Texte intégral
JOURNALISTE : Ernest-Antoine Seillière, il y a 15 jours tout juste c’était l’euro, l’euro qui rentrait. Alors, qu’est-ce que l’euro va apporter à toutes les entreprises françaises ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Les entreprises françaises sont très nombreuses, il y en a 1,4 million. Pour l’essentiel, ce sont des entreprises de petite taille. Alors ce sont elles qui sont devant l’euro. Pour elles, dans l’ensemble, elles nous le disent, parce que nous les représentons - nous les représentons dans les régions, dans les départements, sur le terrain -, elles nous le disent : c’est bon, ça va être bon pour l’Europe, donc ça va être bon pour l’économie française. Nous sommes dans l’économie française, il y aura du plus. On va pouvoir vendre plus, on va pouvoir peut-être embaucher plus. Et donc, dans l’ensemble, elles ont une réaction très favorable à l’euro. Elles veulent en être. Elles en sont.
JOURNALISTE : Alors malgré tout, on sent tout de même une inquiétude, vous l’avez senti j’imagine, dans ce qui vous remonte ici. Ils sont inquiets, notamment sur le poids des charges encore.
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Bien entendu. Les entreprises françaises ne peuvent jouer la partie dans l’euro pour la gagner que si les conditions qu’on fait aux entrepreneurs sont à peu près les mêmes qu’ailleurs. Or, nous le savons, les Français aiment bien mettre des charges sur l’entreprise, ils aiment bien mettre des poids, des taxes, ils aiment bien contraindre, les 35 heures et le reste… Alors là, on peut vous le dire, au nom des entrepreneurs, si on ne fait pas très attention à faire en sorte que l’entreprise puisse fonctionner en France comme ailleurs, alors les entrepreneurs ne voudront pas créer des entreprises, ils ne pourront pas embaucher, ils ne pourront pas développer leurs entreprises. Et donc, c’est un moment de vérité, l’euro. Les entrepreneurs sentent que c’est un moment de vérité, ils veulent s’exprimer beaucoup, le Mouvement des Entreprises de France, le MEDEF, s’exprimera avec eux et pour eux, beaucoup pour faire comprendre et pour convaincre.