Texte intégral
Date : 5 avril 1996
Source : La Lettre de la Nation Magazine
En invitant les pays membres du G7 à réfléchir à la création d’une « troisième voie » entre les modèles de l’Europe et de l’Amérique, le président de la République a donné une nouvelle preuve de sa volonté que la France joue au plan international un véritable rôle d’initiative. Quelques jours à peine après sa présentation, lors de l’ouverture de la Conférence intergouvernementale de Turin, du mémorandum français pour un modèle social européen, les déclarations de Jacques Chirac traduisent également sa détermination à placer l’emploi au cœur des réflexions sur la mondialisation de l’économie comme sur l’avenir de l’Europe. Ce choix s’inscrit en droite ligne dans le souci du président de la République de défendre dans tous les domaines une nouvelle « approche humaine ». À Lille, comme à Turin, Jacques Chirac est de nouveau apparu en véritable homme d’État, soucieux de répondre aux aspirations de notre peuple, en consacrant son septennat à la construction d’une France plus forte et plus juste pour des Français plus heureux.
Les victoires de la majorité
Les résultats des dernières élections partielles ont ramené à leurs justes proportions les commentaires alarmistes de certains sur la santé électorale de la majorité. Sylvia Bassot, candidate unique de la majorité RPR-UDF lors de la législative partielle organisée dans la 3e circonscription de l’Orne, à battre l’ancien ministre François Doubin.
Jean-Michel Fourgous, député RPR des Yvelines, a ravi de haute lutte la mairie d’Élancourt au socialiste Alain Danet. Et notre compagnon Christian Murez a conservé sa mairie de Chatou en progressant de près de 12 points. Ces trois victoires démontrent que les Français entendent toujours sanctionner deux septennats et dix ans de mauvaise gestion socialiste. Ils apportent également la preuve que le choix du Front national de se faire, de nouveau, systématiquement le complice de la gauche, à échoué. Unie derrière le gouvernement d’Alain Juppé, la majorité a toutes les raisons d’avoir confiance en son succès.
Les vieux démons socialistes
Incapable d’imaginer la moindre proposition alternative, englué dans les querelles internes dont le débat sur l’Europe a donné une nouvelle preuve, le Parti socialiste se console en se réfugiant dans la nostalgie de la défunte union de la gauche. L’espace d’un soir, on a ainsi pu voir Jospin, Chevènement, Baylet et Krivine, réunis à Bercy, à l’initiative de Robert Hue, gloser à tour de rôle sur l’avenir de la gauche. On savait déjà les socialistes totalement amnésiques à propos de leur action au gouvernement.
Cette fâcheuse tendance a, désormais, également relégué dans l’oubli, la volonté de réalisme et de crédibilité à laquelle Lionel Jospin se disait pourtant si attaché. Comment ne pas penser au proverbe : « Dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es. »
Immigration clandestine : un débat nécessaire
En condamnant en bloc les propositions formulées par la commission parlementaire sur l’immigration clandestine, la gauche s’enferme de nouveau dans la voie de l’aveuglement et de la démagogie. Nier qu’il existe aujourd’hui un problème des clandestins en France, revient en effet à refuser l’évidence.
C’est la voie qu’ont choisie les socialistes au pouvoir pendant dix ans. On en connaît le résultat : une exaspération croissante de ceux de nos concitoyens confrontés quotidiennement aux problèmes induits par l’augmentation du nombre des clandestins, pour le plus grand bénéfice de ceux dont ces difficultés sont le fonds de commerce.
Les socialistes, par ailleurs, alliés électoraux objectifs du Front national, sont donc bien mal placés pour donner des leçons de morale après avoir, par leur laxisme, jeté de l’huile sur le feu. Leurs réactions font seulement penser au mot de Péguy sur celui qui « a les mains propres », parce qu’« il n’a pas de mains ».
Ce qui est aujourd’hui important, c’est justement de rompre avec cette attitude irresponsable de ceux qui, pour se donner bonne conscience, préfèrent fermer les yeux sur la vie quotidienne difficile que connaissent nos concitoyens dans beaucoup de quartiers et à laquelle ils n’ont jamais été confrontés. La gauche caviar est de retour.
La vertu de ce rapport parlementaire est de rouvrir un débat nécessaire pour que soient complétés et actualisés les textes votés entre 1993 et 1995. Notre mouvement, pour sa part, a déjà beaucoup travaillé sur ces sujets. Il se réjouit, en particulier, de constater que la commission parlementaire a largement repris les propositions faites par le groupe d’élus locaux présidé par le député-maire de Bourges Serge Lepeltier en ce qui concerne les certificats d’hébergement.
Cette réflexion, sur un sujet trop grave pour faire l’objet de polémiques à usage partisan, doit, bien sûr, être menée dans le respect de nos valeurs républicaines, au sujet desquelles le Rassemblement pour la République n’a de leçon à recevoir de personne.
Loin de faire le jeu du Front national, cette démarche courageuse et pragmatique est le meilleur moyen d’en contrer l’influence. Loin de pénaliser les étrangers vivant en France, elle est le meilleur rempart pour eux contre le risque de l’amalgame et du rejet. Elle répond enfin aux attentes d’une large majorité de nos concitoyens. N’est-ce pas là l’objet même de la démocratie ?
Santé – Moyen-Orient – Logement
Avec Jacques Chirac, la France reprend l’initiative
L’adoption, mercredi, par le conseil des ministres des trois dernières ordonnances sur l’avenir de notre protection sociale complète, cinq mois seulement après sa présentation par Alain Juppé, la mise en œuvre de la réforme indispensable et trop longtemps différée de notre système de santé. Les dispositions prises aujourd’hui concernent les hôpitaux, la gestion des caisses et la maîtrise des dépenses. En clarifiant les responsabilités, elles vont permettre de soigner mieux sans toujours dépenser plus, c’est-à-dire de sauver une protection sociale mise à mal par des années d’inaction socialiste et l’accumulation d’abus et de gaspillages de toutes sortes. En répondant avec courage à cette urgence, le Premier ministre s’est montré à la hauteur de ses responsabilités. Il a aussi prouvé qu’il possédait cette qualité indispensable aux hommes d’État : savoir agir et tenir bon, dans la tempête, au nom de l’intérêt supérieur du pays.
Moyen-Orient : la voix de la France
Plus de dix jours après le déclenchement de la crise israélo-libanaise et à l’heure où l’on espère qu’un règlement négocié viendra rapidement mettre un terme aux souffrances des peuples, le rôle joué par la France offre déjà deux enseignements importants. Il confirme tout d’abord la détermination entière du président de la République et du gouvernement à mettre, sans relâche, toute leur énergie au service de la paix, partout où elle est menacée. Comme en juin 1995 en Bosnie, notre pays s’est de nouveau retrouvé en première ligne dès lors qu’il s’est agi d’intervenir concrètement pour refuser l’engrenage apparemment fatal de la guerre et de la destruction. Parallèlement, l’action de la France est révélatrice du rayonnement retrouvé de notre pays. Là encore, comme en Bosnie, l’engagement de la France a, en effet, joué un rôle déterminant dans la décision américaine de peser à son tour en faveur d’un arrêt rapide des combats. De nouveau, la France démontre qu’elle a pleinement retrouvé sa capacité d’initiative et son efficacité diplomatique. De nouveau, la France et les États-Unis prouvent que leurs actions ne sont pas concurrentes, mais complémentaires.
Logement : un signe encourageant
En écho à la nette reprise de la consommation constatée depuis le début de l’année, la publication des chiffres du logement pour le premier trimestre 1996 confirme la réalité de l’embellie annoncée il y a quelques semaines par le Premier ministre. Les mises en chantier de logements ont, en effet, recommencé à progresser sur les trois premiers mois de l’année. Ce motif supplémentaire de confiance, dans un secteur déterminant pour l’emploi, est aussi un encouragement à poursuivre sur le chemin que nous nous sommes fixé.