Déclaration de M. Michel Barnier, ministre délégué aux affaires européennes, en réponse à une question sur les attentes de la France relatives à la rénovation de l'Alliance atlantique et sur les limites de son rapprochement avec l'OTAN, à l'Assemblée nationale le 6 février 1996.

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Circonstance : Séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 6 février 1996

Texte intégral

Dès le 17 mai 1995, le Président de la République a déclaré solennellement que la France resterait toujours solidaire de ses alliés, qu'elle était dans l'Alliance atlantique, mais qu'elle voulait participer à la rénovation de cette alliance.

Le 5 décembre, le ministre des affaires étrangères a annoncé que nous allions nous rapprocher de nos partenaires de l'OTAN, sans aucunement nous associer à la structure militaire intégrée, mais pour favoriser la rénovation de l'Alliance atlantique. Il s'agit d'obtenir pour nous, alliés européens, la possibilité d'assumer pleinement nos responsabilités en nous appuyant sur les moyens de l'OTAN, y compris quand les Américains décideront de ne pas engager leurs forces terrestres.

En effet, depuis cinq ou six ans, la donne stratégique est nouvelle en Europe. Le mur de Berlin - et c'est heureux - s'est effondré. Le conflit Est-Ouest s'estompe, mais d'autres conflits apparaissent.

D'autre part, le peuple français a ratifié le traité de Maastricht, dont le deuxième chapitre prévoit une politique étrangère et de sécurité commune en Europe, dont les événements de Bosnie ont bien confirmé la nécessité.

Nous nous engagerons à aller plus loin avec nos partenaires pour la rénovation de l'alliance dans la mesure où eux-mêmes s'engageront à construire au sein de cette alliance un pilier européen pour la défense de l'Europe.