Texte intégral
Plus de 1 000 quartiers en France voient se concentrer le chômage des jeunes, le chômage de longue durée, les Rmistes, et plus globalement l'absence d'intégration.
Un nouveau plan est annoncé, et une nouvelle fois, ce plan se veut une rupture avec les politiques précédentes, plutôt que de répondre à la nécessité d'une continuité des actions et aux besoins d'objectifs à long terme.
Le gouvernement n'a pas su tirer les enseignements de ces dernières années :
– l'État et les communes continueront à rester impuissants à maîtriser la situation, tant que préfets et maires n'impliqueront pas d'une part les habitants de ces cités, et d'autre part les salariés (du secteur public comme du secteur privé) travaillant dans ces quartiers. Ce n'est donc pas seulement de « plus d'État » mais également de « mieux d'État » dont on a besoin ;
– l'annonce d'actions de réhabilitations des logements, ou la création d'emplois d'utilité sociale, supposent la mise en place de procédures d'accompagnement social ;
– le PNIU fait l'impasse sur la non-revalorisation des aides logement (pour la seconde année en 3 ans) qui ont un rôle essentiel dans la capacité des personnes défavorisées à ne pas entrer dans la spirale du surendettement.
Ce plan préparé sans impliquer les acteurs de terrains et les populations concernées, apparaît comme un ensemble de mesures ponctuelles et limitées dont on cherche la cohérence. Malgré les chiffres annoncés, il reste modeste au regard des questions d'intégration, de mixité sociale et de citoyenneté.
Le gouvernement doit mettre le phare sur les contrats de ville. Supports pluriannuels contractuels entre l'État et ses différentes administrations, les communes et collectivités territoriales, les associations, les travailleurs sociaux, les habitants, les entreprises et les partenaires sociaux, ces contrats de ville sont indispensables pour la mobilisation et la cohérence des actions. C'est dans ce cadre, en définissant des objectifs communs adaptés à la réalité locale de l'agglomération, que l'ensemble des acteurs pourront ainsi se donner des chances pour remonter la pente sur laquelle dérivent certains de ces quartiers.
La CFDT demande à M. Gaudin d'associer les partenaires sociaux à l'élaboration des modalités des dispositifs concernant le soutien du développement économique, l'éducation, et la création « d'emplois de ville » dans ces quartiers.