Déclaration de M. Charles Millon, ministre de la défense, en réponse à une question sur la coopération franco-allemande en matière de sécurité et d'armement, à l'Assemblée nationale le 10 décembre 1996.

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Texte intégral

Q : Monsieur le ministre de la défense, ma question complète celle que vous a déjà posée un collègue. Le soixante-huitième sommet franco-allemand s’est déroulé hier à Nuremberg. Si les rendez-vous diplomatiques sont l’occasion d’un échange de vues avec nos partenaires allemands sur la politique économique ou l’avenir de l’Europe, ce sommet a revêtu une importance toute particulière pour notre industrie de défense, notamment dans le secteur des satellites et des missiles. Notre industrie de défense connait en effet une grave crise et sa restructuration est aujourd’hui devenue indispensable. L’évolution du contexte militaire mondial et ses effets sur les budgets de défense des différents États membres de l’Union ont eu de très lourdes conséquences sur les programmes européens prévus dans ce secteur. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous indiquer les décisions qui ont été prises au sommet de Nuremberg en ce domaine ?

R : Monsieur le député, le sommet de Nuremberg a été un succès pour les relations franco-allemandes, en particulier dans le domaine de la défense. En effet, hier a été enregistré à Nuremberg un progrès historique dans trois domaines :

Concept commun de sécurité et de défense

Tout d’abord, l’adoption d’un concept commun de sécurité et de défense, avec des directives concrètes en matière militaire, technologique et industrielle, est un succès historique qui a été reconnu par le chancelier Kohl et par le président de la République française. Il a donné lieu à un document qui sera transmis très prochainement aux présidents des deux assemblées afin que l’Assemblée nationale et le Sénat puissent s’en saisir.

Coopération en armement (Hélios 2)

C’est aussi un progrès historique dans le domaine de l’armement. J’ai signé au nom du gouvernement avec mon collègue M. Rühe un accord-cadre. Tous les programmes, notamment celui des hélicoptères, ont été confortés. Pour ce qui est des satellites d’observation, je précise qu’un compromis a été trouvé. La France engagera dès à présent le développement et l’industrialisation d’Helios 2 tandis que l’Allemagne, compte tenu de ses contraintes budgétaires, déterminera sa participation en juillet prochain.

Brigade franco-allemande (en Bosnie-Herzégovine)

Enfin, c’est un succès pour la brigade franco-allemande, puisque, pour la première fois, elle sera déployée sur un théâtre d’opérations. J’irai, le 23 décembre prochain, visiter les troupes françaises et allemandes sur le terrain pour préparer l’installation de la brigade franco-allemande, en compagnie de mon collègue Volker Rühe.

Voilà, Monsieur le député, les résultats de ce sommet qui, comme l’a dit le président de la République, est historique. J’espère qu’ainsi nous aurons posé des bases solides pour la coopération franco-allemande en matière de défense.