Interviews de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, à RTL le 1er mars 1996, France-Inter le 7 mars et dans "La Croix" du 30, notamment sur la réforme de l'armée, la revendication d'augmentation des salaires, les relations du PCF avec le PS et la stratégie d'"opposition constructive".

Prononcé le 1er mars 1996

Intervenant(s) : 

Média : RTL - France Inter - La Croix

Texte intégral

RTL : vendredi 1er mars 1996

M. Cotta : J. Chirac a-t-il raison ou tort de mettre en cause les banquiers et le système bancaire français ?

R. Hue : En tout cas, ce qui est clair, dans ce pays, c'est que l'argent, il faut l'utiliser autrement. Quand on regarde la situation des institutions financières, certes on entend des bilans sur lesquels il faut regarder les choses, mais 444 milliards, c'est la hauteur des revenus financiers des institutions financières en 95. Si on orientait cet argent autrement, il est évident qu'on ne serait pas dans la situation que l'on connaît. Les banques, ces dernières années, ont joué la spéculation et, notamment, immobilière. A partir de là, comment voulez que l'on puisse avoir, dans ce pays, une bataille pour l'emploi qui corresponde aux besoins ? Il faut faire tout à fait autrement. 50 milliards pour le Crédit Lyonnais ! Imagine-t-on un seul instant que si les salariés, les usagers du Crédit Lyonnais avaient eu un droit de regard sur le Crédit Lyonnais ils auraient laissé investir dans des studios à Hollywood ou ailleurs ? Ils auraient fait autrement. Il faut utiliser l'argent autrement.

M. Cotta : Vous pensez qu'il y a une incompréhension des banquiers vis-à-vis des PME, « une incapacité à assumer leurs responsabilités vis-à-vis des entreprises » comme dit Chirac ?

R. Hue : Ce n'est pas de l'incompréhension, c'est une logique des banquiers. Ça s'inscrit dans une logique de l'argent qui va à l'argent et pas à l'emploi. Pour les PME, c'est très grave ! Actuellement, les PME souffrent en fait de ce que leur font les grandes banques et les grands groupes. Les PME ont des crédits, aujourd'hui, qui sont 2 % au-dessus, en moyenne, de ceux des grands groupes. C'est inadmissible ! Alors que c'est souvent dans les PME qu'il y a le plus de créations d'emplois. Il faut prendre les choses autrement.

M. Cotta : Sujet d'accord entre J. Chirac et vous donc...

R. Hue : Non, ce n'est pas un sujet d'accord car Chirac a les moyens de faire autrement, d'orienter la politique autrement. Et les dispositions qu'il a prises, le 26 octobre dernier, en choisissant la monnaie unique, en choisissant l'alignement sur Maastricht total, va dans le sens inverse.

M. Cotta : Sur la réforme du service national, vous avez dit qu'il s'agit d'une opération de diversion pour échapper à un échec patent au plan économique et social. Vous êtes pourtant pour la conscription.

R. Hue : Les questions de défense sont un très gros problème. Je suis pour une défense nationale. Je pense qu'il faut une armée pour défendre le territoire, il faut une armée où le rapport citoyen-nation-défense soit absolument efficace. Aujourd'hui, on va vers une année qui va intervenir à l'extérieur, avec une conception agressive, c'est un corps expéditionnaire, une année de métier. Ce n'est pas ça qu'il faut pour la France aujourd'hui. J'ai dit qu'il ne fallait pas la conscription actuelle, car telle qu'elle est, aujourd'hui, elle décourage les jeunes de l'année, c'est évident. Ils ont l'impression que ça ne sert à rien. Il faut un nouveau type de conscription, court, 6 mois ou moins, mais qui soit efficace. Quant J. Chirac lance cette idée de réforme, on voit bien qu'il n'y a pas de prise en compte de tout ça et qu'il y a effectivement diversion par rapport au problème qui est au centre des préoccupations des Français et qui est l'emploi !

M. Cotta : Dans un plan que vous rendez public cette semaine, vous dites qu'une augmentation des salaires est nécessaire pour un renforcement de l'efficacité des entreprises mais ce n'est pas tout à fait ce que pense nombre de chefs d'entreprise ?

R. Hue : Que les chefs d'entreprise ne pensent pas cela, encore que certains émettent cette hypothèse – je pense à Rhône-Poulenc –, mais le CNPF ne s'inscrit pas dans cette démarche parce qu'il veut au contraire réduire les coûts salariaux en baissant les salaires. C'est fou ! C'est une politique qui est folle ! A. Juppé et J. Chirac s'orientent dans cette voie qui conduit à un véritable clash social, inédit si jamais on ne prend pas des dispositions. Moi, je crois qu'il faut effectivement relancer la machine par une augmentation des salaires parce qu'une augmentation des salaires conduit à une amélioration sensible en ce qui concerne la consommation. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui contrairement, çà et là, car les gens ont des prélèvements terribles, le pouvoir d'achat diminue, les retraites aussi. Tout cela va mal. Donc il faut relancer la machine par les salaires et moi je propose effectivement qu'il y ait cette augmentation de 1 000 francs de tous les salaires inférieurs à 15 000, qu'il y ait une augmentation sensible du SMIC notamment.

M. Cotta : Comment financez-vous cette hausse de salaire ? Vous parlez des profits des entreprises mais quand elles n'en font pas de profits ces entreprises comment financez-vous ?

R. Hue : Mais la question, c'est qu'elles en font des profits ces entreprises. Il faut regarder la situation de la France en moyenne. Il y eu, l'an dernier, 1 560 milliards de profits financiers réalisés. L'essentiel de ces profits ne va pas à l'emploi, ne va pas au salaire mais va à la spéculation comme on en parlait à propos des banques. Il faut changer complètement cette orientation.

M. Cotta : Et comment conciliez-vous une augmentation des salaires avec la réduction que vous souhaitez aussi du temps de travail ?

R. Hue : Je pense que la réduction du temps de travail est de nature à créer des emplois et permettrait effectivement, en ne diminuant pas les salaires, de créer des emplois. Si on réduit le temps de travail, en diminuant les salaires, il est évident que l'on ne relance pas la consommation et on se retrouve dans une situation où l'emploi ne peut pas redémarrer. Donc j'associe, moi, réduction sensible du temps de travail avec création d'emploi parce qu'il faut s'orienter dans un développement nouveau. Il faut investir beaucoup dans les atouts de la France. Il y a des atouts importants comme dans le bâtiment et travaux publics. Dans la construction du logement, on pourrait immédiatement rapporter beaucoup en matière d'emplois.

M. Cotta : Vous poursuivez une politique de rapprochement avec le Parti socialiste, quel est votre point commun avec le Parti socialiste au moment où le rédacteur en chef de L'Humanité dit que le projet du Parti socialiste en matière d'Europe mène à un nouvel enfer ?

R. Hue : Nos rapports avec le Parti socialiste sont des rapports qui tiennent compte de la situation dans laquelle on est à savoir qu'il faut dans ce pays, un véritable changement. Il se fera dans le cadre d'une union nouvelle, il faut donc la construire mais en ne refaisant pas ce qui a échoué précisément. Je le dis très régulièrement. En l'occurrence le document du Parti socialiste sur l'Europe marque les contradictions de la situation dans laquelle on est aujourd'hui et où en est le Parti socialiste lui-même. Le Parti socialiste, avec ce document, doit prendre en compte une partie de la réalité sociale et de l'évolution au niveau de l'Europe. On voit bien que sur Maastricht, il ne dit plus tout à fait la même chose qu'il disait auparavant. Cela dit, il butte sur une contradiction, à savoir s'attaquer au règne de l'argent et de la monnaie unique. Là, il y a une contradiction mais C. Cabanes dit aussi que le jeu reste ouvert et que le débat continue. Le débat va continuer.


France Inter : jeudi 7 mars 1996

L. Joly : Vous avez été surpris par la mobilisation en faveur de la paix, hier, au Trocadéro ?

R. Hue : Non, je ne crois pas. Il y a beaucoup d'émotion dans l'opinion publique française. On voit qu'il a fallu des années pour mettre en place une logique de paix dans cette partie du monde et, aujourd'hui, ce processus est terriblement menacé. Je crois qu'il y avait, hier, la volonté très forte affirmée par les gens qui étaient là, de dire halte au terrorisme et aux intégrismes en général d'ailleurs. On voit bien que le rôle que joue l'intégrisme, les fanatiques, dans cette volonté de briser le processus de paix. Je crois qu'hier, il y avait vraiment la volonté large, unanime, de dire qu'il fallait sauver à tout prix le processus de paix.

L. Joly : Est-ce que la quasi-unanimité de la classe politique française, puisque l'extrême-droite n'était pas là, vous a surpris ?

R. Hue : Non, non. Cela ne m'a pas surpris. Dans de telles circonstances, il faut vraiment une riposte, une solidarité au niveau du danger. Je crois qu'il faut bien voir que dans cette partie du monde, on peut connaître un embrasement à nouveau, et terrible, et il me semble que là, il y a une volonté très forte d'affirmer notre solidarité au peuple israélien, au peuple palestinien, à ceux qui prennent des mesures avec courage. Je veux souligner ici que ce n'est pas simple. Je vois bien les efforts qui sont faits par S. Pérès, par Y. Arafat et on voit même que cette coopération permet d'avancer. Il faut vraiment sauver le processus de paix.

L. Joly : Faut-il rompre les relations diplomatiques avec l'Iran et la Libye qui se sont réjouis des attentats en Israël ?

R. Hue : Il faut absolument ne faire aucune concession à tous ceux qui, sous une forme ou sous une autre, abritent l'intégrisme. Je crois qu'il faut bien voir ce que représente l'intégrisme, aujourd'hui, dans cette partie du monde et sur l'ensemble de la planète. Il faut absolument en avoir conscience et prendre toutes les mesures qui s'imposent. Mais les autorités françaises peuvent prendre d'autres mesures. Pour le processus de paix, pour qu'il se mette concrètement en mouvement avec efficacité, il faut aussi des moyens et je crois que la France peut user de son poids au niveau international et, notamment, à l'ONU, pour que des moyens réels soient dégagés, pour que le processus puisse concrètement avancer.

L. Joly : Est-ce que cette réorganisation de l'armée française vous inquiète ?

R. Hue : Énormément. J'ai donné mon sentiment sur le fond concernant la mise en cause de notre souveraineté, la volonté de mettre en place une espèce de corps expéditionnaire à la place de ce qui doit être l'unité entre défense et citoyens avec un service militaire adapté qu'il faut modifier. Mais au fond, je vois bien que lorsque l'on interroge les Français sur cette réforme de J. Chirac : ils disent que cette réforme est importante mais cela ne retire rien à l'angoisse qu'ont les Françaises et les Français par rapport à la situation économique et sociale dans ce pays. Alors cette réforme engendre des inquiétudes immenses et c'est normal, dans les endroits où il y a les industries d'armement, les arsenaux. On annonce, en gros, 50 à 70 000 emplois qui vont être supprimés...

L. Joly : Ceci a été réfuté déjà.

R. Hue : Oui, d'accord, on réfute tout mais pour le moment, il faut apporter la preuve que ce n'est pas vrai parce que J. Chirac va faire là une tournée : mais qu'apporte-t-il ? Il a lancé l'idée de cette réforme avec les conséquences que l'on sait pour certaines régions et villes qui risquent d'être asphyxiées dans cette affaire. Mais qu'apporte-t-il aujourd'hui ? Prenez les discours qu'il prononcera aujourd'hui : quelles sont les mesures sociales, économiques, financières, concrètes qu'il apporte par rapport aux réformes proposées ? Aucune pour le moment. J'ai entendu les élus qui l'ont rencontré hier soir. Ils sont très, très inquiets.

L. Joly : Ce n'est pas le rôle d'un président de la République d'être à l'écoute de son pays ?

R. Hue : D'être à l'écoute d'une part mais d'apporter des réponses lorsque l'on lance des réformes comme celle qu'il propose. Il a créé une terrible angoisse parmi des centaines de milliers de salariés, d'habitants et il faut apporter des réponses à ces questions. Je crois que c'est une des questions à laquelle il n'a pas répondu, c'est celle du coût de cette réforme et quelle est la conséquence terrible pour notre industrie d'armement et son savoir-faire.

L. Joly : Les nouveaux plans Juppé proposent justement des choses concrètes alors qu'en pensez-vous ?

R. Hue : Je vous assure que si c'était vrai, j'applaudirais des deux mains.

L. Joly : Vous les condamnez avant qu'ils soient en application ?

R. Hue : Ce n'est pas mon habitude, vous le savez. J'essaye toujours de voir ce qu'il y a de constructif dans des propositions d'où qu'elles viennent. Mais là, je vois bien que ces propositions s'inscrivent dans une logique ultralibérale qui est désastreuse. Les conséquences de la politique mise en œuvre par A. Juppé sont visibles immédiatement. On voit que le chômage continue de croître de façon très, très inquiétante. Il y a une véritable explosion de la précarité et regardez les mesures qu'il préconise, qu'il prend, par exemple, en ce qui concerne le Livret A : 11 milliards qui auraient pu aller à la consommation – c'est ce qu'il pensait – n'y vont pas parce que les gens n'ont pas confiance. Il y a un manque de confiance parce que les gens ne veulent pas consommer, ils sont inquiets. Il faut relancer les choses et moi, je propose une relance par les salaires, par la consommation, qui permettrait une relance de la croissance. Je pense que c'est très inquiétant tout cela.

L. Joly : Dans les rangs de votre parti, on met en cause la monnaie unique mais est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe à vouloir se rapprocher du PS qui est plutôt favorable à la monnaie unique et, de l'autre, la dénoncer ?

R. Hue : Je ne crois pas. Concernant les relations avec le Parti socialiste, je crois que nous voyons bien qu'il est nécessaire, face à cette politique du pouvoir en place, de trouver une alternative progressiste ; elle n'existe pas aujourd'hui. Donc il faut que les communistes, les socialistes, les forces de progrès, discutent de tout cela.

L. Joly : Vos relations avec L. Jospin sont-elles bonnes ?

R. Hue : Hier soir, encore, nous avons eu une rencontre avec L. Jospin et je peux vous confirmer qu'il va participer à un grand forum, à Paris, où seront toutes les forces de gauche comme les Radicaux de gauche, J.-P. Chevènement, les Verts, A. Krivine. Nous allons faire un très grand forum à Bercy, le 2 avril, pour discuter de la construction politique et des conditions de cette union nouvelle. Vous me parlez de l'Europe et de nos rapports avec le Parti socialiste, je vois bien, dans le document qu'a adopté le Parti socialiste, une contradiction certaine. Il y a une prise en compte nouvelle de Maastricht. Le mouvement social, ces forums pluralistes ont joué leur rôle mais il reste que la réponse qu'il apporte est celle de la monnaie unique. Moi, je pense que la monnaie unique, c'est la logique des marchés financiers et elle n'apporte pas la réponse aux questions posées. Donc il faut vraiment clarifier les choses et le débat va continuer.


La Croix : 30 mars 1996

La Croix : Que reste-t-il aujourd'hui de l'« opposition constructive » vis-à-vis du gouvernement que vous prôniez il y a quelques mois ?

R. Hue : J'ai toujours dit que, face à la désastreuse politique de la droite au pouvoir, le Parti communiste français était résolument dans l'opposition et résolument constructif. Car il s'agit, avec cette démarche, d'arracher tout ce qui peut être arraché, permettant de soulager la souffrance des gens, et en même temps de construire une perspective progressiste, neuve.

La Croix : Donc vous dites que la ligne d'opposition constructive est toujours d'actualité ?

R. Hue : Je ne dis pas cela. Je dis que le concept d'opposition constructive tel qu'il a été un temps utilisé ne peut pas refléter exactement notre position. Nous voulons être, dans une sorte de dialectique forte, résolument opposés à la politique du pouvoir, mais en même temps une force de proposition, résolument constructive. C'est important, parce que pendant toute une période on a essayé d'attacher les communistes à cette idée d'une démarche défensive qui ne s'inscrirait pas dans des propositions, dans un projet politique. Notre politique pourrait résumer davantage dans une sorte de protestation constructive.

La Croix : Sur un plan plus général, on a le sentiment que votre parti ne parvient pas à combler le vide idéologique créé par l'abandon du concept de lutte des classes ?

R. Hue : C'est une question intéressante parce que c'est une question d'identité. L'autre jour, l'annonce d'un recul du chômage aux États-Unis a provoqué une chute des marchés financiers à Wall Street, et je lisais le commentaire que Jacques Duquesne tirait de ce fait dans La Croix. J'ai relevé la citation : « Ce que les citoyens retiendront surtout, c'est que les marchés financiers sont hostiles aux salariés. » Cette constatation n'a rien d'idéologique, je la fais moi aussi tous les jours. Le mouvement social de décembre en France a exprimé un certain nombre d'exigences fortes, posé le problème de l'argent comme un élément au cœur de la société. Et c'est bien cette question qui se pose et nous nous efforçons d'y répondre avec notre identité de communistes en proposant des concepts nouveaux d'intervention sur la société, tels que des droits de contrôle et d'information des salariés.

La Croix : Comment voyez-vous se construire la nouvelle union avec les socialistes ?

R. Hue : La première chose c'est qu'il ne s'agit pas de refaire ce qui a échoué. Il faut donc innover avec des forces politiques à l'unisson des citoyens et des aspirations populaires. C'est à cette conception neuve que répond notre concept de pacte unitaire pour le progrès et l'initiative, qui est très forte, d'organiser des forums, comme celui du 2 avril à Bercy, pour construire un nouvel avenir.

La Croix : Le premier secrétaire du PS, Lionel Jospin, disait en concluant le colloque de la Mutualité sur l'Europe, le 16 mars, qu'il pourrait revenir au peuple de trancher ce qui vous sépare. L'approuvez-vous ?

R. Hue : Quand Lionel Jospin emploie cette expression : que le peuple devra trancher, je dis d'accord. Je pense que c'est juste. Nous ne recherchons pas d'accords électoraux, ils ne sont pas nécessaires. Il y a une pratique parmi les forces progressistes dans ce pays selon laquelle chacun va au premier tour avec ses candidats, avec ses choix politiques. C'est cela aussi le pluralisme. Les Français expriment leur point de vue et ensuite on mesure le rapport de forces qui est issus de cette réalité. Ce que je souhaite, c'est que le débat politique sur les questions essentielles est lieu.

La Croix : Venons-en à l'Europe. Est-ce que le PCF peut simplement s'en tenir, sur ce débat, à une hostilité à la monnaie unique ?

R. Hue : Non. Nous sommes opposés au passage de la France à la monnaie unique parce qu'elle ne conduira pas à « réguler » mais à déchaîner la spéculation, l'affairisme, et à exacerber les contradictions, voir les oppositions entre les peuples. Nous proposons au contraire une grande ambition pour la France, ce que nous appelons le nouveau développement à la française, qui est un élément que je place dans une nouvelle construction européenne.

La Croix : Le prochain congrès du PCF est-il toujours prévu fin décembre ?

R. Hue : Oui, absolument. Je pense que ce sera un rendez-vous très important. Incontestablement, depuis le dernier congrès, d'importants enrichissements de notre politique ont pu voir le jour. Tout cela fera l'objet d'un riche débat.