Texte intégral
Date : 6 juin 1997
Source : LA LETTRE DE LA NATION MAGAZINE
Les assises du Rassemblement
Notre Mouvement – pourquoi le cacher ? - Traverse aujourd’hui une passe difficile.
Elle n'est cependant pas pour lui faire peur. Tout d'abord parce qu'il en a connu d'autres et ensuite parce que nous, gaullistes, savons mieux que quiconque qu'il ne faut jamais céder au découragement ni perdre confiance.
A nous, donc, de savoir puiser aux sources du compagnonnage et de l'esprit de rassemblement qui nous anime l'ardeur nécessaire pour continuer avec une efficacité renouvelée notre combat pour la France.
J'ai pour ma part été chargé de préparer nos prochaines assises.
Il s'agit là d'un rendez-vous décisif, au cours duquel nous choisirons notre avenir commun et désignerons un président qui sera celui de tous les militants du Rassemblement.
J’entends que chacun, au cours des semaines qui nous séparent de cette échéance décisive, puisse s’exprimer comme il l’entend et que naisse, dans le respect de l’opinion de chacun, un véritable débat de fond.
N'étant pour ma part candidat à rien, j'entends mener à bien cette tâche en me laissant guider par la seule volonté de servir l'idéal gaulliste et d'assurer sa pérennité.
Je le ferai avec confiance parce que je sais combien chacune et chacun d'entre vous partage également cette volonté et aura à cœur de contribuer à sa réalisation.
Ensemble, forts de notre détermination à nous rassembler autour de nos convictions, je suis convaincu que nous saurons franchit avec succès ce nouveau défi qui nous est lancé.
Ensemble, je suis certain que nous saurons être aussi forts et unis que nous devons l'être, pour faire gagner la France.
Date : 13 juin 1997
Source : LA LETTRE DE LA NATION MAGAZINE
Le rassemblement des gaullistes
Lorsque notre mouvement a traversé les tempêtes – et elles furent nombreuses, c’est toujours en nous-mêmes que nous avons puisé les ressources suffisantes pour les surmonter et arriver à nos fins.
Aujourd'hui, comme hier, c'est en notre propre sein, dans nos rangs, que nous devons trouver la force qui va nous permettre de surmonter les difficultés.
Hier, c'était autour du général de Gaulle, puis de Georges Pompidou, que nous avons bâti notre mouvement.
Aujourd'hui, c'est en nous rassemblant autour de Jacques Chirac que nous trouverons l'unité nécessaire pour conduire notre rénovation et retrouver notre place dans le cœur des Français.
Ecartons les tentations de la division ou des déchirements.
Fuyons les querelles inutiles, les vaines disputes, voire les excommunications stériles.
Car la France a besoin des gaullistes, de gaullistes rassemblés dans un mouvement politique structuré et efficace.
Forts du bilan du gouvernement d'Alain Juppé, bilan que les Français jugeront positif pour la France plus tôt que certains ne le croient, riches de la diversité des personnalités qui composent notre mouvement, faisons preuve de l'esprit de compagnonnage et du sens des responsabilités qui ont toujours rassemblé les gaullistes dans les épreuves.
Consacrons énergies à combattre la politique des socialistes, parce qu’elle est mauvaise pour la France.
Profitons de la légitime ambition des uns et des autres pour faire progresser nos idées.
Au nom de tous nos compagnons, de ceux qui ont suivi le général de Gaulle, servi Georges Pompidou, accompagné Jacques Chirac, je veux dire à Alain Juppé et à Philippe Séguin que nous attendons d'eux qu'ils nous montrent une nouvelle fois le chemin de l’union et qu'ils nous donnent l'énergie nécessaire pour traverser ensemble les épreuves afin que nous puissions, avec Jacques Chirac, défendre la France.
Date : 20 juin 1997
Source : LA LETTRE DE LA NATION MAGAZINE
Soutenir Jacques Chirac
Il s'agit bien sûr d'une période difficile pour tous ceux qui sont attachés au Rassemblement pour la République.
Mais elle doit nous permettre de nous remettre, au plus vite, en ordre de bataille, et d'appuyer fortement l'action de Jacques Chirac. Et il ne faut pas perdre, de temps.
En effet, en moins de quinze jours, Certaines orientations prises par Lionel Jospin et sa majorité rose-rougeverte semblent ouvrir des perspectives inquiétantes pour le pays.
Ce gouvernement, sorti des urnes à la faveur d'une alliance électorale pour le moins hétéroclite, n'aura pas attendu longtemps pour commettre ses premiers faux pas.
D'abord en lançant une opération de régularisations massives, qui devraient toucher plusieurs dizaines de milliers d'immigrés clandestins. Lionel Jospin prend ainsi le risque de créer un nouvel appel d'air en faveur de l'immigration clandestine, que nous avions réussi à contenir depuis quatre ans.
Cette décision révèle bien les ambiguïtés du gouvernement des socialistes : alors que le nouveau Premier ministre, dépassé par ses responsabilités, n'arrive toujours pas ii définir clairement les grandes lignes de sa politique, tous les groupes de gauche et d'extrême gauche se pressent de monnayer leur appui électoral. Les uns obtiennent de nouveaux trains de régularisations, les autres revendiquent, sans examen préalable, l'arrêt de grands travaux, tous se livrent à un véritable pugilat pour le partage des postes à tous les niveaux de l'Etat ou du Parlement.
Au travers de ces décisions prises sans débat ni consultation, on voit bien que les pieuses lettres de cadrage adressées par Lionel Jospin à ses ministres, leur recommandant la modestie, la rigueur et la concertation avec les citoyens, n'étaient qu'une aimable hypocrisie.
Tout ceci est malheureusement bien loin d'une politique conforme aux intérêts essentiels du pays et nécessite un soutien sans réserve au président de la République, de notre part comme de celle de tous les citoyens responsables.
D'abord, il convient de réaffirmer notre devoir d'opposition face à chaque dérive des socialistes. C'est notre mission, celle du Rassemblement pour la République. Elle continue à s'exerce, quelles que soient les constances, dans l'intérêt de l'ensemble des Français.
Mais au-delà de ce dernier d'opposition, et même si la majorité parlementaire a changé, chacun d’entre nous doit avoir à cœur de démontrer qu'il existe une majorité présidentielle que le revers de 1997 ne saurait effacer.
Notre engagement en faveur des valeurs de la République, de la modernisation de notre vie économique, du rayonnement de la France dans le monde, n'est pas à remettre en cause.
Il exprime au contraire l'essentiel du contrat passé entre le président de la République et les Français. Et c'est à nous militants et cadres du Rassemblement, d'en être les défenseurs inlassables.
Date : 27 juin 1997
Source : LA LETTRE DE LA NATION MAGAZINE
Dérives socialistes
Le discours de politique générale de Lionel Jospin soulève des inquiétudes grandissantes quant à la capacité des socialistes à gouverner le pays. Avant les élections, Lionel Jospin et ses camarades n'avaient pas d'idées précises pour gouverner. Le miracle ne s'est pas réalisé : ils n'en ont pas plus aujourd’hui. Sur bien des sujets leur impréparation à exercer les plus hautes charges de l'Etat est sensible.
Dans le domaine de l'emploi d'abord, où Lionel Jospin a convaincu tous ses auditeurs de son absence de politique pour lutter contre le chômage, et de son souci de renvoyer les décisions essentielles à demain.
Les fameuses « trente-cinq heures payées trente-neuf » n'interviendraient en fait qu'au terme d'une démarche longue de plusieurs années, dont on ne sait si l'actuel gouvernement verra l'aboutissement. En procédant de la sorte, la gauche démontre qu'elle ne croit même pas en ses propres idées.
La plus grande incertitude règne sur la gestion des finances publiques, où Lionel Jospin multiplie les promesses sans préciser comment il financera ses engagements. Le Premier ministre ne semble pas avoir d'autre solution que d'accroitre les déficits publics ou d'avoir recours à l'impôt. Plutôt que de réclamer un grand audit des finances publiques, Lionel Jospin devrait plutôt s'empresser de commander un audit de sa propre politique !
Mais le coup le plus rude est porté aux familles.
D’abord avec l’annonce de la suppression des allocations familiales au-dessus de 25 000 francs. Alors que le gouvernement multiplie les promesses de dépenses, il est honteux que les seuls citoyens qui aient des efforts à faire soient les Français qui ont choisi, malgré un contexte économique difficile, de fonder un foyer et d’élever des enfants.
En outre, la baisse de l'impôt sur le revenu, décidée par Alain Juppé, semble définitivement abandonnée. Elle prévoyait pourtant une hausse sensible du pouvoir d’achat pour de nombreux citoyens. C'est une autre mauvaise nouvelle pour les millions de foyers concernés.
De même, la loi sur l'épargne retraite est remise en cause, sans que les socialistes soient capables d’indiquer comment ils comptent faire face aux déséquilibres démographiques qui se creusent entre les générations.
Il y a là une dérive grave dans la manière de gouverner la France. Monsieur Lionel Jospin oublie que la responsabilité de l’Etat n’est pas de construire des télévisions et des magnétoscopes mais bien de veiller aux grands équilibres nationaux, en particulier lorsqu’ils concernent la vie quotidienne des familles.
Une telle légèreté dans la façon de traiter les citoyens implique désormais de la part du Rassemblement pour la République une mobilisation sans faille, aux côté du monde associatif et de toutes mes familles en difficulté. Et il ne s’agit pas là de défendre des intérêts catégoriels : lorsque l’on touche aux familles, c’est l’avenir de la Nation qui est en jeu.