Texte intégral
Le secrétaire national du PCF a dénoncé les reculs de civilisation auxquels veut procéder le gouvernement, notamment en matière de Sécurité sociale et de santé.
Prenant la parole au cours d'un banquet à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), Robert Hue a dénoncé « le véritable cataclysme que le pouvoir de la droite veut infliger à la société pour faire place nette aux appétits des financiers et de l'affairisme ».
Il a poursuivi en ces termes : « C'est particulièrement net pour ce qui concerne la Sécurité sociale, notre système de santé. Les ordonnances que le gouvernement vient de ratifier sont le cœur du "plan Juppé" contre lequel le pays s'est dressé en décembre dernier ».
Le recul de civilisation qui se prépare concerne la vie quotidienne de chacun d'entre nous dans ce qu'elle a, peut-être, de plus sensible, aussi, vous comprendrez que je m'y arrête un moment.
C'est désormais un vote du Parlement qui fixera l'enveloppe des dépenses pour la santé, les familles et les retraites. Et, en cas de dépassement, médecins et malades sont menacés de sanctions financières et de suppressions des remboursements. Qui ne voit que cela risque d'aboutir à réserver les meilleurs soins à ceux qui pourront se les payer ?
L'hôpital public, accusé d'être un gouffre financier, tombe sous la férule d'un haut fonctionnaire doté de tous les pouvoirs. Celui-ci pourra couper les crédits, fermer services et hôpitaux, supprimer les emplois. Par contre, le secteur privé, et plus particulièrement les grandes chaînes internationales de cliniques privées, aura toutes facilités pour se développer, y compris à l'intérieur de l'hôpital public. Qui ne voit pas que le danger est grand d'un rationnement des soins, sous prétexte de lutte contre les déficits ?
Enfin, ce qui restait de démocratie sociale au sein de la Sécurité sociale est voué à disparaître, puisque les élections sont officiellement supprimées. C'est l'État et le CNPF qui vont accaparer tous les pouvoirs.
Vous le voyez bien, il s'agit d'une attaque sans précédent contre tout ce qui fait de la Sécurité sociale un fondement de la cohésion nationale et de la solidarité entre tous.
Le gouvernement prétend ainsi, comme il l'affirme, donner une « dernière chance à la Sécurité sociale et au système de santé ». Si tel était son objectif, croyez-vous qu'il aurait utilisé cette procédure honteuse des ordonnances, afin d'éviter tout débat public à l'assemblée et dans le pays ? Évidemment non ! S'il étouffe ainsi le débat démocratique, c'est qu'il craint l'information des citoyens, l'alerte de l'opinion, l'action et le mouvement de notre peuple en sa diversité.
Et il est vrai, à voir les premières réactions que suscitent déjà les ordonnances chez les médecins et chez le personnel hospitalier, que le calcul du pouvoir peut être [Illisible]. Je dis à ces hommes et à ces femmes qu'ils peuvent compter sur les communistes pour opposer à cette régression. Ils peuvent être sûrs de notre détermination pour construire et faire grandir un rassemblement suffisamment fort pour empêcher l'application de ces ordonnances. Pour rebâtir une Sécurité sociale à la hauteur des besoins d'une société moderne et développée. Car les moyens existent pour cela.
Ainsi, nous proposons en ce sens, de taxer les revenus financiers au même taux que les salaires. Cela serait juste. Et cela permettrait de combler le déficit de la Sécurité sociale et de supprimer la CSG. Nous proposons également une modulation de la cotisation des entreprises qui encourage l'emploi, le relèvement des salaires et qui dissuade la spéculation financière. Et de tout cela, nous sommes prêts à débattre avec toutes celles et tous ceux – et ils sont nombreux – qui sont attachés à l'originalité du système français de protection sociale et de santé.