Article de M. Yves Cochet, porte-parole des Verts, dans "Vert contact" du 6 avril 1996, sur la crise de la "vache folle", intitulé "Tchernobyl agricole".

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Média : Vert contact

Texte intégral

Il y a une superposition troublante entre les régions européennes pratiquant l'élevage bovin industriel et celles où l'on observe les plus grands nombres de vaches folles.

Évidemment ! Lorsque les animaux sont longuement parqués dans des boxes, sans jamais fréquenter un pâturage, il faut, malgré tout, qu'ils s'alimentent ! Avant 1990, les farines contaminées, d'origine anglaise, étaient largement utilisées dans les élevages industriels. Sachant que le temps d'incubation de la maladie est de l'ordre de 5 à 7 ans, c'est aujourd'hui que l'on observe un accroissement des cas déclarés, et cela va continuer.

Du point de vue sanitaire, peut-il y avoir transmission verticale, c'est-à-dire de la vache au veau ? Horizontale, c'est-à-dire d'une vache folle à ses semblables du même troupeau ? Interspécifique, c'est-à-dire de la vache à d'autres animaux, voire à l'espèce humaine ? Si personne ne peut répondre définitivement à ces questions, le principe de précaution implique l'abattage horizontal et vertical des troupeaux contaminés. Quant à une transmission interspécifique, elle est quasi avérée par les cas de chats fous britanniques, nourris aux « ronrons » contenant des abats d'ovins et de bovins. Ouvrons les yeux : les conséquences d'une telle catastrophe agricole seront durables, coûteuses, douloureuses. Comme celles de Tchernobyl.

Depuis plus de vingt ans, les écologistes dénoncent les impasses écologiques, économiques et sociales de l'agriculture productiviste. Aujourd'hui, il faut y ajouter l'impasse sanitaire.

Non à l'agriculture folle !