Déclaration et rapport de M. Pierre Blottin, PCF, sur la composition de la liste des candidats du PCF en vue des élections européennes 1999, à Paris le 19 février 1999, publiés dans "L'Humanité" du 20.

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Circonstance : Réunion du Comité national du PCF en vue de discuter de la liste des candidats du parti pour des élections européennes 1999, à Paris le 19 février 1999

Média : L'Humanité

Texte intégral

Chers camarades,


Notre ordre du jour est précis : il s'agit de discuter de la liste en vue des élections européennes.

Permettez-moi toutefois, de revenir quelques instants sur une orientation débattue par notre comité national, les 28 et 29 janvier derniers, et largement approuvée par les comités fédéraux qui se sont réunis depuis.

Nous avions souligné combien les jeux politiciens de la « pêche aux voix », déjà engagée par certains, cinq mois avant le scrutin des européennes, étaient loin des préoccupations et des attentes des Français.

Robert Hue évoquait, dans son rapport, le doute grandissant chez des millions d'hommes et de femmes qui ont donné la majorité à la gauche à l'Assemblée nationale en juin 1997 et se demandent aujourd'hui si l'on fait bien tout ce qu'il faut pour qu'aient lieu, et se traduisent positivement pour eux, les réels changements qu'ils ont souhaités.

Ce qui fait difficulté, disait-il, ce n'est pas tant le doute que les causes du doute. Il n'aurait pas lieu d'être, et il se transformerait même en mobilisation pour soutenir le gouvernement si celui-ci affirmait clairement sa volonté de refuser les réformes d'inspiration néolibérale vers lesquelles on veut le pousser, et s'il s'engageait résolument dans les réformes progressistes dont nous ne cessons de souligner la nécessité.

Nous avons, lors de ce comité national des 28 et 29 janvier, confirmé notre choix de ne pas baisser les bras devant les difficultés. « Nous ne nous contentons pas de souhaiter les réformes et de dire haut et fort qu'il faut les engager, précisait le rapport. Nous nous emploierons de toutes nos forces à créer les conditions pour qu'elles s'engagent. En formulant des propositions concrètes ; en les soumettant au débat dans le pays ; en prenant toutes les initiatives pour que l'intervention citoyenne permette de lever les obstacles, de vaincre les résistances afin d'avancer résolument dans la voie du changement attendu ».

Bref, nous avons confirmé notre détermination à prendre pleinement nos responsabilités de parti totalement engagé dans la majorité et au gouvernement pour contribuer à ce que la politique de changement, attendue par les Français, puisse être pleinement mise en oeuvre et réussie.

Nous l'avons fait avec, je crois, la lucidité nécessaire sur la nature du débat au sein de la majorité, entre communistes et socialistes. Nous proposons des réformes profondes, structurelles, « radicales » au sens où elles visent à s'attaquer à la racine des problèmes. Pour cette raison, ces réformes s'opposent à la logique libérale tandis que celles que veut le Parti socialiste cherchent à « encadrer », à « réguler » cette logique sans fondamentalement la remettre en cause. Mais l'expérience a montré et montre que sans cette remise en cause on ne peut répondre aux attentes de changement. C'est donc une condition majeure de la réussite de la majorité. Et l'on voit bien toute l'importance que revêt pour l'évolution du débat à gauche, l'intervention citoyenne pour réaffirmer ces attentes et promouvoir les solutions neuves nécessaires pour les satisfaire.

Nous avions noté, fin janvier, que c'est sur des dossiers concrets, décisifs pour l'évolution de la société française dans les années qui viennent, qu'a lieu le débat, l'affrontement avec les pressions libérales. Et nous avions estimé qu'il serait désastreux de déserter cet affrontement pour se lancer prématurément dans une campagne électorale réduite à un pugilat politicien de nature à détourner encore plus les citoyens de la politique. « Ce qui est à l'ordre du jour pour les communistes – avions-nous souligné –, c'est d'engager partout le débat sur ces questions, à partir des préoccupations de nos concitoyens, de leurs aspirations, de leurs attentes, des problèmes auxquels ils sont confrontés. Et c'est de contribuer à nourrir ce débat avec des propositions novatrices, des initiatives rassembleuses, efficaces et fortes ».

C'est dans ce sens que s'est orientée l'activité des communistes depuis le comité national. Et la vie montre à quel point cette façon de faire de la politique à partir des dossiers concrets, en étant porteurs de propositions à débattre et à enrichir dans la confrontation d'idées et dans l'action, va à la rencontre d'une aspiration grandissante à « y voir clair » par soi-même – sans s'en remettre aux « paroles d'experts » savamment distillées pour convaincre de l'inéluctabilité des solutions libérales – et à vérifier l'existence d'autres choix possibles en faveur desquels intervenir.

C'est pourquoi – permettez-moi de le répéter – ce qui est à l'ordre du jour, ce qui est prioritaire pour les communistes en ce mois de février, c'est de multiplier les initiatives de rencontres, de débat sur ces dossiers qui sont au coeur des préoccupations de nos concitoyens. Quel choix faut-il faire pour une véritable relance favorable à l'emploi ? C'est avec intérêt que sont reçues les propositions communistes pour une relance par la consommation impliquant le relèvement des salaires, des retraites, des minima sociaux. Et nous ne manquons pas d'arguments et de propositions pour une véritable politique de développement de l'industrie, des services, de l'agriculture et de l'agro-industriel, créatrice d'emplois.

Ce que nous préconisons est bien sûr tout autre chose que la politique de guerre destructrice entre les grands groupes, avec ses restructurations, ses regroupements, ses fusions et ses recompositions et ses liquidations d'entreprises plus faibles, tout cela sous la houlette et pour le plus grand profit du capital financier. Et c'est – à l'opposé de ce que Robert Hue appelle dans une récente interview « la fuite en avant » vers les privatisations – une politique de développement, de rénovation et de démocratisation des services et secteurs publics. Avec un rôle décisif des entreprises publiques pour contribuer à faire prévaloir une logique d'efficacité sociale, d'emploi et de croissance, contre la logique de rentabilité financière.

Nous avions souligné, lors du comité national de janvier, l'enjeu du débat citoyen à mener en vue de la seconde loi sur les 35 heures, avec la nécessité de faire échec à ceux qui voudraient dévoyer la réforme vers un recul social et sociétal institutionnalisant la flexibilité, la précarité et la déréglementation du travail.

D'autres dossiers surgissent dans l'actualité, à partir de telle ou telle déclaration ministérielle ou de la publication de rapports d'experts, et suscitent interrogations, recherche de solutions, et, du même coup, écoute de ce qu'ont à proposer les communistes. Quelle réforme de la fiscalité et du crédit pour permettre une autre orientation de l'argent décisive pour l'emploi et le financement du progrès social ? Quels financements pour la protection sociale et les retraites, et quelle politique de santé pour un pays riche et moderne comme la France ? Quelle réforme du système éducatif, et surtout, quelle réforme faite avec les acteurs de ce système, et en se donnant les moyens pour la réussir ?

Sur toutes ces questions – et bien d'autres comme l'insécurité, le logement, ou dans un tout autre domaine la démocratisation des institutions et de la vie politique, avec bien sûr l'importante avancée à accomplir sur la parité hommes-femmes – les communistes sont porteurs d'idées, de propositions, utiles à ces millions de Français qui cherchent à se faire leur opinion et à mieux percevoir l'existence d'alternatives aux politiques libérales.

Il en va de même à propos d'une autre question : celle de la construction européenne. Elle est aussi dans l'actualité, dans les préoccupations des Français. Non pas tant parce qu'il y aura des élections européennes le 13 juin, mais parce que, comme le rapporteur et plusieurs intervenants l'avaient souligné lors de notre précédente réunion, chacun des « grands dossiers » du pays a une dimension européenne. La banque centrale européenne et la Commission de Bruxelles admonestent la France à propos de ses prévisions budgétaires pour les trois ans à venir. « Le plan français est conforme au pacte de stabilité – indiquent-t-elles –, mais il n'offre pas de marge de manoeuvre nécessaire ». Bref, c'est l'exigence d'austérité réaffirmée au moment même où il faudrait lancer et réussir les réformes progressistes. Le lien que nous avions souligné, entre possibilités de changement en France et construction européenne est évident. Et il n'est effectivement pas « à sens unique ». Une construction européenne libérale est un obstacle au changement. À l'inverse, une construction européenne progressiste, ambitieuse pour l'Europe serait un atout pour la réussite de ce changement. Et la réussite du changement en France serait aussi un atout pour réussir une construction européenne progressiste.

Nous avons affirmé, lors du comité national de janvier, notre choix européen sans ambiguïté : « pour l'Europe comme espace moderne de co-développement de Nations décidant souverainement de partager leurs efforts et leurs destins afin de résoudre ensemble les problèmes auxquels elles sont confrontées, et qu'elles ne peuvent résoudre en se repliant sur elles-mêmes. Et c'est au nom de ce choix résolument pour l'Europe que nous combattons, au sein de l'Europe telle qu'elle se fait, des politiques et les choix inspirés de l'ultralibéralisme, pour promouvoir d'autres orientations afin de réussir l'Europe sociale, humaine, démocratique et pacifique à laquelle aspirent les peuples de notre continent ».

Un débat s'est engagé dans le Parti après l'affirmation de ce choix. C'est bien. Gardons-nous de le considérer prématurément comme clos dès lors qu'une majorité de communistes qui y ont participé se déclarent d'accord avec la position exprimée par le comité national. Au contraire, contribuons à le pousser le plus loin possible, et avec le plus possible de communistes. C'est nécessaire pour chacun d'entre eux, afin de pouvoir se faire une opinion et déterminer sa ligne de conduite et d'action personnelle. Et c'est nécessaire pour le Parti tout entier, qui ne peut que s'enrichir de la confrontation des idées, de l'approfondissement des questions en débat.

Il me semble de ce point de vue évident qu'un effort important est à fournir pour l'information des communistes sur ce qu'est la position réelle exprimée par le comité national. Comment ne pas comprendre que des militants qui se sont tant dépensés pour appeler à voter « non à Maastricht » soient interrogatifs, voire carrément choqués lorsqu'ils entendent dire ou lorsqu'ils lisent que leur Parti « abandonnerait » ses positions sur l'Europe pour mieux satisfaire aux exigences de la solidarité majoritaire et gouvernementale ?

La réalité est évidemment totalement différente. Nous ne regrettons ni ne renions notre opposition résolue à Maastricht, au pacte de stabilité, à la domination des marchés financiers sur l'Europe. Au contraire, nous voulons contester réellement, concrètement, cette domination. Et ce n'est pas seulement affaire de déclarations, mais surtout de lutte obstinée pour faire avancer d'autres choix, une politique alternative pour une construction européenne nécessaire, vitale pour l'avenir de notre peuple et de notre pays. C'est, par exemple, dans cet esprit que nous agissons à propos de la transcription de la direction européenne sur l'électricité.

S'il fallait choisir un mot pour caractériser le débat actuel dans le Parti sur cette question, c'est pour ma part « d'évolution » que je parlerais. Tout le monde évolue dans ce débat, dès lors qu'il est mené dans le respect mutuel et dans l'écoute des analyses, des interrogations, des aspirations des uns et des autres. On se comprend alors mieux. On fait l'effort de balayer les a priori, les procès d'intention. Et c'est tous ensemble que l'on progresse – et c'est d'une importance capitale – dans la conception et l'expression d'une position offensive, mobilisatrice et rassembleuse.

Ce débat ne concerne pas seulement les communistes. On nous regarde. On nous écoute. On discute avec nous. Prenons bien en compte – comme nous y invitait le rapport au comité national de janvier – ce que sont les aspirations, les craintes, les interrogations, les attentes de celles et ceux qui choisissent de participer au débat avec nous. Y compris, comme on l'a souligné, « leurs attentes à notre égard lorsqu'ils veulent être sûrs que nous serons avec eux pour réussir une construction européenne à laquelle ils aspirent, dont ils attendent beaucoup, mais qu'ils redoutent aussi car ils en pressentent les dangers et ils veulent pouvoir compter sur les communistes pour les aider à y faire face ».

Je veux conclure cette première partie en rappelant le plan de travail que nous avions décidé de mettre en oeuvre, après l'avoir élaboré avec les secrétaires fédéraux.

C'est dans une multiplication de rencontres, de rendez-vous – « 10 000 rendez-vous » avons-nous dit – que nous avons décidé de mettre en débat tout à la fois la situation vécue par chacun, les « grands dossiers » dans l'actualité, les analyses et les propositions des communistes, et aussi l'utilité de leur Parti pour contribuer à créer les conditions de ce débat citoyen et des actions nécessaires, ainsi que la nécessité, pour qu'il puisse être plus et mieux utile, de le renforcer, en nombre d'adhérents comme en audience électorale.

Nous avions souligné, et je veux y insister à nouveau, que nous n'allons pas à ces rendez-vous « les mains vides ». Nous avons beaucoup travaillé – notamment lors de nos derniers congrès – sur nos propositions concernant le contenu des réformes profondes à engager pour réussir le changement. Ce travail est malheureusement bien souvent méconnu – y compris des communistes eux-mêmes.

Depuis le dernier congrès, les départements de travail du comité national, le comité national lui-même ont produit des textes précisant nos positions. Certains, par exemple concernent les services publics ou les institutions, ont été l'objet de discussions dans le Parti qui ont permis de les enrichir. Et par ailleurs, le secrétaire national du Parti a choisi de rassembler dans un livre « Communisme : un nouveau projet » – qui connaît déjà un appréciable succès de diffusion – ses réflexions sur ce qu'il a appelé « les dix chantiers du changement ».

Nous disposons donc non pas d'un projet « ficelé », « prêt-à-porter », qui serait à prendre ou à laisser, et dont il conviendrait de « faire la propagande » afin que les Français se convainquent de sa justesse et l'adoptent, mais d'un ensemble d'idées, de propositions à enrichir dans le débat citoyen. Il s'agit d'éléments indispensables aux communistes pour être bien la force de proposition moderne et dynamique nécessaire afin de contribuer à ce que notre peuple élabore le projet de changement dont il a besoin et se rassemble pour le faire aboutir.

Nous avions également décidé la tenue, complémentaire à ces rencontres de proximité, d'initiatives publiques de plus grande ampleur. Ces « forums », comme nous les avons appelés, ont pour ambition de permettre l'échange d'idées et de propositions entre citoyens avec les acteurs du mouvement social qui souhaitent y participer. Ils constituent bien évidemment un lieu privilégié pour débattre de la construction européenne et les communistes y participent avec leurs propositions, leurs idées pour un projet européen ambitieux, dans l'esprit de les enrichir.

Enfin, nous avions soutenu les animateurs des espaces-citoyens souhaitant poursuivre leur activité dans cette période. Nous avions estimé qu'au moment où l'intervention citoyenne dans la conduite des affaires du pays est devenue si nécessaire c'était en effet indispensable.

Ce plan de travail se met en oeuvre dans les fédérations. Ainsi 2 386 rencontres publiques sont fixées. Il se confirme que, lorsqu'elles sont bien préparées, beaucoup de monde y participe. 16 000 personnes se sont rassemblées dans les 399 rencontres qui se sont tenues dans quarante-sept fédérations.

Il faut bien sûr continuer. Avec, sans doute, un effort supplémentaire pour poser, avec plus de force et de conviction, la question du nécessaire renforcement du Parti, et celle du placement de la carte à tous ses adhérents. Je n'ai pas besoin, ici, devant le comité national d'en expliquer la nécessité dans cette période où nous allons devoir mobiliser avec audace et esprit offensif le plus grand nombre possible de communistes.

C'est d'ailleurs dans le même esprit que nous nous préparons activement à l'arrivée le 18 mars de la nouvelle « Humanité », et de la nouvelle « Humanité Hebdo » les 20 et 21 mars. La conception du journal devra favoriser un rayonnement plus large de l'audience communiste. Il y a donc, en liaison avec les initiatives publiques et citoyennes engagées par les communistes tout un travail indispensable pour les abonnements, pour accroître le nombre de diffuseurs du journal. Le lancement de la nouvelle « Humanité » représentera évidemment un atout pour la diffusion et la multiplication et le renforcement des contacts et des liens des communistes avec la population.

Pour ce qui concerne les forums, à notre connaissance, aujourd'hui une quarantaine de fédérations se sont concrètement engagées dans la démarche. D'ores et déjà, quatre-vingts forums départementaux, quatre forums régionaux nous ont été annoncés. Les tout premiers ont commencé à se tenir dont celui de Paris, associant avec les communistes, autour de deux tables rondes et d'une audition, des acteurs de la vie sociale et citoyenne française et européenne comme Gesine Lotch du PDS de Berlin, Yasmine Boudjenah, Christophe Aguiton, Fodé Sylla, Denis Cohen et Stéphane Rozès, entre autres.

La première liste de forums et des thèmes qui y seront abordés donne une idée de l'ensemble des questions qui y seront abordées : outre d'une manière générale l'Europe ou la construction européenne proprement dite, on y parlera pêle-mêle dans tout le pays de mondialisation, aménagement du territoire, services publics, du rôle et de la place des femmes dans notre société, des transports, des financements nouveaux à construire, de l'emploi, de la formation, de la réduction du temps de travail, de la jeunesse, du sport, de la ruralité et de l'agriculture...

Ne sommes-nous pas en passe de commencer à élaborer avec d'autres une réponse à la question que nous posions publiquement lors de la Fête de l'Humanité en démarrant notre consultation : « Et si finalement l'Europe, au lieu d'être un sujet d'inquiétudes devenait un facteur d'espoir ? »

Dans de nombreuses fédérations, la réflexion est encore en cours et des décisions de tenue de nouveaux forums départementaux et régionaux vont être prochainement prises. On ne peut que les y encourager, en attirant l'attention de toutes nos fédérations sur la possibilité qu'elles ont avec de telles initiatives de faire vivre « en bas » ce que nous montrons « en haut » avec la construction de la liste à laquelle les communistes vont participer.

Quant aux espaces-citoyens, non liés à une échéance électorale quelle qu'elle soit, ils se fixent comme objectif – durable – de contribuer à apporter une réponse à la crise de la politique et de la citoyenneté. Une crise de la politique caractérisée d'abord par le fossé qui s'est creusé et continue de se creuser entre la société, ses espoirs, ses attentes et les pratiques politiques offertes aux citoyens, mais aussi par des besoins, des aspirations fortes nouvelles, de volonté des citoyens d'être entendus, écoutés, respectés. De pouvoir exprimer leur opinion sans avoir à se ranger derrière une bannière idéologique ou politique, de pouvoir peser sur les choix locaux, nationaux ou européens, participer à leur élaboration.

Dans toutes les réunions d'espaces-citoyens tenus ces derniers temps, non seulement l'unanimité s'est réalisée sur la nécessité de poursuivre l'expérience avant, pendant et après l'élection européenne, mais la volonté s'exprime de plus en plus fortement de pouvoir s'informer de ce qui se passe « ailleurs » d'échanger les avis, les opinions sur tout le territoire national, de construire « quelque chose » qui pourrait répondre à ce besoin.

On voit bien là les potentialités qui s'offrent avec cette initiative, notamment celle pour les communistes de passer, aux yeux des gens, de la parole aux actes et de démontrer tout au moins notre volonté d'écouter, de travailler et de construire avec d'autres.

À notre connaissance, 739 espaces-citoyens existent dans quatre-vingt-douze départements dont nous avons des échos (dont soixante-et-un concernant des lieux de travail) et une dizaine de coordinations départementales sont soit constituées, soit en voie de construction. Ils ont d'ores-et-déjà, depuis le lancement de l'initiative, permis à 60 000 personnes de se rencontrer, de nouer de nouveaux liens de solidarité, de faire de la politique à partir de leurs préoccupations propres et abordant dans la très grande majorité des cas les « grandes questions » nationales. Et, cela n'est pas anodin, ils ont permis qu'elles se construisent – au fil des réunions – un nouveau regard sur les communistes.

Poursuivre et développer ces expériences va être un apport précieux pour les communistes, leur activité, leur démarche dans la prochaine période.


Chers camarades,

Le comité national des 28 et 29 janvier a soumis à la réflexion des communistes une conception inédite de la liste à présenter en vue des élections européennes.

Nous avons proposé de constituer cette liste à partir d'un accord entre les quatre-vingt-sept candidates et candidats qui souhaitent y participer.

Les bases de cet accord seraient au nombre de trois : le rejet des solutions et politiques libérales, la prise en compte des aspirations exprimées dans les mouvements sociétaux pour établir les grandes lignes d'une réorientation progressiste de la construction européenne, et le respect des positions des uns et des autres à propos de l'expérience gouvernementale en cours, ce qui implique que personne ne soit obligé d'être pro-gouvernemental parce que les communistes sont au gouvernement, étant entendu qu'on ne sera pas non plus antigouvernemental.

Explicitant cette proposition, Robert Hue soulignait l'existence dans le pays d'un véritable courant. Un courant qui ne peut, même veut s'organiser comme tel, mais existe à partir de nombreux composants : personnalités, élus, responsables politiques de gauche, militants d'associations engagés dans les mouvements sociaux, féministes, sur les problèmes de société, dans les multiples réseaux intervenant en France et en Europe pour les droits de l'homme, la défense de la dignité humaine, la paix et la coopération entre les peuples ; et aussi des intellectuels, des créateurs désireux de participer au débat et à l'engagement citoyen dans leur activité spécifique ou en travaillant dans des clubs, des cercles de réflexion très divers.

Ces hommes et ces femmes ont en commun, montrait-il, de tirer de leur expérience militante et de leur réflexion la conclusion que l'obstacle à la réalisation de leurs objectifs sociaux, humanitaires, culturels, est dans tous les cas le libéralisme et ses dogmes étouffants. Ils ont aussi en commun d'être profondément européens dans leurs conceptions comme dans leurs pratiques, et pour cela désireux de donner un autre sens, une autre ambition à la construction européenne. Enfin, étant toutes et tous plutôt de gauche, ils sont attentifs à l'expérience de la gauche plurielle, sans s'interdire de critiquer ce qui les heurte, et sans forcément vouloir s'y investir.

Antilibéral, militant pour une réorientation progressiste de l'Europe, et participant au gouvernement en conservant son libre arbitre et son identité, le Parti communiste est très proche de ce courant. Mais il ne peut prétendre à lui seul le résumer ou le représenter. Le rappel des caractéristiques communes à ces personnalités montre en même temps la possibilité qui existe pour qu'elles se retrouvent avec des candidates et candidats communistes sur une liste à la fois très diversifiée et très cohérente parce que reposant sur les trois bases énoncées précédemment.

Nous avons donc proposé de construire cette liste dans le respect de ce que nous avons appelé une double parité : parité hommes/femmes, et parité des candidats issus du Parti communiste, et des personnalités venant d'autres mouvements ou choisissant de s'y engager personnellement à partir de leur expérience et de leurs pratiques politiques, sociales, associatives, culturelles, etc. Et cette double parité doit évidemment être aussi la règle pour les candidats éligibles, dans les premières places de la liste.

Le comité national a également proposé que Robert Hue soit tête de liste, que madame Geneviève Fraisse soit seconde, et que Marie-George Buffet apporte son concours à cette liste, en y occupant la quatre-vingt-septième place.

Soumises à la réflexion des communistes, ces propositions ont bien évidemment suscité le débat. Essentiellement dans les comités fédéraux, mais aussi dans de multiples assemblées de communistes à différents niveaux. C'est dire que ce débat ne saurait être considéré aujourd'hui comme terminé : de nombreux adhérents du Parti n'ont pas encore pu y participer. Et beaucoup d'entre eux n'ont eu comme information sur ces propositions que les commentaires qui en ont été faits dans les médias. Ils souhaitent donc naturellement en savoir plus afin de donner leur avis en toute connaissance de cause. Et certains, à partir des éléments fragmentaires en leur possession s'interrogent, voire s'inquiètent, par exemple, parce qu'ils ont compris des informations qu'ils ont reçues que tout était déjà réglé et décidé sans les consulter, ou parce qu'ils ont cru que la double parité dont ils entendaient parler signifiait la dilution de l'identité communiste sur la liste envisagée pour ces élections européennes.

Il faut donc continuer à donner à tous les communistes – pour qui c'est un droit absolu – toutes les informations et créer les conditions pour qu'ils donnent leur avis s'ils le souhaitent. Et il faudra bien sûr – j'y viendrai dans un instant – prendre les dispositions pour recueillir ces avis et les prendre en compte pour la suite de notre travail.

Pour autant, la consultation, telle qu'elle est déjà avancée, après la réunion des comités fédéraux et les nombreuses assemblées de communistes tenues permettent de constater un large accord avec les propositions faites par le comité national. Cet accord ne signifie pas qu'il n'y a pas des interrogations – j'en ai souligné certaines – ni même dans telle fédération ou dans telle section ou cellule des désaccords. Mais les comptes rendus des comités fédéraux et des assemblées de militants montrent bien le large accord que j'évoquais à l'instant.

Nous proposons donc, tout en poursuivant l'information le débat et la consultation des communistes qui n'ont pu encore s'exprimer, de travailler sur la base des propositions faites par le comité national des 27 et 28 janvier.

Permettez-moi trois remarques sur ces propositions.

La première, c'est qu'elles n'ont rien de conjoncturel, de tactique pour une élection particulière.

Nous avons beaucoup réfléchi notamment lors de nos deux derniers congrès tout à la fois à ce que nous avons appelé « la question du rassemblement » et à la réponse à apporter à la crise de la politique, éloignant toujours davantage les citoyens de la politique.

Tirant les leçons de nos expériences, nous avons rejeté la conception du rassemblement « autour » du Parti, ou autour d'un groupe de partis unis par un accord entre états-majors politiques. Nous avons décidé de travailler à une conception nouvelle donnant toute sa place à l'intervention des citoyens eux-mêmes dans la politique, dans de nouvelles relations entre eux et les partis politiques, entre ceux-ci et les associations, syndicats, personnalités qui animent le mouvement social. Sans entrer plus avant dans cette question je veux rappeler tout ce que nous avons expliqué à cet égard lorsque nous avons lancé l'initiative d'un « pacte unitaire pour le progrès » qui dans notre esprit devait permettre d'avancer dans la voie de ces nouvelles pratiques et de ces nouvelles relations.

On sait que l'organisation en 1997 des élections législatives prévues en 1998 n'a pas permis de poursuivre sous cette forme l'expérience entreprise. Je rappelle que nous avons ensuite, dans le même esprit, décidé de travailler à ce que nous avons appelé une dynamique majoritaire de changement, en évoquant de « nouveaux partenariats » entre citoyens et forces politiques, entre associations et partis politiques.

Il n'était pas envisageable de chercher à traduire cette démarche stratégique dans les élections législatives ou régionales. Nous pouvons aujourd'hui le faire. Et de nombreux camarades ont noté dans la discussion depuis le comité national de janvier que ce que nous proposions pour les européennes correspondait en fait à ce que nous avions débattu, à la stratégie que nous avions décidée dans nos derniers congrès.

De même, on voit bien comment ce que nous voulons faire avec cette liste s'inscrit dans notre souci de rompre avec les pratiques politiciennes qui, soit empêchent le « courant » que nous évoquons de s'exprimer à l'occasion d'une échéance où il a beaucoup à dire, en liaison avec les préoccupations et les actions de ses différents composants, soit s'efforcent de le « récupérer » ou de l'instrumentaliser. Ce que nous proposons est bien dans l'esprit de cette « nouvelle façon de faire de la politique » que nous avons décidé d'inventer avec toutes celles et tous ceux qui le souhaiteront.

Ces propositions sont évidemment significatives de la mutation que nous voulons poursuivre, approfondir, et surtout réussir. Mais – et ce n'est nullement contradictoire – elles sont tout autant significatives d'une identité historique du Parti communiste français qui, à plusieurs reprises dans son histoire, a su prendre des initiatives audacieuses pour rassembler bien au-delà des constructions politiques traditionnelles.

Elles sont aussi significatives de cet autre trait de notre identité communiste qui est de contribuer à porter les protestations, les exigences, les attentes du mouvement social en même temps qu'il prend ses responsabilités pour la réussite d'une politique de changement en participant à la majorité, au gouvernement.

Enfin, l'écho rencontré par la proposition inédite faite lors de notre dernier comité national est parlant. Il ne témoigne certainement pas d'un « effacement » ou d'un amoindrissement de notre identité communiste moderne, mais bien plutôt des capacités d'initiative et de dynamisme qu'elle nous donne. On avait beaucoup écrit et beaucoup parlé dans certains milieux à propos d'élections européennes qui auraient dû être marquées par la campagne de Daniel Cohn-Bendit ou par les tribulations de la droite et de l'extrême-droite. C'est du côté des communistes que vient la surprise. Et les enquêtes d'opinion publiées depuis plusieurs semaines situent le résultat possible de la liste de double parité avec à la tête le secrétaire national du Parti communiste à un niveau jamais atteint depuis longtemps quatre mois avant une élection.

On sait que ce ne sont que des sondages, et qu'il peut se passer beaucoup de choses d'ici le 13 juin. Mais on voit bien qu'une dynamique de progrès peut s'enclencher et aboutir à un très bon résultat de cette liste. Oui vraiment, tout confirme que nous pouvons aborder cette échéance avec confiance, dans un esprit offensif.

Venons-en maintenant à la composition de liste. Et d'abord, comment allons-nous procéder ?

Nous avons indiqué que la liste se constituerait à partir d'un accord entre les quatre-vingt-sept candidates et candidats qui souhaiteront y participer. Il faut que les choses se passent réellement de cette façon. C'est une question de loyauté vis-à-vis des hommes et des femmes sollicités pour y participer et des mouvements auxquels ils participent et que beaucoup d'entre eux tiennent à consulter avant de s'engager.

Ce n'est pas seulement la crédibilité de notre démarche pour les élections européennes qui est en jeu, c'est la crédibilité de notre démarche stratégique, la crédibilité de notre démarche stratégique, la crédibilité de la réponse communiste à l'attente de « politique autrement ».

Poussons donc jusqu'au bout cette démarche : elle exclut que la composition de la liste soit décidée et annoncée par le comité national du Parti communiste.

C'est aux quatre-vingt-sept et à tous ceux – et ils sont nombreux – qui n'auront pu participer à la liste, mais veulent s'engager avec elle, de constituer la liste, de la publier, et de décider des moyens qu'ils mettront en oeuvre pour animer sa campagne.

Il faut le dire franchement : nos statuts n'avaient pas prévu une telle éventualité. Ils comportent pourtant des dispositions en matière de consultation des communistes sur les candidatures auxquelles nous tenons car elles sont le fruit de progrès obtenus dans la vie démocratique du Parti.

Nous proposons donc de procéder de la façon suivante.

Nous allons informer le comité national d'un certain nombre de candidatures possibles dans le cadre de la double parité. Celles que nous indiquons sont bien entendu celles de personnalités qui ont déjà pris leur décision pour participer à la liste. D'autres ne le pourront pas pour des raisons diverses, mais souhaitent participer à sa campagne. Il ne m'appartient pas d'en rendre les noms publics – même si certains figurent déjà dans la presse. Les intéressés choisiront bien sûr eux-mêmes le moment et les formes pour faire connaître leur engagement. D'autres enfin sont actuellement en réflexion, ou bien consultent les amis de leurs associations, leur entourage, leur famille. Chacun comprendra que je ne les citerai pas non plus.

Nous allons également indiquer comment pourrait se constituer la première partie de la liste, en fonction des impératifs qui sont les nôtres – notamment pour la réélection de députés européens communistes en nombre au moins équivalent à celui des sortants – et en tenant compte des discussions qui ont eu lieu avec les personnalités qui pourront être placées dans ce début de liste. Nous informerons aussi sur le groupe de personnalités qui pourra figurer avec Marie-George Buffet en fin de liste.

Une liste d'éventuelles propositions de candidats communistes établie sur la base d'une consultation des secrétaires fédéraux dans un dialogue étroit avec les responsables du secteur « vie du Parti » du comité national sera également communiquée.

Nous discuterons ensemble de ces différents éléments. Et nous soumettrons les résultats de cette discussion à l'appréciation des communistes. Une consultation pourra alors s'organiser, en veillant à créer partout les conditions pour que chacune et chacun puisse s'exprimer.

Le 13 mars au matin, le conseil national se réunira pour prendre en compte les éléments de la consultation des communistes.

Le 13 mars après-midi, dans une salle parisienne, les quatre-vingt-sept et leurs amis – dont bien sûr les membres du conseil national qui le souhaiteront – se réuniront pour constituer et rendre publique leur liste. Ils pourront à cette occasion adopter une sorte de « manifeste » précisant les trois bases sur lesquelles ils ont décidé d'être ensemble candidats. Ils prendront toutes les dispositions qui leur paraîtront utiles pour organiser leur campagne et mettre en place ce qui, davantage qu'un simple « comité de soutien », pourrait être un comité d'animation de la campagne, qui pourrait d'ailleurs se décentraliser dans les vingt-deux régions permettant ainsi à davantage de monde encore d'y participer.

Le dimanche 14 mars, le conseil national se réunirait pour discuter de la participation communiste à la campagne. Il est en effet inconcevable qu'il y ait plusieurs campagnes : celle de la liste, celle du parti, celle d'autres composantes…

Il y aura la campagne de la liste à la laquelle toutes les composantes participeront sur les bases qu'elles auront ensemble définies, avec l'apport de leur diversité, de l'originalité de leurs propositions et de leurs actions. Chacun, avons-nous dit, gardera sa personnalité, son identité. C'est valable évidemment pour les communistes comme pour les autres composantes de la liste.

Si le comité national est d'accord avec ce processus, il lui reviendra de lancer la consultation des communistes et de convoquer le conseil national.

Je vais maintenant vous transmettre les informations que je viens d'annoncer sur les candidatures.

Une précision auparavant. Elle va de soi, mais mieux vaut quand même la souligner : il n'y aura pas dans la liste d'une part les communistes et d'autre part des personnalités de la société civile et du mouvement social. Les communistes sont aussi des personnalités de la société civile engagées dans le mouvement social.

Je vais donc – dans un ordre arbitraire mais qui m'est apparu le plus commode, vous indiquer des noms de personnalités communistes et non-communistes qui ont donc donné leur accord pour être sur la liste à partir de leur investissement personnel dans différentes activités ou « secteurs » du mouvement social.

Je commencerai par le monde du travail, compris comme le monde de tous ceux qui ont un emploi et luttent pour leurs droits et leurs revendications de salariés, et aussi le monde de ceux qui sont privés d'emploi et luttent pour leurs droits, contre l'exclusion, pour retrouver un emploi.

Parmi les personnalités de ce secteur je citerai, dans le désordre :

– Denis Cohen, que chacun ici connaît, dirigeant syndicaliste de l'énergie ;
– Cathy Savel (Allier) ;
– Jean-Louis Jegaden ;
– Bernadette Trique (chercheur, syndicaliste à Roussel-UCLAF) ;
– Isabelle Masson (ancienne responsable du Centre de jeunes syndicalistes) ;
– mais aussi Anne-Marie Juannaberia (syndicaliste agricole) ;
– Annick Davisse (personnalité du Val-de-Marne dans le domaine de l'éducation) ;
– Yves Lelgouach ;
– Nicole Delépine ;
– Malika Zediri (responsable d'association de chômeurs) ;
– une syndicaliste allemande d'IG Metal.

La liste est marquée par la présence en seconde place de Geneviève Fraisse dont l'activité est maintenant reconnue dans les milieux féministes. Ceux-ci sont cependant eux aussi divers. Nous souhaiterions que cette diversité du féminisme soit présente sur la liste et des personnalités y réfléchissent actuellement.

Sylvie Jan – que nous connaissons tous ici (responsable de « Femmes solidaires ») – a, pour ce qui la concerne, accepté d'être sur la liste comme l'une de ces personnalités de la diversité du féministe.

J'ajoute qu'on pourrait aussi prendre en considération l'activité féministe d'autres candidates, dont je parlerai à propos d'autres composants de la liste. Ainsi j'évoquerai ici Marie-George Buffet.

La liste est fortement marquée de candidats issus de l'ensemble du mouvement social et sociétal, parmi lesquels en tout premier lieu des femmes et des hommes engagés dans le combat antiraciste :

– Fodé Sylla ;
– Aline Pailler ;
– Nadia Amiri ;
– Stanislas Nordey.

Mais aussi plus généralement dans le combat des droits de l'homme :

– Sophie Thonon (avocate des familles dans le procès Pinochet) ;
– Mickaella Foudjollini (droits pour les gays et lesbiennes) ;
– Jeanine Lemoine (Var).

D'autres réfléchissent en ce moment parmi lesquels des responsables du FLNKS que la presse a déjà cités.

Je pourrais aussi citer des intellectuels et créateurs parmi lesquels évidemment :

– Geneviève Fraisse ;
– Philippe Herzog ;
– Aline Pailler ;
– Jean-Pierre Massias (doyen de l'université de droit de Clermont-Ferrand) ;
– Bernard Lubat ;
– Michel Belletante (théâtre) ;
– Daniel. Bachet (rapporteur général de la commission compétitivité française du 11e plan) ;
– Géraldine Souloumiac (doctorante à l'EHESS en sociologie) ;
– Jean-Claude Petit ;
– Roland Castro.

Bien sûr des personnalités du monde politique – dirigeants, élus – seront sur la liste.

Parmi elles, de nombreux responsables et élus communistes, dont la liste va être communiquée. Nous proposons qu'y figurent aussi des responsables et élus du mouvement des Alternatifs.

Robert Hue signalait, dans son rapport le 28 janvier, le travail accompli avec ce mouvement qui a débouché sur un texte de réflexions communes. Ce travail ainsi entrepris ira, nous le souhaitons, au-delà des élections européennes, dans l'esprit du nouveau partenariat et des nouvelles pratiques politiques que j'ai évoquées tout à l'heure. C'est samedi que les instances des Alternatifs se réunissent pour décider de leur participation à la liste. Elles feront donc connaître éventuellement ensuite leurs propositions de candidatures.

La liste telle qu'elle se dessine s'annonce comme devant avoir une forte présence de la jeunesse, notamment de la jeunesse étudiante, avec une dizaine de moins de trente ans. Certaines candidatures n'ont d'ailleurs pu être envisagées car ils ou elles avaient moins de 23 ans et ne pouvaient figurer sur la liste. D'autres peuvent venir parmi ces trente ans ou moins de trente ans.

– Yasmine Boujenah, 28 ans ;
– Stanislas Nordey, 30 ans ;
– Isabelle Masson, 30 ans ;
– Christophe Hoddé, 26 ans ;
– Mickaella Foudjollini, 30 ans ;
– Magalie Chastagnac, 23 ans ;
– Céline Denoyelle, 25 ans ;
– Géraldine Souloumiac, 28 ans.

D'autre part, je vais vous faire l'étal actuel des communistes qui pourraient figurer dans la liste.

– Robert Hue (Val-d'Oise) ;
– Yasmine Boujenah (Hauts-de-Seine) ;
– Francis Wurtz (Bas-Rhin) ;
– Sylviane Ainardi (Haute-Garonne) ;
– Manuela Gomez (Haute-Savoie) ;
– Sylvie Jan (Paris) ;
– Denis Cohen (Hauts-de-Seine) ;
– Annick Mattighello (Nord) ;
– Roland Favaro (Meurthe-et-Moselle) ;
– Maxime Grémetz (Somme) ;
– Malika Zédiri (Val-de-Marne) ;
– Jean-Claude Danglot (Pas-de-Calais) ;
– Cathy Saval (Allier) ;
– Mireille Pernot (Bouches-du-Rhône) ;
– Christian Favier (Val-de-Marne) ;
– Isabelle Maver (Paris) ;
– Jean-Louis Jegaden (Seine-Maritime) ;
– Dominique Grador (Corrèze) ;
– Christophe Hodé (Seine-Saint-Denis) ;
– Josiane Collerais (Hérault) ;
– Dominique Bucchini (Corse-du-Sud) ;
– Louis Broch (Alpes-Maritimes) ;
– Jean-Marie Bodin (Indre-et-Loire) ;
– Céline Dénoyelle (Gironde) ;
– Dany lssorche (Dordogne) ;
– Gérard Lalot (Aisne) ;
– Jean Cordillot (Yonne) ;
– Simone Fayaud (Charente) ;
– Pierre Matthieu (Aube) ;
– Géraldine Souloumiac (Paris) ;
– Gérard Lahellec (Côtes-d'Armor) ;
– Marie-Jeanne Gobert (Calvados) ;
– Zora Chorfa (Isère) ;
– Michèle Picaud (Loire-Atlantique) ;
– Francis Lahaut (Jura) ;
– Anne-Marie Juannaberia (Tarn) ;
– Jacqueline Jacquet (Cher) ;
– André Gérin (Rhône) ;
– Catherine Puig (Seine-Saint-Denis) ;
– Annick Davisse (Val-de-Marne) ;
– Alain Bocquet (Nord) ;
– Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis).

Je vais faire maintenant état des vingt-cinq premières candidatures :

1. Robert Hue ;
2. Geneviève Fraisse ;
3. Yasmine Boujenah ;
4. Francis Wurtz ;
5. Fodé Sylla ;
6. Sylviane Ainardi ;
7. Philippe Herzog ;
8. Manuela Gomez ;
9. Aline Pailler ;
10. Sylvie Jan ;
11. Alternatifs ;
12. FLNKS ;
13. Denis Cohen ;
14. Annick Mattighello ;
15. Roland Favaro ;
16. Sophie Thonon ;
17. Maxime Grémetz ;
18. A définir ;
19. A définir ;
20. Mickaella Foujdjollini ;
21. Nadia Amiri ;
22. Malika Zédiri ;
23. Jean-Claude Danglot ;
24. Cathy Savel ;
25. Stanislas Nordey.

Tant qu'à la fin de la liste, y seront notamment présent des personnalités telles Annick Davisse (Val-de-Marne), Alain Bocquet et encore en :

87. Marie-George Buffet ;
86. Maurice Kriegel-Valrimont ;
85. Roland Castro.

Je tiens particulièrement à souligner, et Robert Hue y reviendra, l'importance de la signification de la candidature de Maurice Kriegel-Valrimont dont nous connaissons tous le parcours.