Déclaration de M. Bernard Pons, ministre de l'équipement du logement des transports et du tourisme, en réponse à une question sur le renforcement de la sécurité des motards par l'amélioration de certains équipements routiers (ralentisseurs, glissières de sécurité, bandes blanches), à l'Assemblée nationale le 24 avril 1996.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Bernard Pons - ministre de l'équipement du logement des transports et du tourisme

Texte intégral

Geneviève Colot, député de l'Essonne, Maire de Saint-Cyr-sous-Dourdan

Monsieur le président,
Mes chers collègues,

Ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'Équipement, du Logement, des Transports, et du Tourisme

Monsieur le ministre, le samedi 13 avril dernier, des milliers de motards sont venus manifester dans les rues de paris.

De toute l'Île-de-France, ils sont venus à l'appel de la fédération française de motards en colère, afin de réclamer des aménagements routiers urgents afin de renforcer leur sécurité.

Ces aménagements routiers, vous les connaissez monsieur le ministre : les rails de sécurité actuels, en cas de chute ou de glissade, se transforment en guillotine pour les motards, et ce même à faible vitesse.

Déjà sur certaines autoroutes, notamment en région parisienne : ces rails ont été remplacés par des glissières en béton, il faut généraliser cette mise en place. Je veux parler aussi des bandes blanches qui déstabilisent les deux roues ou provoquent des glissades surtout en temps de pluie : il semblerait que la peinture utilisée pour ces bandes ne corresponde pas aux normes européennes.

Bien sûr, il y aussi les ralentisseurs parfois trop élevés qui deviennent de véritables obstacles pour les motards.

Monsieur le ministre, en tant que député de la région Île-de-France, je me permets d'insister auprès de vous pour que ces dispositions que vous avez déjà commencé à mettre en oeuvre le soient le plus vite et le plus largement possible, notamment en région parisienne ou les motards sont plus exposés en raison de la densité du trafic automobile.


Réponse de Monsieur Bernard Pons, ministre de l'Équipement, du Logement, des Transports et du Tourisme, à Madame Geneviève Colot, député de L'Essonne

Vous soulevez un problème sérieux parce que trop de motards sont victimes d'accidents, quelquefois mortels ou qui provoquent de graves handicaps, à cause d'infrastructures dangereuses.

L'inquiétude des motards qui s'est exprimée le 13 avril est fondée et je m'en suis entretenu avec leurs représentants. On sait faire aujourd'hui des ralentisseurs, des glissières, des bandes blanches qui ne sont pas dangereux.

Il faut développer et appliquer ce savoir-faire.

En ce qui concerne les ralentisseurs, l'État a fait un effort sur le réseau routier qui dépend de sa responsabilité.

Pour le réseau qui dépend des collectivités locales, j'avais chargé en juillet dernier le Directeur de la Sécurité Routière de demander aux Préfets de mettre en garde les élus locaux en leur rappelant que la responsabilité des départements ou des communes pouvait être engagée en cas d'accident, et j'ai écrit moi-même sur ce sujet il y a quelques jours aux préfets et aux directeurs départementaux de l'Équipement.

En ce qui concerne les glissières, j'ai demandé qu'elles soient aux normes sur toutes les infrastructures nouvelles de l'État.

Pour les infrastructures existantes où de nombreux points noirs subsistent, et c'est un problème très préoccupant, j'invite les motards à les signaler aux directions départementales de l'équipement auxquelles j'ai donné des instructions pour les traiter en priorité.

Pour ce qui est du marquage au sol, Il existe des produits qui ne sont pas dangereux. Il faut que les DDE auxquelles j'ai donné des instructions, et les entreprises privées auxquelles les collectivités peuvent sous-traiter les travaux, utilisent dorénavant des produits homologués.