on ? Vous êtes-vous donné une échéance pour aboutir ?
G. Drut : Oui, je me donne toujours un objectif, ça ne vous a pas échappé. Je vais faire en sorte que ce serpent de mer mette un peu la tête hors de l'eau. Depuis trop longtemps... Cela fait 25 ans que je parle des rythmes scolaires. Il s'agit simplement d'éviter à nos enfants d'avoir un peu plus la possibilité de faire les disciplines dites de la « sensibilité », pas seulement le sport, mais également un peu d'initiation théâtrale, musicale, etc. L'école française est une école de qualité. Rien n'empêche d'espérer qu'elle soit de grande qualité. Puisque j'ai la possibilité de le faire en tant que ministre de la Jeunesse, j'ai proposé non plus d'en parler, de faire des groupes de réflexion mais d'expérimenter sur le terrain et cela donne d'excellents résultats jusqu'à présent.
A. Ardisson : On en est à combien ?
G. Drut : On en est à 18 villes définitives, 18 sites expérimentaux avec certaines villes comme celle dont je suis maire, Coulommiers, mais il y en a aussi d'autres, il y a Laxous près de Nancy, il y a Rochefort, etc. Et puis le 11 janvier je donnerai une autre liste parce que les suggestions, les volontés de participation sont nombreuses.
A. Ardisson : Vous commencez par petites touches sur le terrain mais vous ne généralisez pas ça à la France entière ?
G. Drut : Pas tout de suite. Je ne crois pas aux mesures toutes faites, plaquées, décidées, du 15ème étage de la Tour Olivier-de-Serres...
La Lettre de la Nation : 12 janvier 1996
La Lettre de la Nation : Quels sont les objectifs du plan sport-emploi ?
G. Drut : L'objectif est d'aider le monde sportif à proposer toujours plus d'activités aux différents publics, de simplifier les formalités, d'abaisser le coût de l'emploi, de structurer les relations entre le sport et les autres acteurs économiques. Ainsi, en prolongement du travail effectué par la Commission nationale du sport de haut niveau, la Commission nationale du développement des pratiques sportives aura pour mission d'améliorer l'offre de pratique sportive au regard des nouvelles demandes et du goût du public.
Par ailleurs, nous renforcerons les structures associatives départementales « profession Sport » en leur conférant un statut de groupement d'employeurs. En parallèle, dans quelques départements, l'étude et l'expérimentation d'un passe « sport-emploi » permettant de simplifier le paiement par un club du salaire et des cotisations sociales d'un salarié à temps partiel seront lancées.
Pour favoriser l'embauche, la convention « Un club, un emploi, 50 000 » destinée aux clubs permettra de diminuer le coût des emplois. Chaque Direction départementale à la jeunesse et aux sports y jouera un rôle d'un « guichet unique », mobilisant les dispositifs généraux d'abaissement du coût d'un emploi, ou, le cas échéant, utilisant ses propres crédits en complément, à hauteur de 50 000 francs au total la première année.
La Lettre de la Nation : Quels sont les acteurs que vous comptez mobiliser ?
G. Drut : La réussite du plan sport-emploi passe par une adhésion forte de l'ensemble du mouvement sportif, et en premier lieu des fédérations, ainsi que des collectivités locales et des entreprises. Les conventions d'objectifs passées avec les fédérations comportent des clauses fortes en matière d'emploi. Je favoriserai par ailleurs l'implication des acteurs économiques dans le sport de haut niveau.
La Lettre de la Nation : Dans quelle mesure le sport peut-il aider à l'insertion des jeunes ?
G. Drut : Les activités sportives ont toujours constitué un puissant facteur d'intégration par l'apprentissage de la vie sociale et par le sens des responsabilités qu'elles développent. Aujourd'hui, la situation économique nous impose de nouveaux défis. Dans le domaine du sport, les énergies sont maintenant au service de la formation et de l'emploi des jeunes. Je vais pour ma part soutenir la mise en place des filières d'apprentissage dans nos établissements. Je vais aussi multiplier les contacts avec le monde industriel pour utiliser le sport comme vecteur favorisant le rapprochement des jeunes et des entreprises, donc des emplois. Je pense en particulier à l'automobile.
Europe 1 : mercredi 31 janvier 1996
C. Delay : Les sportifs doivent être plus exemplaires que chacun d'entre nous ?
G. Drut : Oui, le sportif de haut niveau a valeur d'exemple, chacun le sait depuis longtemps, surtout auprès de la jeunesse, donc il doit avoir un comportement un peu irréprochable. D'autre part, c'est un peu dans le cahier des charges. Quand l'individu accepte de faire du sport de haut niveau, il accepte un règlement et c'est un peu à la fois une obligation physique et une obligation morale que de se plier à ce règlement. Le cas du cannabis dans le sport, ça nous a un peu interpellés donc, des mesures sur trois axes : dissuasion, prévention et action internationale.
C. Delay : Le président de la Commission médicale du CIO disait, hier, que le cannabis était un détail et qu'il ne fallait pas dramatiser.
G. Drut : Oui, il ne faut pas dramatiser et puis après on s'étonne des conséquences. C'est vrai que par rapport à l'immense importance, du dopage en général, le cannabis n'est qu'une partie de nos préoccupations. Cela dit, suffisamment importante pour que l'on y porte une attention. J'ai la ferme volonté, dans un premier temps, d'être à l'écoute des sportifs, des champions, et d'ailleurs, je compte les inviter, pas les convoquer, pour discuter avec eux. Je le fais régulièrement avec quelques-uns. Il y aura un jour une réunion qui portera sur ce thème. Et puis, j'ai vu mon collègue H. Gaymard pour que nous puissions nous appuyer sur la délégation de lutte contre la toxicomanie pour faire une campagne d'information et de prévention afin que les sportifs ne puissent pas dire qu'ils n'étaient pas au courant.
C. Delay : B. Kouchner estimait hier soir qu'interdire un « joint » aux gros durs qui jouent au football est grotesque. Il pose la question : la prochaine étape, c'est l'interdiction de fumer, de boire ?
G. Drut : Non. Peut-être que le docteur Kouchner n'est pas encore arrivé à une maturité que je lui souhaite rapide.
RTL : vendredi 2 février 1996
M. Cotta : Judo, rugby, handball et même le football sont touchés : le cannabis est entré dans le sport. J.-P. Escande, qui est président de la commission nationale de la lune contre le dopage dit dans une phrase un peu claire : « le cannabis a remplacé la troisième mi-temps cassoulet ». C'est vrai ?
G. Drut : Non, je crois que les sportifs sont des jeunes qui, de temps en temps, manquent peut-être d'information et je crois honnêtement que dans ce qu'ils ont fait, ils n'étaient pas conscients des conséquences de leur acte. Le cannabis est inscrit aux produits dopants, c'est la raison pour laquelle j'ai pris des décisions qui s'imposaient. Je crois qu'il fallait le faire pour deux raisons : la première, c'est qu'il faut prendre le sportif comme un individu dans son entier, c'est de la tricherie par rapport aux autres et c'est aussi, quelque part, de la tricherie par rapport à soi-même.
M. Cotta : Est-ce que vous n'êtes pas un peu sévère ? Vous avez décidé deux mois de suspension ferme pour une cigarette et six mois en cas de récidive mais est-ce que vous ne craignez pas de dépeupler les stades ?
G. Drut : Pas du tout parce qu'il y a environ un petit pour-cent de contrôles positifs : il y donc 99 % qui restent...
M. Cotta : Sur 284 contrôles positifs en 95, 83 cas concernaient l'usage du cannabis, c'est 29 % du total ?
G. Drut : C'est la raison pour laquelle je vous dis qu'il faut consacrer davantage de temps et de moyens à la prévention et à l'information. Il faut être à l'écoute des sportifs et leur dire un peu ce que peut-être – ils l'ignoraient un peu trop – les conséquences de leur acte.
M. Cotta : Pourquoi à votre avis certains sportifs fument ? Parce qu'ils sont soumis à une pression intolérable ? Parce qu'on attend trop d'eux ou parce qu'ils sont jeunes simplement, c'est un problème de société ?
G. Drut : Non, la pression a toujours existé mais vous savez, quand moi j'ai quitté les pistes il y a 20 ans, il y avait déjà une certaine pression, je n'avais pas besoin de ça.
M. Cotta : Il y a peut-être des gens qui, caractériellement, ont besoin de remontant ?
G. Drut : Oui, mais là c'est plus un décontractant, c'est la raison pour laquelle le cannabis est considéré comme un dopant parce qu'il modifie de façon artificielle le comportement et est, à ce moment, pénalisable. Donc on va les informer calmement, sérieusement des conséquences et ensuite, s'il le faut, on passera à la dissuasion.
M. Cotta : Est-ce que le principe actif du cannabis a des effets négatifs sur la performance ?
G. Drut : Ça dépend, je crois que chacun réagit de façon un peu différente : il y en a chez qui c'est euphorisant, d'autres chez qui c'est inhibant ... Mais de toute façon, le cannabis est inscrit sur la liste des produits dopants donc, si vous voulez, je ne vais pas dire que j'applique bêtement le règlement mais j'ai l'intention et l'impression, de rendre service aux sportifs et aux jeunes en prenant...
M. Cotta : J'insiste mais comment sévir contre Je cannabis et la drogue alors que beaucoup d’entraîneurs suggèrent à leurs joueurs d'autres drogues, licites celles-là mais qui font au moins les mêmes dégâts : lorsqu'un boxeur prend 30 cachets de Di-antalvic pour encaisser les coups, est-ce que c'est mieux ?
G. Drut : De toute façon, il est puni aussi celui-là. Il est contrôlé positif et à ce moment-là, l'entraîneur qui recommande ce genre de choses est tout à fait condamnable, c'est inadmissible. Sérieusement si j'ai des preuves de cela, cet entraîneur ne restera pas longtemps entraîneur.
M. Cotta : Qu'est-ce que vous répondez à B. Kouchner lorsqu'il dit : « Si les gros durs qui jouent au football n'ont pas le droit de fumer un joint, où va-t-on » ?
G. Drut : J'étais un peu déçu parce que j'ai toujours considéré que B. Kouchner était un homme de qualité : là, il a peut-être parlé un peu trop vite mais je crois aussi qu'il a cédé à son souci électoraliste constant.
M. Cotta : Vous ne diriez pas ça aux jeunes ?
G. Drut : Non, ça n'est pas sérieux, surtout de la part d'un ministre de la Santé et d'un médecin qui plus est.
M. Cotta : Est-ce que vous pensez qu'il peut y avoir une harmonisation sur le niveau européen. Là aussi la France est en pointe dans ce sujet ; les Pays-Bas et l'Italie ne répriment pas ça ?
G. Drut : Sur le plan de la drogue, les Pays-Bas ne sont pas mon exemple mais c'est la raison pour laquelle j'ai souhaité une harmonisation européenne en invitant le prince de MERODE qui est le responsable du Comité Olympique International ; je m'en suis entretenu longuement avec A. Samaranch qui est le président du CIO, et nous allons profiter de la présidence italienne pour faire une réunion des ministres compétents sur le plan européen.
M. Cotta : Et pour la préparation des Jeux olympiques, pas de problèmes particuliers liés à la drogue, on arrivera à une position commune ?
G. Drut : De toute façon il y aura toujours des tricheurs, malheureusement, mais il faut absolument faire le maximum pour que nous puissions arriver à une position commune, d'une part et à informer suffisamment les champions pour qu'ils puissent se préparer...
M. Cotta : Vous pensez qu'ils ne le sont pas : vous parlez d'information ?
G. Drut : Sur les conséquences parce que je suis persuadé que la plupart d'entre eux ignorait qu'en fumant un joint, trois semaines après, ils étaient...
M. Cotta : Oui mais ça c'est la peur du gendarme ?
G. Drut : Non, il faut leur expliquer davantage. Et il ne faut pas non plus exagérer. Il faut aussi augmenter la qualité sur le plan de la quantité des contrôles et ça c'est une chose qui nous revient, aux techniciens.
M. Cotta : Est-ce que vous êtes inquiet, G. Drut, vous qui avez été un sportif actif ?
G. Drut : Non, toujours vigilant mais j'ai toujours dit qu'il fallait préserver l'exemplarité du champion. Pour la jeunesse c'est très important, vous voyez dans les chambres des ados, il y a très souvent des photos de champions.
M. Cotta : Y. Noah, notamment, qui n'a pas caché ses préférences ?
G. Drut : Oui, il m'a appelé hier, au téléphone, je n'étais pas là. Je vais avoir une grande discussion avec Yannick parce que je ne souhaite pas avoir une discussion par médias interposés ; ses propos ont été excessifs, je les ai regrettés.
M. Cotta : Vous annonciez tout à l'heure des mesures sur l'emploi et le sport : est-ce que vous pensez que le domaine du sport est créateur d'emplois ou est-ce un gadget électoral ?
G. Drut : Pas du tout et il faut qu'il le soit encore davantage. Le Premier ministre aborde les problèmes avec beaucoup de pragmatisme et de volonté et il m'a donné la possibilité de faire en sorte que le sport soit réellement considéré comme un secteur important de l'économie et on pourra, je pense, en année pleine, envisager un chiffre de l'ordre de 7 000 à 8 000 créations d'emplois.