Texte intégral
Q. : Pourquoi avez-vous souhaité briguer un nouveau mandat à la mairie de Lourdes ?
R. : Il est difficile en six ans d'un premier mandat d'achever ce qui a été commencé. Je me place dans le temps et la durée et c'est parce que j'aime ma ville, et que je veux la faire changer, que ce deuxième mandat s'inscrit dans la continuité naturelle du premier.
Q. : Parmi toutes les actions que vous avez réalisées lors de votre précédent mandat, quelles sont celles auxquelles vous êtes le plus attaché ?
R. : Avant de parler d'actions, il y a surtout l'esprit dans lequel elles ont été accomplies. Il a fallu reconstituer et conserver ensuite une cohésion sociale plus particulièrement tournée vers les jeunes, l'emploi et le logement.
Cela n'a pu se faire sans une capacité de part et d'autre, de dialogue et d'écoute. Parce que j'ai été – et je suis – à la fois ministre et maire, j'ai pu porter des projets ambitieux, qu'il faudra conduire encore aujourd'hui et faire aboutir.
Ainsi, le projet ville-sanctuaire, au-delà d'une problématique de réhabilitation d'accueil générale (rénovation des hôpitaux par exemple), demande aussi une approche concertée sur l'aménagement de ce que va pouvoir être Lourdes au siècle prochain. Il s'agit de bâtir, ensemble, avec ce partenaire particulier qu'est le sanctuaire, une image commune. Il faudra rééquilibrer les pôles culturel et économique de la ville dans un esprit spécifique fait à la fois d'humanisme et de créativité économique.
De même, grâce à mes fonctions ministérielles, j'ai pu amorcer la réhabilitation de Lourdes vis-à-vis de son environnement externe (section autoroutière, aménagement de la RN 21 et aéroport). Ces travaux seront poursuivis au cours de mon deuxième mandat.
Enfin, je dois évoquer l'action initiée au cours de mon premier mandat et que je continuerai de poursuivre : la diversification économique de Lourdes. Elle s'est traduite par un véritable développement industriel.
Q. : Quels sont les domaines prioritaires sur lesquels vous souhaiteriez intervenir au cours de votre nouveau mandat ?
Ce ne sont pas de simples interventions, mais de réelles priorités dans lesquelles je veux m'investir totalement.
La première, c'est donner du travail aux Lourdais, avancer en matière d'emploi, notamment par la création d'un pôle biomédical ; et cela, dans le respect de l'identité sociologique et culturelle de Lourdes : l'activité économique de la ville doit permettre de conserver cette spécificité de ville-sanctuaire.
Le deuxième volet est, bien entendu, la culture. Il s'agit de retrouver ou plutôt de réactiver un processus identitaire quelque peu atrophié par le côté culturel de la ville. Je tiens à assurer une permanence, un rythme plus équilibré entre le cultuel et le culturel en réhabilitant le patrimoine de la ville, en m'appuyant sur l'énergie associative lourdaise, dans le but de développer « une culture pour tous ».
Enfin, mes charges de maire font agir le ministre que je suis, sur un problème aigu : la désertification rurale, les difficultés des petites communes à faire face aux problèmes qui se posent à elles : l'urbanisme, l'emploi, l'assainissement… Je suis donc convaincu de l'urgence de travailler dans le cadre de l'intercommunalité.
Q. : Peut-on facilement allier les fonctions de maire de Lourdes et de ministre de la Culture ?
R. : Le problème majeur s'exprime en termes de distance géographiques. Être ministre à Paris et maire à Lourdes ne va pas sans quelques problèmes d'agenda. Mais, les fonctions sont évidemment complémentaires. L'une m'enracine dans la proximité, le quotidien ; l'autre m'implique dans l'action nationale, dans un projet gouvernemental.
Q. : Qu'est-ce qui distingue un maire UDF d'un maire appartenant à une autre famille politique ?
R. : Je ne sais pas s'il faut raisonner dans des termes aussi dichotomiques. Je serais tenté de vous répondre que l'élection d'un maire est avant tout l'élection d'un homme jugé par ses concitoyens sur sa capacité à faire avancer les choses, sur sa gestion et sur ses facultés d'écoute et de dialogue.
Q. : Comment entendez-vous concrètement être le maire de tous les habitants ?
R. : Cette question rejoint un peu la précédente. Quand les Lourdais viennent me voir à ma permanence, je vois en eux des personnes qui ont surtout besoin de soutien, d'encouragement, d'aides concrètes.
D'autre part, la ville de Lourdes tend à se développer depuis six ans de façon harmonieuse. Pour qui connaît la dualité de la ville de Lourdes, équilibrer les actions à mener entre « la ville haute » et « la ville basse » n'est pas toujours chose aisée.
Être le maire qui conduira Lourdes au XXIe siècle exige d'agir dans le respect de la volonté de tous les Lourdais, de rompre avec cette dualité trop marquée entre le cultuel et le séculier.
Je dirais qu'agir concrètement pour tous les habitants, c'est avant tout respecter et faire vivre cette communauté de destins.